En complément au long chapitre, consacré à nos vaillants soldats, voici intégralement reproduite, une lettre que le docteur vétérinaire, Christian Déom de Halanzy (Belgique), nous a envoyée en 1998. Nous le remercions d'avoir bien voulu nous apporter ce témoignage qui fait suite à une enquête qu'il a menée dans sa famille.


Les "Galanthommes" dans la tourmente
ou
Les Déom de Behême pendant la période 39-45

"L'armée allemande est entrée à Prague le 14 mars 1939. Mais Hitler veut aller plus loin dans sa volonté d'intégrer dans le Grand Reich toutes les populations germaniques. Le 1er septembre, avec sa brutalité coutumière, il envahit l'ensemble de la Pologne "déconstruisant" ainsi par la force l'Europe bâtie en 1919 par le si fragile traité de Versailles. En Belgique, un Cabinet d'union nationale déclare sa ferme volonté de maintenir la neutralité du pays. Neutralité armée afin de dissuader les belligérants quels qu'ils soient (l'Allemagne, la France et l'Angleterre) de pénétrer sur son territoire.
Afin de mettre sur pied une armée de 550 000 hommes, les militaires en congé illimité doivent, dès le 1er septembre 1939, rejoindre par la voie la plus directe et la plus rapide l'endroit indiqué sur leur ordre de rappel. Commence ainsi la longue attente jusqu'au 10 mai 1940. Renouvelant son geste odieux de 1914, l'Allemagne envahit la Belgique. Sous le commandement du Roi Léopold III, l'armée belge se dresse héroïquement contre l'envahisseur. Pendant 18 jours, les troupes belges résistent puis doivent abandonner leurs positions aux frontières pour reculer vers la mer. Le front français enfoncé, le corps expéditionnaire britannique rembarqué, des rumeurs parlent d'armistice du côté français, la confusion et la démoralisation s'installent. Le 28 mai, la capitulation est signée : 6 200 soldats belges dont 528 Chasseurs ardennais ont été tués, près de 12 000 blessés. L'ennemi a fait prisonnier plus de 200 000 hommes aussitôt envoyés dans les camps en Allemagne.
Suivons à présent le parcours mouvementé de quelques cousins de Behême en cette période de tourmente.

