En complément
au long chapitre, consacré à nos vaillants soldats,
voici intégralement reproduite, une lettre que le docteur
vétérinaire, Christian Déom de Halanzy (Belgique),
nous a envoyée en 1998. Nous le remercions d'avoir bien
voulu nous apporter ce témoignage qui fait suite à
une enquête qu'il a menée dans sa famille.
Les "Galanthommes" dans la tourmente
ou
Les Déom de Behême pendant la période 39-45
"L'armée
allemande est entrée à Prague le 14 mars 1939. Mais
Hitler veut aller plus loin dans sa volonté d'intégrer
dans le Grand Reich toutes les populations germaniques. Le 1er
septembre, avec sa brutalité coutumière, il envahit
l'ensemble de la Pologne "déconstruisant"
ainsi par la force l'Europe bâtie en 1919 par le si fragile
traité de Versailles. En Belgique, un Cabinet d'union nationale
déclare sa ferme volonté de maintenir la neutralité
du pays. Neutralité armée afin de dissuader les
belligérants quels qu'ils soient (l'Allemagne, la France
et l'Angleterre) de pénétrer sur son territoire.
Afin de mettre sur pied une armée de 550 000 hommes,
les militaires en congé illimité doivent, dès
le 1er septembre 1939, rejoindre par la voie la plus
directe et la plus rapide l'endroit indiqué sur leur ordre
de rappel. Commence ainsi la longue attente jusqu'au 10 mai 1940.
Renouvelant son geste odieux de 1914, l'Allemagne envahit la Belgique.
Sous le commandement du Roi Léopold III, l'armée
belge se dresse héroïquement contre l'envahisseur.
Pendant 18 jours, les troupes belges résistent puis doivent
abandonner leurs positions aux frontières pour reculer
vers la mer. Le front français enfoncé, le corps
expéditionnaire britannique rembarqué, des rumeurs
parlent d'armistice du côté français, la confusion
et la démoralisation s'installent. Le 28 mai, la capitulation
est signée : 6 200 soldats belges dont 528 Chasseurs
ardennais ont été tués, près de 12 000
blessés. L'ennemi a fait prisonnier plus de 200 000
hommes aussitôt envoyés dans les camps en Allemagne.
Suivons à présent le parcours mouvementé
de quelques cousins de Behême en cette période de
tourmente.
Albert
Déom de Behême
[343]
termine
son service militaire en septembre 1938. Le jour de la mobilisation,
en septembre 1939, il se retrouve au 4ème Régiment
de Chasseurs ardennais (dédoublement du 1er
Régiment). De Flawinne, il rejoint Amay puis Seilles où
il sera gradé sergent dans une compagnie antichars.
La guerre le surprend, le 10 mai 1940, dans les tranchées
de Seilles. Pénible recul vers Marche-les-Dames, le fort
de Cognelée, Marchovelette, Braine-le-Comte et la Lys.
C'est aux environs de Deinze qu'il sera fait prisonnier après
trois derniers jours de durs combats qu'il n'oubliera pas.
Le leurre allemand du "cachet"
qu'il faut absolument recevoir à Anvers pour obtenir la
libération, dirigera docilement les prisonniers vers Walschoord
dans une atmosphère de défaite, à peine nourris,
les pieds endoloris de marcher sous la garde des sentinelles allemandes
impitoyables.
Ils embarquent dans quatre allèges rhénanes à
raison de 1 500 à 1 600 par bateau. Ils s'y trouvaient
pressés les uns contre les autres, harassés et déprimés,
certains à fond de cale où tout n'était que
graisse, huile, poussière de charbon. Le ravitaillement
était sommaire, la soif intense. Et c'est ainsi qu'ils
allèrent vers Willemstad, petite ville hollandaise. Le
30 mai 1940 à 19 h 20, le "Rhenus 127", une des
quatre unités du convoi de malheur, sautait et se brisait
en deux en heurtant une mine magnétique semée dès
le 10 mai par l'aviation allemande dans ces eaux où toute
navigation devait être empêchée.
Et pourtant, on avait sans égard aucun, lancé dans
ce danger les quatre allèges chargées de soldats
belges prisonniers. Cent soixante quatre d'entre eux périrent
dans ce naufrage !
Le lendemain, le reste du convoi s'est remis en route jusqu'à
Bocholt en Allemagne où les prisonniers furent parqués
dans des wagons à bestiaux dans les mêmes conditions
d'inconfort et de surnombre. Puis ce fut le long voyage en train
jusqu'au stalag XVII B à Krems en Autriche.
Albert, après dix mois de travail en ferme, rentre au camp
et profite de ses "connaissances" de la langue germanique
pour obtenir sa libération et son retour à Behême.
La guerre n'est cependant pas terminée pour lui. Il sera
actif dans la Résistance, plus spécifiquement dans
"l'Armée Blanche".
René
Déom
[344]
fait
son service militaire au 1er Régiment des Chasseurs
ardennais lorsque la mobilisation générale, du 1er
septembre 1939, le transfert au 4ème Régiment
à Flawinne.
Durant ces cinq années, d'autres cousins Déom de
Behême et d'Anlier verront leur sort jumelé à
celui de René. Je veux citer Firmin, Gaston et Alphonse
[345]
(qui
n'est pas un "Galanthomme" mais un "Colla")
et Vital Detaille qui épousera Palma Déom, sur
d'Albert et de René.
Ce 10 mai 1940, les avions de transport ennemis avaient laissé
tomber des nuées de parachutistes derrière les positions
défendues par les troupes belges des Chasseurs ardennais.
Beaucoup étaient tombés aux environs de Rancimont.
À cette époque de l'année, on avait accordé
aux soldats belges agriculteurs des congés saisonniers
pour l'ensemencement des champs. Le matin du 10 mai, lorsque les
soldats de Behême (dont René, Gaston, Firmin, Alphonse
et Vital) en congé apprirent par la radio l'attaque allemande,
ils durent rejoindre leur régiment par les moyens les plus
rapides. Joseph Detaille mit un camion à la disposition
des permissionnaires. Le camion et ses occupants ne purent aller
bien loin car des parachutistes allemands stoppèrent le
convoi sur la grand-route à Rahiquet dans le bois de la
Cornaille. Les soldats de Behême furent donc faits prisonniers
aux premières heures, enfermés dans une maison de
Rancimont sous les tirs d'un canon belge installé à
Léglise, dirigés ensuite à pied à
travers la forêt sur Traimont, Fauvillers, Warnach. Ici,
tenaillés par la faim, ils cuiront dans un cabouloir
[346]
un
cochon acheté à Arlon par le curé du village.
Le pain était si dur, raconte René, qu'il devait
être taillé au hache-paille.
La malchance les rejoindra encore lors du départ de Warnach.
À l'arrivée des trois bus qui devaient les diriger
vers l'Allemagne, pour ne pas être séparés,
nos trois cousins se rassemblent et se pressent à entrer
dans le bus. Mal leur en prit car les derniers, n'ayant pas trouvé
de place, furent libérés le lendemain !
René, Gaston, Firmin, Alphonse et Vital sont donc en route
vers l'Allemagne, à Fallingbostel au stalag XI B. Durant
cinq longues années, ils creuseront des tranchées
puis travailleront à Hanovre dans la fabrique "Pelikan"
(couleurs, chimie). Alphonse y sera blessé, déclaré
inapte au travail et libéré. Pour les autres, en
"expert cultivateur", ils travailleront dans des fermes
de la région de Utze.
René refusant un jour d'obéir à l'Allemand,
se retrouve en avril 1944 dans un commando disciplinaire. Malade,
il rentre au camp puis à l'hôpital militaire de Fallingbostel
jusqu'à la Libération. Tous seront de retour à
Behême entre le 30 avril et le 8 mai 1945.
Je dois ajouter la participation active et courageuse de Clémentine
et Lucien Déom dans les opérations de la Résistance.
Dans un souci de vérité, j'ai questionné
sur le comportement des cousins restés au pays pendant
ces années : jamais je n'ai pu rencontrer le moindre soupçon
d'incivisme ou de collaboration.
Victimes ou héros, ils ont été jetés,
souvent à cause de leur jeunesse, dans le tourbillon sanglant
de la guerre. Les quelques phrases couchées dans ce résumé
sont incapables d'exprimer les souffrances, les angoisses, les
peurs, les privations, la solitude endurcies par les prisonniers
mais aussi par leur père, mère, frères et
surs qu'ils avaient quittés".
Signé : Christian Déom, Halanzy.
Il
ne semble pas que notre famille ait eu beaucoup de différends
à régler devant la Justice. De nombreux registres
n'ont cependant pas encore été lus et il est donc
probable que d'autres découvertes restent à faire.
Rappelons-nous, c'est grâce à une affaire de justice
que nous avons trouvé la première preuve de l'existence
de notre famille à Gennevaux en 1548.
La plupart
des problèmes traités en justice relevaient de dettes
non réglées, de limites de terrains contestées,
de droits d'héritage ou tout simplement de comportements
injurieux comme, par exemple, cet incident du 17 janvier 1674
[347]
qui oppose pardevant la justice de Neufchâteau,
Pierre Leclercq de Léglise, "plaindant",
à Jean Deum de Gennevaux, "adiourney".
[348]
Le grief ? Pierre Leclercq reproche à Jean Deum de l'avoir
traité
"de larron et volleur. Et comme tels propos
et imposture sont injurieux et qui choc enthieremnt lhonneur et
reputation du plaindant et de sa famille quil ne peult tollerer
sans en tirer reparation
."
Jean Deum reconnaît que ses paroles sont sans objet et "quil
tient ledit plaindant pour homme de bien et d'honneur..."
N'allez surtout pas croire que nos ancêtres étaient
ombrageux !
Voici quelques
autres différends.
Savez-vous
que le "Deum" est parfois coléreux ? Mais si,
mais si, nous nous reconnaissons, malgré d'innombrables
qualités, aussi quelques petits défauts... En voici
deux exemples :
- "A
Messieurs les Prévôts et Hommes féodaux
du Neufchâteau. Remontre humble-ment le Procureur d'Office
des Seigneurs de ce lieu qu'il est venu à sa connaissance
que le nommé Jean Deum
[349]
de Gennevaux se trouvant dernièrement
sans préjudice du jour au logis de Gilles Charles de
Léglise, aurait battu et maltraité outrageusement
jusques à sang le sieur Jean de la Tour
[350]
, son beau-frère, jurant et blasphémant
le Saint Nom de Dieu, et non content de cet excès, s'attaqua
encore en la personne de Henry Olivier en s'en retournant à
Gennevaux, le tirant par les cheveux et le battit aussi outrageusement
jusques à sang....
[351]
"
- Nous sommes
au Val-de-Guéblange, le 27 septembre 1738. La justice
règle un différend "... entre Jean Moreau,
haut maire de la communauté de Vensviller y demeurant,
demandeur suivant ses requête et exploit du 23 présent
mois et assisté de Me Michel Claude venu d'Albestroff,
son procureur, contre Jean Deum, laboureur demeurant au même
lieu, défendeur. Le demandeur réclame 100 livres
de dommages et intérêts au défendeur pour
son audace d'avoir frappé le demandeur en faisant ses
fonctions de haut maire...
[352]
"
Nous avons
déjà eu l'occasion de parler de Jehan Deum, franc-homme,
fourrier des Ordonnances de Sa Majesté, puis sergent en
1630.
Le 22 octobre 1624
[353]
, Jehan Deum de Rancimont revient avec
sa femme de la "franche foire" de Neufchâteau.
Arrivé près de Hamipré, Jehan Deum se fait
"attaquer de divers propos, injures atroces et menaces
et blasphèmes insupportables" par Henrion Henri
de Soy lequel prétend qu'il était "surpris
de boissons et hors connaissance". Henrion est condamné
à payer une amende de six florins d'or à 28 sols
chacun pour "les dits blasphèmes du Saint nom de
Dieu."