Albert Déom de Behême [343] termine son service militaire en septembre 1938. Le jour de la mobilisation, en septembre 1939, il se retrouve au 4ème Régiment de Chasseurs ardennais (dédoublement du 1er Régiment). De Flawinne, il rejoint Amay puis Seilles où il sera gradé sergent dans une compagnie antichars.
La guerre le surprend, le 10 mai 1940, dans les tranchées de Seilles. Pénible recul vers Marche-les-Dames, le fort de Cognelée, Marchovelette, Braine-le-Comte et la Lys. C'est aux environs de Deinze qu'il sera fait prisonnier après trois derniers jours de durs combats qu'il n'oubliera pas.
Le leurre allemand du "
cachet" qu'il faut absolument recevoir à Anvers pour obtenir la libération, dirigera docilement les prisonniers vers Walschoord dans une atmosphère de défaite, à peine nourris, les pieds endoloris de marcher sous la garde des sentinelles allemandes impitoyables.
Ils embarquent dans quatre allèges rhénanes à raison de 1 500 à 1 600 par bateau. Ils s'y trouvaient pressés les uns contre les autres, harassés et déprimés, certains à fond de cale où tout n'était que graisse, huile, poussière de charbon. Le ravitaillement était sommaire, la soif intense. Et c'est ainsi qu'ils allèrent vers Willemstad, petite ville hollandaise. Le 30 mai 1940 à 19 h 20, le "Rhenus 127", une des quatre unités du convoi de malheur, sautait et se brisait en deux en heurtant une mine magnétique semée dès le 10 mai par l'aviation allemande dans ces eaux où toute navigation devait être empêchée.
Et pourtant, on avait sans égard aucun, lancé dans ce danger les quatre allèges chargées de soldats belges prisonniers. Cent soixante quatre d'entre eux périrent dans ce naufrage !
Le lendemain, le reste du convoi s'est remis en route jusqu'à Bocholt en Allemagne où les prisonniers furent parqués dans des wagons à bestiaux dans les mêmes conditions d'inconfort et de surnombre. Puis ce fut le long voyage en train jusqu'au stalag XVII B à Krems en Autriche.
Albert, après dix mois de travail en ferme, rentre au camp et profite de ses "connaissances" de la langue germanique pour obtenir sa libération et son retour à Behême.
La guerre n'est cependant pas terminée pour lui. Il sera actif dans la Résistance, plus spécifiquement dans "l'Armée Blanche".
René Déom [344] fait son service militaire au 1er Régiment des Chasseurs ardennais lorsque la mobilisation générale, du 1er septembre 1939, le transfert au 4ème Régiment à Flawinne.
Durant ces cinq années, d'autres cousins Déom de Behême et d'Anlier verront leur sort jumelé à celui de René. Je veux citer Firmin, Gaston et
Alphonse [345] (qui n'est pas un "Galanthomme" mais un "Colla") et Vital Detaille qui épousera Palma Déom, sœur d'Albert et de René.
Ce 10 mai 1940, les avions de transport ennemis avaient laissé tomber des nuées de parachutistes derrière les positions défendues par les troupes belges des Chasseurs ardennais. Beaucoup étaient tombés aux environs de Rancimont. À cette époque de l'année, on avait accordé aux soldats belges agriculteurs des congés saisonniers pour l'ensemencement des champs. Le matin du 10 mai, lorsque les soldats de Behême (dont René, Gaston, Firmin, Alphonse et Vital) en congé apprirent par la radio l'attaque allemande, ils durent rejoindre leur régiment par les moyens les plus rapides. Joseph Detaille mit un camion à la disposition des permissionnaires. Le camion et ses occupants ne purent aller bien loin car des parachutistes allemands stoppèrent le convoi sur la grand-route à Rahiquet dans le bois de la Cornaille. Les soldats de Behême furent donc faits prisonniers aux premières heures, enfermés dans une maison de Rancimont sous les tirs d'un canon belge installé à Léglise, dirigés ensuite à pied à travers la forêt sur Traimont, Fauvillers, Warnach. Ici, tenaillés par la faim, ils cuiront dans un cabouloir
[346] un cochon acheté à Arlon par le curé du village. Le pain était si dur, raconte René, qu'il devait être taillé au hache-paille.
La malchance les rejoindra encore lors du départ de Warnach.
À l'arrivée des trois bus qui devaient les diriger vers l'Allemagne, pour ne pas être séparés, nos trois cousins se rassemblent et se pressent à entrer dans le bus. Mal leur en prit car les derniers, n'ayant pas trouvé de place, furent libérés le lendemain !
René, Gaston, Firmin, Alphonse et Vital sont donc en route vers l'Allemagne, à Fallingbostel au stalag XI B. Durant cinq longues années, ils creuseront des tranchées puis travailleront à Hanovre dans la fabrique "Pelikan" (couleurs, chimie). Alphonse y sera blessé, déclaré inapte au travail et libéré. Pour les autres, en "expert cultivateur", ils travailleront dans des fermes de la région de Utze.
René refusant un jour d'obéir à l'Allemand, se retrouve en avril 1944 dans un commando disciplinaire. Malade, il rentre au camp puis à l'hôpital militaire de Fallingbostel jusqu'à la Libération. Tous seront de retour à Behême entre le 30 avril et le 8 mai 1945.
Je dois ajouter la participation active et courageuse de Clémentine et Lucien Déom dans les opérations de la Résistance. Dans un souci de vérité, j'ai questionné sur le comportement des cousins restés au pays pendant ces années : jamais je n'ai pu rencontrer le moindre soupçon d'incivisme ou de collaboration.
Victimes ou héros, ils ont été jetés, souvent à cause de leur jeunesse, dans le tourbillon sanglant de la guerre. Les quelques phrases couchées dans ce résumé sont incapables d'exprimer les souffrances, les angoisses, les peurs, les privations, la solitude endurcies par les prisonniers mais aussi par leur père, mère, frères et sœurs qu'ils avaient quittés
".


Signé : Christian Déom, Halanzy.

 

 

Il ne semble pas que notre famille ait eu beaucoup de différends à régler devant la Justice. De nombreux registres n'ont cependant pas encore été lus et il est donc probable que d'autres découvertes restent à faire. Rappelons-nous, c'est grâce à une affaire de justice que nous avons trouvé la première preuve de l'existence de notre famille à Gennevaux en 1548.

La plupart des problèmes traités en justice relevaient de dettes non réglées, de limites de terrains contestées, de droits d'héritage ou tout simplement de comportements injurieux comme, par exemple, cet incident du 17 janvier 1674 [347] qui oppose pardevant la justice de Neufchâteau, Pierre Leclercq de Léglise, "plaindant", à Jean Deum de Gennevaux, "adiourney". [348]
Le grief ? Pierre Leclercq reproche à Jean Deum de l'avoir traité
"de larron et volleur. Et comme tels propos et imposture sont injurieux et qui choc enthieremnt lhonneur et reputation du plaindant et de sa famille quil ne peult tollerer sans en tirer reparation…."
Jean Deum reconnaît que ses paroles sont sans objet et "quil tient ledit plaindant pour homme de bien et d'honneur..."
N'allez surtout pas croire que nos ancêtres étaient ombrageux !

Voici quelques autres différends.