La justice
de Neufchâteau doit se prononcer le 10 juillet 1775
[354]
sur un jugement rendu le 23 novembre
1735 ! Ce jour-là, Catherine Defineuse avait vendu à
un certain Nicolas Massu, du village de Fineuse, la maison ainsi
que les biens qu'elle possédait à Gennevaux "moyennant
la somme de cent et quatre-vingts écus à cinquante
six sous l'un au cours de cette province."
Voilà qu'un appelé Gerosme le Grosme (Jérôme
Legros) et une dénommée Barbe Squellin contestent,
par leur représentant, la vente faite 40 ans plus tôt
! Entre-temps, la maison était d'ailleurs devenue la propriété
de Jean Nevraumont et de Jacques Clément de Fineuse.
Le tribunal annule la vente, condamne les propriétaires
à rembourser à Gerosme le Grosme et à Barbe
Squellin les deux cinquièmes du prix de la maison et des
biens vendus et précise que :
"Catherine
Defineuse était pour lors mariée par où elle
ne pouvait faire cette aliénation, ni contracter ou faire
aucun acte juridique sans l'authorité de son marÿ
[...] comme si ledit son marÿ avait été décédé,
elle n'aurait pu non plus licitement faire ladite vente, aux termes
de l'article 10 dudit titre 8, ÿ aÿant enfants de son
mariage tels que les deux sus-nommez ..."
Si aucun
protagoniste de cette contestation ne porte notre nom, le jugement
nous intéresse cependant pour plusieurs raisons car :
- Catherine
Defineuse est la veuve de Nicolas Deum de Gennevaux
[355]
.
- Gerosme
le Grosme qui demeure à Verviers est veuf de Thérèse
Deum, fille de Nicolas et de Catherine Defineuse.
- Barbe
Squelin (Marie-Barbe Schellin) habite à la Rouge Minière,
paroisse de Ferrières. Elle est veuve de Nicolas Deum,
fils de Nicolas et de Catherine Defineuse.
Cette affaire,
en tout cas, a permis de faire la preuve que Nicolas Deum venait
bien de la paroisse de Léglise. Ni l'acte de mariage Deum
- Schellin du 8 janvier 1752, ni l'acte de décès
de Nicolas, le 9 décembre 1759, consignés dans les
registres de Ferrières, ne donnent la moindre précision
sur les origines de Nicolas Deum.

Nous avons
retrouvé un billet transmis en 1737 à la justice
de Neufchâteau
[356]
par un garde des bois appelé
Jean Gérardy. C'est en unissant les compétences
de huit habitués des A. E. d'Arlon et non des moindres,
que nous sommes arrivés à transcrire presque entièrement
le message !
L'original :

Le "décryptage" :
"Monsieur come ie mes trevee incommodez je ne puÿ
treuver â ladians.
Je loneur de vous escrir ce deux linge que ieudi pasée
vers le dix eure du matins a revenest de virifaÿ ie mai detournee
par un peti boÿ a la maÿres de naleument quil mave recomandê
plusieur foy di prand gard a treve inglubair deom le ieune de
nivelet quabatê deux chennaux et neuf paige de plenne come
de paige à hoblone et le chennaix la groseur d'un pate(?)
de ....... (?)
Monsieur vostre umble-serviteur". Jean gerardy.
Cela donne
:
Monsieur, comme je m'est trouvé incommodé je
ne puis me trouver à l'audience.
J'ai l'honneur de vous écrire ces deux lignes que jeudi
passé, vers les dix heures du matin, en revenant de Verifay
[357]
je m'ai détourné par
un petit bois à la mairie de Naleumont, qu'il m'avait recommandé
plusieurs fois de prendre garde à trouver Englebert Deom,
le jeune, de Nivelet qui abattait deux chenaux
[358]
et neuf perches de planne
[359]
comme des perches à houblon
et le chennaix
[360]
de la grosseur d'une patte (?) de
........ (?)
[361]
Monsieur, votre humble serviteur. Jean Gérardy

La haute
cour de justice de Neufchâteau doit rendre, en 1743, son
verdict à propos d'une affaire
[362]
mettant en cause l'intégrité
d'un représentant de l'ordre public. Déjà
!
Nous
sommes le 13 juin 1743, jour du Saint Sacrement, et le "forestier"
Jean de Hotte qui était chargé de surveiller les
forêts, surprend un troupeau de trente bufs pâturant
à cinq heures du matin dans les jeunes tailles du bois
de la "Vouvie" derrière Gennevaux. Le
troupeau était gardé par les fils de Martin Fineuse
et de Nicolas Deom, les propriétaires du troupeau.
Martin Fineuse et Nicolas Deom, assistés de Jean Deume
de Gennevaux et d'André Michel de Narcimont, tous deux
témoins, prétendent que le rapport fait contre eux
par le forestier de Hotte est faux, que la taille dont il est
question appartient de plus et pour la plus grande partie aux
deux accusés. Bien pire, "le dit forestier n'est
pas digne de foi à cause qu'il s'est souvent laissez corrompre
au regard de son devoir tant en recevant argent et denrée,
nommément du seigle pour permettre un enlèvement
de quelque bois et pour ne pas faire de rapport contre d'autres
qu'il a trouvé en mésus..."
[363]
Le forestier persiste cependant dans ses déclarations ajoutant
même que les bufs ont pâturé dans d'autres
bois encore et que Nicolas Deom "recherchait les bêtes
avec un fusil sous son bras."
"Les Prevost et féodaux de la ville et prevosté
de Neufchâteau" condamnent les coupables à
payer trente sols d'amende pour chaque buf.
L'amende est donc de seize écus et quatre sols. À
titre indicatif, à Mellier deux chevaux se sont vendus
55 écus et 14 sols en 1751 et une jument dix écus
en 1736 alors qu'une vache a été payée trois
écus à Neufchâteau en 1752 !