Savez-vous que le "Deum" est parfois coléreux ? Mais si, mais si, nous nous reconnaissons, malgré d'innombrables qualités, aussi quelques petits défauts... En voici deux exemples :

  1. "A Messieurs les Prévôts et Hommes féodaux du Neufchâteau. Remontre humble-ment le Procureur d'Office des Seigneurs de ce lieu qu'il est venu à sa connaissance que le nommé Jean Deum [349] de Gennevaux se trouvant dernièrement sans préjudice du jour au logis de Gilles Charles de Léglise, aurait battu et maltraité outrageusement jusques à sang le sieur Jean de la Tour [350] , son beau-frère, jurant et blasphémant le Saint Nom de Dieu, et non content de cet excès, s'attaqua encore en la personne de Henry Olivier en s'en retournant à Gennevaux, le tirant par les cheveux et le battit aussi outrageusement jusques à sang.... [351] "

  2. Nous sommes au Val-de-Guéblange, le 27 septembre 1738. La justice règle un différend "... entre Jean Moreau, haut maire de la communauté de Vensviller y demeurant, demandeur suivant ses requête et exploit du 23 présent mois et assisté de Me Michel Claude venu d'Albestroff, son procureur, contre Jean Deum, laboureur demeurant au même lieu, défendeur. Le demandeur réclame 100 livres de dommages et intérêts au défendeur pour son audace d'avoir frappé le demandeur en faisant ses fonctions de haut maire... [352] "

Nous avons déjà eu l'occasion de parler de Jehan Deum, franc-homme, fourrier des Ordonnances de Sa Majesté, puis sergent en 1630.
Le 22 octobre 1624 [353] , Jehan Deum de Rancimont revient avec sa femme de la "franche foire" de Neufchâteau. Arrivé près de Hamipré, Jehan Deum se fait "attaquer de divers propos, injures atroces et menaces et blasphèmes insupportables" par Henrion Henri de Soy lequel prétend qu'il était "surpris de boissons et hors connaissance". Henrion est condamné à payer une amende de six florins d'or à 28 sols chacun pour "les dits blasphèmes du Saint nom de Dieu."

 

 

La justice de Neufchâteau doit se prononcer le 10 juillet 1775 [354] sur un jugement rendu le 23 novembre 1735 ! Ce jour-là, Catherine Defineuse avait vendu à un certain Nicolas Massu, du village de Fineuse, la maison ainsi que les biens qu'elle possédait à Gennevaux "moyennant la somme de cent et quatre-vingts écus à cinquante six sous l'un au cours de cette province."
Voilà qu'un appelé Gerosme le Grosme (Jérôme Legros) et une dénommée Barbe Squellin contestent, par leur représentant, la vente faite 40 ans plus tôt ! Entre-temps, la maison était d'ailleurs devenue la propriété de Jean Nevraumont et de Jacques Clément de Fineuse.
Le tribunal annule la vente, condamne les propriétaires à rembourser à Gerosme le Grosme et à Barbe Squellin les deux cinquièmes du prix de la maison et des biens vendus et précise que :

"Catherine Defineuse était pour lors mariée par où elle ne pouvait faire cette aliénation, ni contracter ou faire aucun acte juridique sans l'authorité de son marÿ [...] comme si ledit son marÿ avait été décédé, elle n'aurait pu non plus licitement faire ladite vente, aux termes de l'article 10 dudit titre 8, ÿ aÿant enfants de son mariage tels que les deux sus-nommez ..."

Si aucun protagoniste de cette contestation ne porte notre nom, le jugement nous intéresse cependant pour plusieurs raisons car :

  1. Catherine Defineuse est la veuve de Nicolas Deum de Gennevaux [355] .
  2. Gerosme le Grosme qui demeure à Verviers est veuf de Thérèse Deum, fille de Nicolas et de Catherine Defineuse.
  3. Barbe Squelin (Marie-Barbe Schellin) habite à la Rouge Minière, paroisse de Ferrières. Elle est veuve de Nicolas Deum, fils de Nicolas et de Catherine Defineuse.

Cette affaire, en tout cas, a permis de faire la preuve que Nicolas Deum venait bien de la paroisse de Léglise. Ni l'acte de mariage Deum - Schellin du 8 janvier 1752, ni l'acte de décès de Nicolas, le 9 décembre 1759, consignés dans les registres de Ferrières, ne donnent la moindre précision sur les origines de Nicolas Deum.