À
propos de jument, la justice de Neufchâteau est saisie en
1766
[364]
par Pierre Déom de Lavaux lequel
a échangé "une jument sous poil gris contre
un cheval hongre sous poil rouge". Mais voilà
que le cheval hongre est aveugle. Pierre réclame alors
plusieurs fois, mais en vain, la somme de vingt escalins et quatre
sols de dédommagement à la personne qui l'a grugé.
Cette personne est François... Déom de Cousteumont,
le propre frère de Pierre !

La justice du Val-de-Guéblange a fort à faire avec
Nicolas Deum né en 1730. Entre 1762 et 1778, elle doit
en effet juger pas moins de 53 affaires le concernant
[365]
!
Orphelin à cinq ans, Nicolas partage avec sa sur
Catherine, mariée au vitrier Jean-Pierre Schmit, les 951
£ reçus en héritage à la mort, en 1753,
de leur beau-père Nicolas Desprez qui avait épousé
leur maman Catherine Ismert. Ces biens provenaient de leur grand-père
François Deum, décédé en 1746.
Nicolas se marie en 1755 et tout semble aller pour le mieux puisqu'il
achète régulièrement des terres. En 1757,
il est nommé garde du ban du Val-de-Guéblange ;
on est donc en droit de penser que Nicolas est un garçon
sérieux.
Les ennuis commencent en 1762. Il semble bien que Nicolas conteste
la validité de ventes de terres provenant de Nicolas Ismert
et Marie Mathieu, ses grands-parents maternels. Une partie de
ces terres a été achetée par Nicolas Laforêt
qui fut maire du Val-de-Guéblange.
Nicolas va jusqu'à récolter le foin produit par
les prés appartenant à Nicolas Laforêt. La
justice du Val-de-Guéblange condamne, bien évidemment,
Nicolas Deum. Ensuite les procès s'enchaînent régulièrement.
Nicolas a même des démêlées avec certains
membres de sa famille. Il devra aussi payer 24 livres pour "rétribution
de la prestation de la corvée de charrue et de charroi
qu'il est en retard de payer pour les années 1767, 1768
et 1769". En 1764, Nicolas "vend tous ses biens
meubles et immeubles, présents et à venir"
à son grand-père, Nicolas Ismert, et à son
beau-frère, Jean-Pierre Schmitt
[366]
.
Nicolas a perdu beaucoup d'argent, environ 688 £ ! Les avocats,
à ce moment-là, étaient encore bien plus
chers qu'aujourd'hui.
Un arrangement est alors réalisé entre :
- Jacques
Muller le troisième époux de Catherine Ismert
la maman de Nicolas et de Catherine Deum, Mathias Muller
[367]
époux de Marie Ismert la sur
de la précédente et Jean-Pierre Schmitt le mari
de Catherine Deum d'une part, et
- Nicolas
Deum d'autre part.
Les personnes énumérées, ci-dessus, déclarent
vouloir faire une transaction "pour terminer et assoupir
le procez qui règne entre eux et les cy-après dénommés
en la Justice du Val-de-Guéblange."
Cette disposition est passée par-devant Maître Surget,
tabellion d'Albestroff, le 26 juin 1769
[368]
. En résumé, les biens
achetés le 15 février 1764 et revendus par le défunt
Nicolas Ismert ou par les Muller, ses gendres, ainsi que les biens
revendus par Jean-Pierre Schmitt restent acquis aux acheteurs
: Nicolas Laforêt, François Bernard, Mathis George,
Thomas Deprez, Jean Chrétien et Jean Larzilier. Par contre,
les biens vendus le 15 février 1764 et conservés
par les acheteurs, Jean-Pierre Schmitt et les deux Muller, retournent
à leurs anciens propriétaires, Nicolas Deum et Élisabeth
Gross.
Pour concéder un tel arrangement, on peut raisonnablement
penser que tout le monde n'avait pas la conscience tellement tranquille...
Ensuite, on n'entend plus parler de Nicolas jusqu'au 28 décembre
1784
[369]
quand la justice du Val-de-Guéblange
se réunit à Steinbach afin de statuer sur l'avenir
des enfants mineurs laissés par Nicolas Deum :
"Nicolas
Deum cÿ-devant habitant de Vinsville, était décédé
à Paris vers le mois de septembre dernier, et comme il
a laissé des enfans mineurs de son mariage avec Elisabeth
Grosse il est du devoir de leur faire établir tuteur et
curateur...."
Jean-Pierre
Schmitt, oncle des enfants, laboureur à Steinbach, est
nommé tuteur et Michel Zeller, leur cousin, aubergiste
et échevin de Justice, est nommé curateur.
Et le 28 mars 1785
[370]
, une affiche placardée sur la
porte de l'église du Val-de-Guéblange annonce que
le 29 du courant, il sera procédé "à
la vente définitive d'une moitié de maison, aisance,
dépendance et une partie de vergers au derrière
d'icelle maison scituée audit lieu de Vinsville, appartenant
aux mineurs et héritiers de Nicolas Deum "
La maison sera vendue pour six cent six livres de France et le
dernier bien de l'important patrimoine que François Deum
avait bâti, depuis son arrivée au Val-de-Guéblange
à la fin du 17ème siècle, venait
d'être perdu pour les Deum.

À Neufchâteau, en Ardenne, Jean-Noël Déom
prend la fâcheuse habitude de faire des dettes. Cela commence
en 1779 quand il ne paye pas les cinq écus et douze sols
d'intérêts qu'il doit à la veuve Rollin
[371]
. Ensuite il doit 66 écus, 4
escalins, 10 sols et 9 deniers ainsi que 6 florins et 4 sols à
un marchand de Neufchâteau
[372]
. Toujours en 1780, Jean-Noël est
accusé d'avoir "sept ou huit chevaux infectés
de galle". Les chevaux doivent être isolés
des autres et ce "jusqu'après une visitte faite
par experts nommés d'office et exécuttés
à l'intervention des intéressés, à
peine au premier cas de cinquante florins d'or d'amende et aux
seconds qu'il sera en outre permis de tuer les dits chevaux sans
aucune formalité et ce sans préjudice aux dommages
et intérêts s'il en echoit et ferez."
[373]
De 1779 à 1781, sept autres affaires
[374]
passent devant "les maïeurs
et échevins de la justice de Neufchâteau".
Jean-Noël Déom doit de l'argent à beaucoup
de monde. Même "Sire Fourier, prêtre vicaire
résident à Warmifontaine", réclame
14 florins et 8 sols pour cinquante messes basses que la femme
de Jean-Noël a demandé au prêtre de dire "vers
la fin de l'hiver dernier". Un mois et demi plus tard
sire Fourier réclame un louis neuf pour cinquante messes
qu'il a dites pour l'insinué
[375]
qui ne convient pas devoir cet argent.
Mais il a trois témoins à charge
[376]
...
Ensuite, nous n'entendons plus parler de Jean-Noël Déom
jusqu'en 1788 lorsque son épouse décède à
Igny-le-Jard (Marne, France) ! Et le 4 mai 1789, le corps de Jean-Noël
"Déhom" sera également inhumé dans
le cimetière d'Igny-le-Jard.

Le 22 floréal de l'an neuf de la République française,
soit le 12 mai 1801, Jean-Pierre Deum cultivateur à Léglise
et son frère Jean, cultivateur à Lavaux, portent
plainte contre leur frère Rémy demeurant à
Marbay
[377]
. Ce dernier se serait permis d'enlever
de chez sa mère, la citoyenne Anne-Marie Forman veuve de
Pierre Deum, "trois vaches, une génisse, un taureau,
un cheval, une mère de porc, une charette, une charue et
plusieurs bichets de grains et ustensiles et meubles [...] Lequel
enlèvement s'est fait contre le grez et consentement de
laditte veuve Deum."
Rémy Deum est mis en détention "en la Maison
d'Arrêt de Neufchâteau". Après plusieurs
interrogatoires, il est remis en liberté le 7 prairial,
soit le 27 mai, Anne-Marie Forman ayant notamment fait l'éloge
de son fils qui gérait ses affaires. En effet, elle "approuve
et ratifie tout ce qu'il a fait jusqu'à ce jour"

Par ailleurs, le tribunal de 1ère Instance de
Neufchâteau condamna plusieurs autres "Descendants
de Guillaume Deum" à payer des amendes.
- Le 17
messidor de l'an huit, à quatre heures du matin, le brigadier
Cornet "a trouvé quatre chevaux pâturant
dans une taille" et appartenant à la veuve Perleau
[378]
de Rulles.
- Le 13
messidor de l'an treize, c'est le cheval de François
Déom de Neufchâteau qui est surpris "pâturant
en liberté dans un taillis âgé de cinq ans
[379]
" et le 6 juin 1806, un nommé
Jean Adam, domestique chez le même François Déom,
laisse un cheval paître dans un bois défriché
[380]
.
À
chaque fois, le tribunal condamne les propriétaires des
chevaux à payer une "amende de 20 francs
[381]
par cheval, à restituer
pareille somme et à payer les frais de poursuite."
- Le même
François Déom de Neufchâteau récidivera
le 13 juin 1806
[382]
. Cette fois, ce sont deux chevaux
qui "ont été trouvés pâturant
à l'abandon dans une prairie dont est propriétaire
le sieur Collard sous-préfet du dit lieu."
François est condamné par le Procureur à
une amende égale à la valeur de dix journées
de travail
[383]
ainsi qu'au remboursement des frais
de poursuite d'un montant de 5,84 francs.
- Quelques
années plus tard, le pays fait partie du royaume des
Pays-Bas. Cela n'empêche pas le cheval de Jacques-Joseph
Déom de Léglise d'aller pâturer dans le
bois royal
[384]
. L'amende reste identique : 9,45
florins, restitution de la même somme et paiement des
frais de poursuite.
[385]
- Le 3 juillet
1806 "Jean Deom
[386]
de Meillier a chargé
sur une charrette attelée d'un cheval une voiture de
branches dans la forêt domaniale de Neufchâteau".
Le prévenu reconnaît les faits "car se
trouvant dans le besoin de bois". Jean Déom
est condamné à une amende de 15 francs, à
la restitution de pareille somme, à la confiscation de
sa charrette, du cheval et du harnais ou au paiement de leur
valeur ainsi qu'au remboursement des frais de poursuite d'un
montant de 6,37 francs.
[387]
- Le 21
février 1807, François Déom de Léglise
"a coupé neuf charmes dans le bois domanial de
Gohimont dont un de trois, six de deux et deux d'un décimètre
de tour, en outre quatre fagots de brins de charme et hêtre
[388]
.
Le prévenu a répondu qu'il n'avait pas coupé
les bois dont il s'agit mais que les ayant trouvés abattus,
il les avait rapporté chez lui et a demandé d'être
renvoyé sans amende ni peine".
Le tribunal condamne cependant le prévenu à :
1. Payer une amende de 17 francs et 9 centimes.
2. Restituer pareille somme conformément aux articles
1, 3 et 8, titre 32 de l'ordonnance de 1669.
3. Rembourser les frais de poursuite d'un montant de 6 francs.
Mais
François n'avait pas les moyens de payer une somme pareille.
Alors, l'huissier Jean-Joseph Poncelet, vient saisir meubles et
effets mais ne trouve aucune espèce de mobilier "saisible".
Le procès-verbal de carence est dressé le 27 juillet
1807 et "le Procureur Impérial près le tribunal
de première instance du premier arrondissement du département
des Forêts, requiert tous exécuteurs de mandements
de justice, de prendre et appréhender au corps le susnommé
François Deom de le conduire sans délai en la prison
dudit arrondissement, où il sera gardé durant l'espace
d'un mois..."
- Et le
26 mars 1807, on retrouve, une fois de plus, François
Déom de Neufchâteau ramassant cette fois, dans
les bois, "six fagots liés avec des liens verts
et dans l'un desquels se trouvait un hêtre fraîchement
coupé". Le prévenu est condamné
:
1. À payer une amende de 6 francs.
2. À un emprisonnement de 8 jours.
3. Au remboursement des frais de poursuite d'un montant de 4,75
francs
[389]
.
- Le 27
février 1808, "Jean Deom
[390]
de Thibessart a coupé dans
la forêt impériale de Rulle, un chêne portant
trois décimètres de circonférence".
Jean est condamné à 3,7 francs d'amende, à
la restitution de la même somme et à payer 4,71
francs de frais de poursuite
[391]
.
- Adjudicataire
de l'exploitation de la coupe "usagère",
Jacques-Joseph Déom de Léglise, en profite pour
enlever 6 chênes et 4 hêtres qu'il va déposer
le 2 octobre 1820 devant la scierie de Joseph Pierrard à
Suxy
[392]
. Il est condamné à
ramener les dix "corps d'arbres" à leur
place et doit payer une amende de 60 florins et 85 cents et
aussi 1 florin et 70 cents de frais.
- Hubert
Déom de Louftémont se fait surprendre, le 13 mars
1822, alors qu'il vient de couper "un chêne de
14 palmes
[393]
et un hêtre de 2 palmes
dans la forêt royale d'Anlier". L'action est
éteinte le 7 juin 1822 suite au décès de
l'intéressé
[394]
.
- Pour avoir
abattu avec son fils Philippe, un chêne de 11 palmes de
tour, Rémy Déom de Marbay est condamné
à payer une amende de 6 florins et 40 cents et à
restituer la même somme à la commune de Marbay
[395]
.
- Jacques-Joseph
Déom, le fils de la veuve Louis Déom de Cousteumont,
"a été trouvé dans la forêt
royale de Neufchâteau, dit Verifays, qui avec une serpe
avait coupé et coupait encore huit plantes de saule ayant
chacun deux décimètres de tour."
[396]
Jacques-Joseph doit payer 5,82 florins d'amende, restituer la
même somme et régler les frais de poursuite. En
outre, la serpe est confisquée !
- Et les
chevaux de François Déom de Neufchâteau
? Ils sont toujours aussi bien gardés... puisque le 28
juin 1810, " ... deux chevaux de François Deom,
voiturier à Neufchâteau, ont été
trouvés dans une prairie appartenant au sieur Julien
de Hamipré."
Le prévenu a une amende représentant 6 jours de
travail et doit payer les frais de poursuite.
[397]
- "Marie
Poncelet, femme à Jean-Joseph Deom
[398]
de Suxy, a été
trouvée le 21 juin 1811, emportant une charge à
dos, d'herbes de la forêt Impériale de Chiny."
Jean-Joseph Déom, reconnu civilement responsable des
faits de sa femme, est condamné à payer une amende
de 10 francs, à restituer 5 francs et à rembourser
les frais de la poursuite.
[399]
- "Le
14 mai 1812, Louis Déom de Cousteumont a été
trouvé avec une charrette, attelée d'un cheval,
chargée de branches sur laquelle il y avait 8 rondins
dont 3 portant 15 centimètres et 5 un décimètre
de tour chacun".
[400]
Louis est condamné à payer 1 franc d'amende ainsi
que 5,5 francs de frais. Mais on confisque le cheval et la charrette
!
- Jean-Baptiste,
le fils de Jacques Joseph Déom conseiller municipal de
Nivelet, a été surpris chassant dans un champ
de genêts avec son chien. Le tribunal lui inflige une
amende de 14 florins et 17 cents. Le fusil est saisi mais le
coupable peut aussi choisir de payer la somme de 23 florins,
62 cents pour sa valeur
[401]
.

Nous retrouvons encore François Déom de Neufchâteau
dans trois affaires plus sérieuses.
Dans la soirée du 12 nivôse de l'an 11, soit le 2
janvier 1803, "il a insulté, frappé et traîné
hors de son domicile le citoyen Deshaye et après cela,
a lancé à travers la fenestre un caillou duquel
l'épouse dudit Deshaye a été atteinte au
menton et blessée à sang."
Le motif de la dispute venait du fait que Gérard Deshaye
devait 18 francs à François Déom. Des témoins
mettent cependant le prévenu hors de cause et ce dernier
est aussitôt remis en liberté.
[402]
Deux ans plus tard, le 7 fructidor de l'an 13, soit le 25 août
1805, François "a insulté et menacé
le nommé Joseph Dufrêne, garde champêtre de
Neufchâteau dans l'exercice de sa fonction en présence
notamment du brigadier de la gendarmerie de Neufchâteau...
"
Selon les témoins, François Déom tenait des
propos d'un homme qui avait bu. Arrêté, François
reconnaît les faits. Il est emprisonné. Une caution
de 1 000 francs est avancée par le sieur Joseph Debertry
et l'inculpé est mis en liberté provisoire le 27
janvier 1806. Lors de l'audience du 7 mars 1806, le tribunal de
Neufchâteau condamne François Déom à
payer une "amende quintuple de sa contribution mobilière
et à un emprisonnement de 6 jours ainsi qu'aux frais de
poursuite d'un montant de 18,85 francs."
[403]
Le
cultivateur François Déom de Neufchâteau "met
à bail à Jeanne Elisabeth Hardy une maison avec
écurie sise à Neufchâteau" le 7 août
1812. Ensuite, il faut attendre 1821 pour de nouveau entendre
parler de François Déom, devenu voiturier. Il loge
à présent chez Pierre Kruft, un chapelier de Neufchâteau.
Il a donc perdu ses biens. Pire, son propriétaire porte
plainte. François Déom lui aurait volé une
corde, un fourneau, un miroir, une demi-douzaine de cadres, des
serrures qu'il a arrachées, un lit ainsi que les... souliers
de madame Kruft ! Au cours d'une nuit, François serait
même venu dans la chambre du plaignant et aurait tenté
de l'étrangler. De plus, en juin dernier, l'accusé
aurait porté un coup de poing sur la figure de la veuve
Juseret qui habite le même immeuble
[404]
.
François Déom est condamné à trois
jours de prison. Il doit aussi payer une amende de 5 florins ainsi
que les frais de poursuite. L'accusé bénéficie
cependant du doute au sujet des blessures de la veuve Juseret.
Nous retrouvons, quelques années plus tard, François
Déom à Bertrix où il exerce la profession
de boucher ! Deux commis des contributions directes découvrent
dans sa boutique deux quartiers de mouton "pour lesquels
le boucher ne peut produire aucun acquit". François
Déom est condamné à payer une amende de 10
florins ainsi que les frais de justice. La viande est confisquée
[405]
.
Deux années plus tard, François récidive
: deux quartiers de mouton et deux quartiers de veau sont encore
saisis
[406]
.
À
partir de là, François Déom et son épouse,
Anne-Marie Hardy, disparaissent de la région. Sans laisser
d'adresse...
Précisons encore que ce couple n'a pas eu d'enfants.
Il est de nouveau question de Rémy Déom de Marbay
quand ses poules ont la malencontreuse idée d'aller picorer
dans le clos du voisin. Ce dernier, secondé par sa fille,
chasse les intruses ce qui irrite terriblement notre "Deum"
traitant son voisin "de vieux fripon" et sa voisine
"de garce, de putain et de faussaire".
Rémy âgé de 70 ans, alors que son voisin Jean-Joseph
Moyen en a 84, est condamné par le tribunal à "six
francs d'amende et aux dépens de la poursuite liquidés
à dix-sept francs" !
[407]

Le boucher de Neufchâteau, Louis Déom dit Leduc,
est prévenu d'avoir, dans la soirée du 12 novembre
1812, "frappé par trois reprises différentes,
terrassé et grièvement maltraité à
coups de bâton, Nicolas Joseph Chalon, tonnelier de Neufchâteau."
Les deux compères reconnaissent être allés
boire un bon coup à Offaing. Louis Déom
[408]
est condamné à six semaines
d'emprisonnement et à 16 francs d'amende. Il doit également
payer 57,71 francs de frais de justice !

Une aventure ayant véritablement entraîné
de graves conséquences est celle que connaît Jacques-Joseph
Déom en 1840
[409]
.
Né à Gennevaux en 1783, Jacques-Joseph se marie
en 1807. Père de quatre enfants, il est veuf dès
1838. Il va alors s'engager imprudemment dans une affaire qui
aura des suites dramatiques.
Le
dénommé Héliodore Lejeune est accusé
d'avoir "soustrait frauduleusement un tronc de l'église
d'Orgeo dans la soirée du 18 août 1839."
Au
cours du procès qui se déroule au tribunal d'Arlon,
Jacques-Joseph Déom, cultivateur à Wittimont, et
son domestique, Toussaint Michel, disculpent l'accusé en
affirmant avoir joué aux cartes avec lui durant toute la
soirée et même une bonne partie de la nuit... "Poupoule",
la fille de Jacques-Joseph Déom, essaie, à la demande
de son père, de convaincre plusieurs habitants du village
d'aller témoigner à Arlon dans le même sens.
Toussaint
Michel avouera par la suite, avoir été soudoyé
par son patron qui lui aurait donné quinze francs de récompense
au lieu des vingt francs promis. L'enquête prouvera que
Jacques-Joseph "faisait l'amour à l'aînée
des filles Lejeune", la sur d'Héliodore
!
La cour d'assises de la province de Luxembourg condamne l'accusé,
malgré ses dénégations, à six ans
de travaux forcés pour faux témoignage en matière
criminelle et pour subornation de témoin.
Jacques-Joseph Déom meurt le 4 mai 1848 : il était
alors journalier à Wittimont.

À Mellier, l'année suivante, Joseph Athanase Dewez
trouve une lettre de menaces ainsi libellée
[410]
:
"Monsieur
Dewez, Monsieur Deom, Monsieur Gerard, je vous préviens
que dans huit jours qui est le dix vous ne m'avez pas mis quatre
cents francs au pied de l'arbre qui est derrière votre
écurie, vous êtes assurés que vous aurez un
coup de fusil un ou l'autre des trois ou le feu vers les dix heures
de la même matinée
"
Joseph
Athanase Dewez est le gendre de Jean-Baptiste Déome, né
le 23 juillet 1794 à Nivelet. La lettre est attribuée
à Hubert Gravé, un maçon de Mellier qui est
inculpé. On est le 4 avril 1849. L'écriture du suspect
est expertisée mais dès le 21 avril le prévenu
est relâché "attendu que les soupçons
qui s'élèvent contre l'inculpé Hubert Gravé
prédésigné n'atteignent pas, quant à
présent, au degré de certitude requise pour constituer
des charges judiciaires suffisantes."
Hubert Gravé construisait un mur pour Joseph Athanase Dewez
qui aurait, selon un témoin, refusé de payer une
certaine somme à l'ouvrier.

En 1856, la société anonyme connue sous le titre
de "Grande Compagnie du Luxembourg" établie
à Ixelles-lès-Bruxelles procède à
des expropriations d'utilité publique afin de construire
le chemin de fer du Luxembourg. Le Tribunal de 1ère
Instance de l'arrondissement de Neufchâteau nomme trois
experts qui devront remettre leur rapport au tribunal concernant
les 79 centiares de jardin et les 11 centiares de pré sis
au village de Cousteumont et appartenant à Henri-Joseph
Déom. Ce dernier ne conteste pas la régularité
de la procédure en expropriation ni à l'expertise
qui est provoquée mais "demande que cette expertise
embrasse tous les chefs de dommages qui résulteront pour
lui de l'emprise des parcelles de jardin et de pré...."
[411]

La mésaventure vécue par Nicolas-Joseph Déom,
né le 27 janvier 1837 à Cousteumont, commune d'Assenois,
fait sourire aujourd'hui...
Sans ressources parce qu'il ne voulait pas travailler, Nicolas-Joseph
est condamné, à compter du 30 octobre 1882, à
trois mois de travaux aux "colonies agricoles"
de Hoogstraeten
[412]
. Quelques jours plus tard, le 5 novembre,
le prisonnier demande sa mise en liberté au gouverneur
de la province de Luxembourg. "Comme le soussigné
est sûr de trouver une place de suite en sortant ici, il
espère que vous lui mettrez en liberté au plustôt
possible"
[413]
. La demande reçoit l'appui du
responsable de la place et l'administration communale d'Assenois,
présidée par son bourgmestre M. Noël, "demande
que le nommé Deom Nicolas-Joseph de cette commune, détenu
à Hoogstraeten, soit mis en liberté le plus tôt
possible, attendu que la détention occasionne des frais
évitables, et en considération motif de la détention,
vu que l'individu peut, à son âge, prendre une condition
pour pourvoir à ses besoins."
Le 25 novembre 1882, le gouverneur signe la mise en liberté.
Le journalier Nicolas-Joseph Déom meurt à Cousteumont
en 1905. Il était resté célibataire.
En fait, la plus grave affaire de justice concernant notre famille
semble être celle qui se déroule en 1732 à
Neufchâteau
[414]
. En voici une mise au net avec toutefois
quelques accents en plus :
"A
Messieurs les Prévosts et féodaux de la ville de
Neufchâteau.
Remontre très humblement le Procureur d'office de leurs
Altesses les Princes de Levenstein et duc d'Arenberg, Seigneurs
de la dite ville et Prévosté soussigné que
soutenant en cette qualité céans procès criminel
contre et à la charge de nicolas Déome et jacques
Déome, père et fils du village de Fineuse au sujet
de quantité de vols par eux perpétrés et
dont décret de prise de Corps se voit décerné
contre le premier qui s'est rendu fugitif et le second arrêté
et détenu ès prisons criminelles de cette ville
et quoÿ que selon dispositif des loix, les attentats pour
effractions et débris des prisons soient non seulement
réputés pour violences et mépris à
l'authorité de justice mais aussi pour crimes capitaux
et très énormes et que par conséquent toutte
personne bien sensée deverait soigneusement s'en contregarder
pour ne pas encourrir les peines comminées, il est néanmoins
que le 28e juillet dernier, Jacque de Fineuse, Eschevin
résident à Genvaux, oncle desdits nicolas et jacque
Les Déome criminels aÿant consceu le dessein prémédité
de rompre et briser les dites prisons de cette ville pour en tirer
le dit Jacque Déome aurait poussé les choses si
avant que de tanter a engager et corrompre quelques particuliers
à prix d'argent et de sommes considérables qu'il
leur offrait pour les induire à cette trame et à
condescendre à l'exécution de son dit dessein pernicieux.
Ce qu'étant venut à la connaissance du remontrant
aurait d'abord donné sa requête pour informer de
cet attentat prémédité, circonstances et
dépendances et que comme il en résulte évidemment
de l'information tenue à ce sujet à la charge du
dit Jacque de fineuse et que pareilles entreprise ne peut rester
impunie, cause que le remontrant se trouve acquis de son office
nécessairement obligé de l'adresser à l'authorité
de la cour.
La suppliant très humblement pour adjournement contre le
dit Jacque de fineuse pour venir voire, dire et déclarer
ne luÿ avoir été loisible d'avoir prémédité
pareil dessein pernicieux et reprochable attenté à
corrompre des gens par offres de grande somme d'argent et or pour
le mettre en exécution par effraction et débris
de prisons. Eu égard que la nuit du 30 au 31 dudit juillet
dernier il se seraient présentés trois personnes
au devant des dites prisons qui ont occasionné les gardes
de lacher quattre à cinq coups de fusils et pour l'avoir
fait se voire condamner à deux cents florins d'or d'amande
et à telles autres peines qu'il plaira à la Cour
d'arbitrer selon l'exigence du cas avec deffense à luÿ
de plus récidiver, à peine de punition corporelle
et aux dépens de la poursuite et ferez."
J.B. François acteur d'office
"L'an
1732, le 4e aoust, je soussigné henry Claude
Sergent d'office des ville et Prévoté de neufchateau,
relate avoir bien deument signifié et délivré
copie des présentes requête, décret et exploit
à jacque de Fineuse du village de Genevau parlant à
luÿ mesme au village de Naleumont aux fins ÿ porté
en foÿ de quoÿ j'aÿ signé audit lieu ledit
jour.
H. Claude
pour copie, voiage
et exploit 16 sols
Réglé
Le
procureur d'office suppléant."
Est-il vraiment nécessaire de faire des commentaires ?
Soulignons malgré tout que c'est bien Jacques de Fineuse,
échevin de la justice du ban de Mellier, qui est jugé
ici.
La corruption ne date donc pas du 20ème siècle
!
Mais
tout cela n'excuse évidemment en rien le comportement de
nos deux "Deum"
[415]
.
Nous avons également retrouvé quelques actes d'immoralité
en rapport avec notre famille. Le cas le plus sérieux nous
vient d'Habay-la-Vieille où le berger Nicolas-Joseph Déom
né à Léglise en 1824, est inculpé
pour attentat à la pudeur sur un enfant de moins de 15
ans
[416]
. Dans la foulée, une habitante
de Habay-la-Vieille l'accuse d'avoir tenté d'abuser d'elle
à plusieurs reprises. L'affaire est confiée au tribunal
de police ce qui en minimise la gravité.
Mais Nicolas-Joseph semble bien avoir été un exhibitionniste
notable. Il se déplaçait en tout cas souvent. On
le retrouve en 1853 à Hirps près d'Audun-le-Tiche
en France puis à Niederanven au Grand-Duché de Luxembourg
où il se marie en 1853, et enfin à Ethe en Belgique
où il décède en 1877.
À notre connaissance, Nicolas-Joseph Déom n'a pas
laissé de descendance.
À l'énumération de toutes ces affaires, on
s'aperçoit qu'une famille vue sous un grand angle devient
véritablement le miroir de toute une société.
Par
ailleurs, on ne peut qu'être surpris par la sévérité
des jugements rendus dans la plupart des cas. Pour avoir arraché
un sac d'herbe dans un bois appartenant à un baron, le
jeune Ferdinand Déom
[417]
est condamné par le tribunal
de Neufchâteau à payer :
- Une amende
de 90 cents,
- Un dédommagement
de 90 cents au propriétaire du bois,
- Les frais
de justice d'un montant de 1 florin et 20 cents.
Louis
Déom, boucher à Neufchâteau et père
de Ferdinand, débourse donc une somme totale de 3 florins,
soit environ 6 francs de l'époque valant environ 3 000
francs belges d'aujourd'hui, c'est à dire 75 de nos récents
euros !
Autre
exemple, au début du 19ème siècle,
un propriétaire devait débourser environ 45 francs
si son cheval avait été pris en train de pâturer
dans la prairie d'un voisin. À la même époque
un voiturier gagnait 50 centimes par jour. Il fallait donc travailler
durant trois mois uniquement pour payer l'amende !
Nous
avons par contre été surpris de l'indulgence accordée
aux auteurs d'attentats aux murs.
Un garçon d'une quarantaine d'années importunait
de nombreuses jeunes femmes par ses assiduités dans la
région de Neufchâteau vers 1840. L'empressement coupable
de notre homme, qui n'avait aucun lien de parenté avec
notre famille, l'amène une première fois devant
les juges. Il s'en sort avec un an de prison.
[418]
Quelques années plus tard, ses
débordements coupables s'étant aggravés et
intensifiés, il est condamné à six ans de
prison . Et pourtant, le jury de la cour d'assises l'avait reconnu
coupable :
1. "D'attentat à la pudeur consommé ou tenté
avec violence" sur une dizaine de femmes.
2. "D'avoir commis le crime de viol" sur une
jeune fille de 13 ans servante à Longlier puis sur une
femme mariée de Habay-la-Vieille.
Ce
n'est pas la décision de "transférer le
coupable le 30 novembre 1843 sur la place du Marché d'Arlon
où il sera exposé au carcan durant une heure"
qui nous fera changer d'avis : la peine infligée est vraiment
bien légère

Généralement
le "Deum" n'est pas un artiste né ! Il faut malgré
tout remarquer que notre famille compte de nombreux musiciens,
certains étant même professionnels.
Le "Deum", par contre, serait plutôt sportif.
Il faut cependant bien reconnaître que, même dans
ce domaine-là, aucun membre de notre famille n'a jamais
atteint les plus hauts sommets.
Que peut-on dire sur le plan artistique ?
De
plusieurs sources différentes, il nous a été
rapporté que Steven Deom de Glenvieuw dans l'Illinois "is
an artist" ! Par ailleurs, un Guy Déom de Montréal,
qui n'est pas celui que beaucoup d'entre nous ont eu le plaisir
de côtoyer à Libramont en 1994, aurait vécu
plusieurs années à Berlin où il aurait exercé
le métier de danseur professionnel. Nous admettons volontiers
les faits, mais nous regrettons de ne pas pouvoir vous donner
de plus amples détails, les intéressés n'ayant
pas daigné nous en dire davantage.
Mais
nous pouvons nous enorgueillir de compter un écrivain dans
nos rangs. Clément Déom, né en 1868 à
St-Nicolas (Liège), a en effet écrit un grand nombre
de comédies.
Clément
a pourtant quitté l'école dès l'âge
de douze ans pour entrer en apprentissage. Il devient ébéniste,
profession qu'il exerce jusque vers 1910. Il avait alors déjà
écrit quelques pièces qui lui rapportent un peu
d'argent. Suffisamment en tout cas pour en vivre.
Clément écrira 38 comédies. Certaines sont
en français, d'autres en wallon. Le wallon de notre cousin
est d'ailleurs cité en exemple. Les journalistes de l'époque
allant même jusqu'à écrire que Clément
Déom est le "Molière du théâtre
dialectal" !
Citons quelques titres : "L'éwé sût
scoûse, Moncheu Raquin, Botiquis, Les mas d'vinte, Nos n'avans
nin l'timps, Nos alans à l'campagne, Elle est nèyèye,
Nos vikans d'nos rintes, Li vix bwès".
[419]
Notons que le 20 février 1998 à 20 h, dans la salle
du collège de Carlsbourg, en Belgique, on jouait le "Champion
d'Boxe", une comédie gaie en wallon namurois de
Clément.
Clément
Déom a également réalisé des adaptations
en français ou en wallon d'opérettes autrichiennes
et espagnoles. Ainsi, "La Danse espagnole" aurait
été jouée cinq cents fois d'affilée
à Paris.
Entre
autres, il a aussi créé "Dominique, La star
de cinéma, Li bone d'efant, Le chauffeur de Madame, La
petite américaine, Adié Lisette".
[420]
Quelques
années plus tard, dans un autre domaine, un autre "Deum"
fait parler de lui. Cela se passe au pays du champagne, à
Épernay. Marcel Déom, un employé de bureau
né en 1901, devient un ténor remarquable décrochant
notamment le premier prix d'Opéra au concours de Reims
en 1926. Également violoniste et pianiste, Marcel se produit
aussi à l'église St Pierre de sa ville.
Nous
ne connaissons que quelques "Deum" musiciens mais il
en existe certainement beaucoup d'autres. Si les Déom de
Diane-Capelle ont déjà pris leur "retraite",
d'autres comme Yvonne de Basse-Ham ou comme Michel et Jean-Claude
d'Erpent continuent à s'adonner à leur distraction
préférée. Et puis, la relève arrive
avec notamment Sylvain de Montigny-lès-Metz.
Par ailleurs, Michel de Bruxelles en a fait sa profession. En
tant que violoniste, il se produit régulièrement
en concert, en soliste comme en musique de chambre. Michel est
aussi professeur d'harmonie et contrepoint à l'Institut
supérieur de Musique et de Pédagogie de Namur
[421]
. Il a également déjà
composé une vingtaine d'uvres pour diverses formations
: orchestre, pièces pour piano, mélodies et uvres
de musique de chambre.
Nous
avons déjà eu l'occasion de parler de Jules Déome
bourgmestre de Neufchâteau de 1903 à 1913. Artiste
dans l'âme, Jules a également réalisé
de nombreux portraits très appréciés et il
semble s'être beaucoup amusé à croquer des
attitudes significatives de certaines personnes au cours des audiences
du palais de justice.
Croquis
d'audience par Jules Déome. Dessins au crayon
|
Charles
Friscault, un des fils de Gaston Friscault et de Thérèse
Déom de Breuilpont dans le département français
de l'Eure, s'est également fait connaître grâce
à ses talents de peintre. Charles a notamment peint
des natures mortes et des paysages lui ayant valu d'être
nommé "membre Honoris causa" de
l'Académie Européenne des Beaux Arts de Bruxelles
dont le président d'honneur était à
l'époque, J. Rostand de l'Académie Française.
|

Nous
l'avons déjà dit, les "Descendants de Guillaume
Deum" apprécient généralement le sport
même s'ils ne le pratiquent pas assez. Pourtant, notre famille
compte actuellement six professeurs d'éducation physique
dont cinq femmes !
C'est bien évidemment le football, sport roi par excellence
en Europe, qui a nos faveurs. Beaucoup d'équipes belges
ont un, voire deux, "Deum" dans leurs rangs et s'ils
sont moins nombreux en France, ils sont d'aussi bonne qualité.
Les reporters sportifs ont donc souvent l'occasion d'écrire
notre nom. "Dupont et Dupond ou, Déom et Déom"
est le titre d'un article de presse
[422]
narrant le derby ayant opposé
Grandvoir à Petitvoir. Alors que Grandvoir avait ouvert
le score, Jean-Pierre Déom, le "petitvaurien"
avait égalisé. La victoire revenait cependant à
Grandvoir à la suite d'un tir en pleine lucarne déclenché
de 30 mètres par Benoît Déom, le "grandvaurien"
! Précisons que Jean-Pierre et Benoît sont deux des
quatre fils de Joseph Déom et d'Olga Lecapère d'Orgeo
et que les deux autres, Philippe et Vincent, sont également
footballeurs en Ardenne. En France, Thierry Déom a longtemps
été un des piliers de Loudrefing alors que son oncle,
André avait rejoint son cousin Jean à Bourgaltroff
pour y fonder un club. C'était en 1957 ! La passion du
ballon rond vit ce même André porter, durant la guerre
d'Algérie, les couleurs de Sainte-Barbe-du-Tlélat,
petite ville de l'Oranais.
Mais c'est Hugues Déom de Namur qui est, pour l'instant,
le plus illustre des "Deum" footballeurs. Professionnel
à Seraing, Hugues semblait promis à une belle carrière.
Hélas, une grave blessure stoppa net sa progression. Il
est difficile de revenir à son meilleur niveau dans un
monde où le sport de haut niveau est devenu très
exigeant et Hugues finit sa carrière dans des clubs amateurs
de renom.
Le
moins que l'on puisse dire est que Damien Déom, né
dans la banlieue parisienne, marche sur les traces de Hugues.
Sociétaire de l'I.N.F.
[423]
de Clairefontaine depuis 1994, cet athlétique
garçon a joué dans l'équipe de France des
moins de seize ans en 1997 ! Damien est licencié au Red
Star de Paris et nous suivrons son parcours avec le plus grand
intérêt.
Selon la grand-mère, Rémy le frère cadet
de Damien, sera encore meilleur que son aîné ! Alors
attendons... Mais avouons qu'il est difficile à ces deux
garçons de... ne pas devenir de très bons footballeurs
! Leur père, Patrice, fut durant de longues années
libéro, capitaine et buteur de Villecresnes, dans la banlieue
parisienne. "Le Parisien" titrait "Tant
qu'il aura Déom" après une victoire de
son club sur le grand Racing Club de Paris grâce à
un but de son capitaine. Jouant au plus haut niveau amateur, Patrice
avait même été pressenti par le club professionnel
des Girondins de Bordeaux ! Quand nous vous aurons dit que Henri
et Jean, le père et l'oncle de Patrice, avaient également
été d'excellents footballeurs, alors vous comprendrez
mieux pourquoi le "District du Val-de-Marne"
consacrait, dans son édition d'avril 1997, une page entière
à cette famille et titrait : "Tel père...,
tels fils ou la Saga des Déom" !
Quelques
"Deum" ont également été de très
bons handballeurs. Notons André Déom de Liège
et Étienne Déom de Baudour.
Brad
Deom, un solide gaillard de 18 ans mesurant 6 pieds et 3 pouces,
soit environ 1,90 m, défend brillamment les couleurs de
l'équipe de basket du Perry County en Indiana. Le journal
local, "The Perry County News", fait souvent
l'éloge de ce garçon qui permet régulièrement
à son équipe de gagner grâce à son
insolente adresse sous les paniers. Mais Brandi, la jeune sur
de Brad, fait parfois de l'ombre à son frère...
En effet, Brandi est fréquemment la meilleure réalisatrice
de l'équipe féminine de basket du même club,
réussissant notamment de nombreux tirs à trois points
[424]
.
Précisons encore que Brad et Brandi Deom sont des descendants
de Maximin Déom parti de Suxy à la fin du siècle
dernier.
Christine
de Serémange s'est distinguée en gymnastique en
obtenant une fort honorable 13ème place aux
championnats de France de 1989 disputés à Charleville-Mézières.
Nous
terminerons avec l'athlétisme, sport dans lequel s'est
illustrée Maria-Christiane, dite Marjorie, de Dipenbeek
dans le Limbourg. Championne cadette de Belgique du 400 mètres
en 1975 puis du relais 4 x 800 mètres junior
en 1978, Marjorie Déom abandonna alors le sport à
la suite d'une grave blessure.

[343]
Où il est né en 1916.
[344]
Né à Behême en 1919.
[345]
Respectivement Edmond Firmin né à
Behême en 1911, Gaston né à Behême en
1914 et André Alphonse né à Louftémont
en 1920.
[346]
Grand chaudron en fonte destiné à
la cuisson des patates pour cochons : la caboulée.
[347]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau, n°1854.
[348]
Plaindant : plaignant, adiourney : adjourné
= accusé.
[349]
Il s'agit de Jean Deum né le 7.7.1641.
[350]
Jean de la Tour est le mari d'Alix Deum née
vers 1632.
[351]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau
n°1853 du 8.5.1686.
[352]
A. D. Moselle (Metz) : "série B",
n°5081 du 27.9.1738. Jean Deum est né le 19.10.1695. Signalons
qu'une vache est vendue 62 £ au Val-de-Guéblange en 1746.
[353]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1822, page 90.
[354]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1988.
[355]
Né à Gennevaux, Nicolas Deum a été baptisé
à Léglise le 31.12.1676.
[356]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1856.
[357]
Lieu-dit au sud d'Assenois. C'est aussi un
ruisseau où, paraît-il, on cherchait de l'or !
[360]
Sûrement chenet pour dire "jeune chêne".
En fait, chêneau.
[361]
N'hésitez pas à envoyer vos suggestions à
l'adresse habituelle...
[362]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1857 du 6.7.1743.
[363]
Mésus : délits.
[364]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1985 du 24.12.1766.
[365]
A. D. Moselle (Metz) : série B, n°5086
à n°5091.
[366]
A. D. Moselle (Metz) : "3E35", page
87 du 15.2.1764.
[367]
Jacques Miller et Mathias Miller dans le texte.
Quelques années plus tard : Muller.
[368]
A. D. Moselle (Metz) : "3E36", page
234.
[369]
A. D. Moselle (Metz) : série B, n°5091.
[370]
A. D. Moselle (Metz) : "3E46", page
118.
[371]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1989 du 30.6.1779. Jean-Noël est
né à Thibessart et a été baptisé
à Léglise le 25.12.1735.
[372]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1989 du 19.2.1780.
[373]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1989 du 27.5.1780.
[374]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1979 du 8.4.1780, du 26.8.1780, du
24.3.1781, du 21.4.1781 et du 19.12.1781 et n°1989 du 19.6.1780
et du 26.7.1780.
[375]
Accusé.
[376]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1979 du 22.6.1782 et n°1998 du
2.8.1782.
[377]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau" n°11. Jean-Pierre, Jean
et Rémy sont respectivement nés le 8 février
1765, le 17 octobre 1767 et le 14 avril 1776.
[378]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°97, le 6 juillet 1800.
Il s'agit de Marie-Jeanne Déom née le 12.1.1749
à Rulles.
[379]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°3168, le 2 juillet
1805. François Déom est né le 28.2.1775 à
Neufchâteau.
[380]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°4174, audience du 22
novembre 1806.
[381]
Que l'on peut très approximativement
estimer à 10 000 francs belges d'aujourd'hui, soit
plus de 250 euros. De plus, le fautif devait donc dédommager
le propriétaire d'une même somme et payer les frais
de poursuite (environ 5 ou 6 francs) !
[382]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°3795.
[383]
Le tribunal avait requis six journées
de travail représentant une somme de 3 francs.
[384]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°14550, audience du
6.1.1821. Il est question ici de Jacques-Joseph Déome né
le 23.5.1783 à Gennevaux.
[385]
En 1830, 1 florin valait environ 2,1 francs.
[386]
Il s'agit de Jean né le 14.4.1776.
[387]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°4011, audience du 10
octobre 1806.
[388]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°4566, audience du 16
avril 1807. Il s'agit de Jean-François né le 11.6.1785.
[389]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°4615, audience du 2
mai 1807.
[390]
Né le 6 juin 1746 à Nivelet.
[391]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°5405, audience du 23.4.1808.
[392]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°14396, audience du
6.11.1820. Il s'agit ici de Jacques-Joseph Déome né
à Gennevaux le 23.5.1783.
[393]
Palme = paume, soit la hauteur d'un poing fermé
(selon le "Dictionnaire de la Langue Française"
d'Émile Littré).
[394]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°15827, audience du
7.6.1822. Hubert Déhomme, né le 1.9.1758 à
Louftémont, y est décédé le 13.4.1822.
[395]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°16359, audience du
3.5.1823. Rémy Déome est né le 17.10.1767
à Lavaux et Philippe le 7.1.1805 à Marbay.
[396]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°13722, audience du
6.5.1820. Jacques-Joseph est né le 19.1.1801.
[397]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°6907.
[398]
Né le 24.1.1784 à Suxy.
[399]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°8081, audience du 6
décembre 1811.
[400]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°8416, audience du 6
août 1812. Il s'agit de Henri Louis Deum né le 30.10.1758
à Cousteumont.
[401]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°20210, audience du
9.11.1827.
[402]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°1450.
[403]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°3489.
[404]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°15459, audience du
19.10.1821.
[405]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°20227, audience du
24.11.1827.
[406]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°21894 et 21895, audiences
du 5.12.1829.
[407]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance de Neufchâteau", n°28228, audience du
21.10.1837.
[408]
Il s'agit de Louis Joseph Déom, né
le 9.11.1783 à Hamipré. A. E. Arlon : "Tribunal
de 1ère instance de Neufchâteau",
n°8704, audience du 29.1.1813.
[409]
A. E. Arlon : "Justice Arlon" n°173
du 15.2.1840.
[410]
... après correction de quelques fautes.
Voir A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance
de Neufchâteau".
[411]
A. E. Arlon : "Hypothèques Neufchâteau"
n°974 du 29.4.1856. Henri-Joseph Déom est né
le 11.4.1787.
[412]
Localité située tout au nord de
la Belgique près de la frontière néerlandaise.
[413]
A. E. Arlon : "Bienfaisance publique"
2/38, n°205.
[414]
A. E. Arlon : "Justices Subalternes"
de Neufchâteau n°1856 du 2.8.1732.
[415]
Nicolas était né le 31.12.1676
et son fils Jacques, le 28.10.1709.
[416]
A.E. Arlon : "Tribunal de 1ère
Instance Arlon" n°234, audience du 9.7.1858.
[417]
Né à Neufchâteau le 13.6.1813.
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance
de Neufchâteau", n°18082, audience du 15.7.1825.
[418]
A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère
instance d'Arlon", n°144, puis n°188.
[419]
Dans l'ordre : L'eau suit son cours, Monsieur
Raquin, Boutiquier, Les maux de ventre, Nous n'avons pas le temps,
Nous allons à la campagne, Elle est noyée, Nous
vivons de nos rentes, Le bien bois".
[420]
Dominique, La star de cinéma, La bonne
d'enfant, Le chauffeur de Madame, La petite américaine,
Adieu Lisette. Les renseignements concernant Clément Déom
nous ont été aimablement communiqués par
André Déom de Liège, un petit-fils de Clément.
André, qui fut un joueur de handball de haut niveau, est
aussi un éminent photographe amateur... comme Jacques,
son frère.
[421]
C'est à dire l'I.M.E.P.
[422]
"Avenir du Luxembourg" du 1.12.1994.
[423]
Institut National de Football.
[424]
Un tir réussi compte 3 points s'il a
été déclenché à partir d'une
zone située à plus de 6,25 m du panier.
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