 

 

Nous avons retrouvé un billet transmis en 1737 à la justice de Neufchâteau [356] par un garde des bois appelé Jean Gérardy. C'est en unissant les compétences de huit habitués des A. E. d'Arlon et non des moindres, que nous sommes arrivés à transcrire presque entièrement le message !
L'original :


Le "décryptage" :


"Monsieur come ie mes trevee incommodez je ne puÿ treuver â ladians.
Je loneur de vous escrir ce deux linge que ieudi pasée vers le dix eure du matins a revenest de virifaÿ ie mai detournee par un peti boÿ a la maÿres de naleument quil mave recomandê plusieur foy di prand gard a treve inglubair deom le ieune de nivelet quabatê deux chennaux et neuf paige de plenne come de paige à hoblone et le chennaix la groseur d'un pate(?) de ....... (?)
Monsieur vostre umble-serviteur". Jean gerardy.

Cela donne :

Monsieur, comme je m'est trouvé incommodé je ne puis me trouver à l'audience.
J'ai l'honneur de vous écrire ces deux lignes que jeudi passé, vers les dix heures du matin, en revenant de Verifay
[357] je m'ai détourné par un petit bois à la mairie de Naleumont, qu'il m'avait recommandé plusieurs fois de prendre garde à trouver Englebert Deom, le jeune, de Nivelet qui abattait deux chenaux [358] et neuf perches de planne [359] comme des perches à houblon et le chennaix [360] de la grosseur d'une patte (?) de ........ (?) [361]
Monsieur, votre humble serviteur. Jean Gérardy

 


La haute cour de justice de Neufchâteau doit rendre, en 1743, son verdict à propos d'une affaire [362] mettant en cause l'intégrité d'un représentant de l'ordre public. Déjà !

Nous sommes le 13 juin 1743, jour du Saint Sacrement, et le "forestier" Jean de Hotte qui était chargé de surveiller les forêts, surprend un troupeau de trente bœufs pâturant à cinq heures du matin dans les jeunes tailles du bois de la "Vouvie" derrière Gennevaux. Le troupeau était gardé par les fils de Martin Fineuse et de Nicolas Deom, les propriétaires du troupeau.
Martin Fineuse et Nicolas Deom, assistés de Jean Deume de Gennevaux et d'André Michel de Narcimont, tous deux témoins, prétendent que le rapport fait contre eux par le forestier de Hotte est faux, que la taille dont il est question appartient de plus et pour la plus grande partie aux deux accusés. Bien pire, "le dit forestier n'est pas digne de foi à cause qu'il s'est souvent laissez corrompre au regard de son devoir tant en recevant argent et denrée, nommément du seigle pour permettre un enlèvement de quelque bois et pour ne pas faire de rapport contre d'autres qu'il a trouvé en mésus..." [363]
Le forestier persiste cependant dans ses déclarations ajoutant même que les bœufs ont pâturé dans d'autres bois encore et que Nicolas Deom "recherchait les bêtes avec un fusil sous son bras."

"Les Prevost et féodaux de la ville et prevosté de Neufchâteau" condamnent les coupables à payer trente sols d'amende pour chaque bœuf.
L'amende est donc de seize écus et quatre sols. À titre indicatif, à Mellier deux chevaux se sont vendus 55 écus et 14 sols en 1751 et une jument dix écus en 1736 alors qu'une vache a été payée trois écus à Neufchâteau en 1752 !


 

À propos de jument, la justice de Neufchâteau est saisie en 1766 [364] par Pierre Déom de Lavaux lequel a échangé "une jument sous poil gris contre un cheval hongre sous poil rouge". Mais voilà que le cheval hongre est aveugle. Pierre réclame alors plusieurs fois, mais en vain, la somme de vingt escalins et quatre sols de dédommagement à la personne qui l'a grugé.
Cette personne est François... Déom de Cousteumont, le propre frère de Pierre !

 



La justice du Val-de-Guéblange a fort à faire avec Nicolas Deum né en 1730. Entre 1762 et 1778, elle doit en effet juger pas moins de 53 affaires le concernant [365] !
Orphelin à cinq ans, Nicolas partage avec sa sœur Catherine, mariée au vitrier Jean-Pierre Schmit, les 951 £ reçus en héritage à la mort, en 1753, de leur beau-père Nicolas Desprez qui avait épousé leur maman Catherine Ismert. Ces biens provenaient de leur grand-père François Deum, décédé en 1746.
Nicolas se marie en 1755 et tout semble aller pour le mieux puisqu'il achète régulièrement des terres. En 1757, il est nommé garde du ban du Val-de-Guéblange ; on est donc en droit de penser que Nicolas est un garçon sérieux.
Les ennuis commencent en 1762. Il semble bien que Nicolas conteste la validité de ventes de terres provenant de Nicolas Ismert et Marie Mathieu, ses grands-parents maternels. Une partie de ces terres a été achetée par Nicolas Laforêt qui fut maire du Val-de-Guéblange.
Nicolas va jusqu'à récolter le foin produit par les prés appartenant à Nicolas Laforêt. La justice du Val-de-Guéblange condamne, bien évidemment, Nicolas Deum. Ensuite les procès s'enchaînent régulièrement. Nicolas a même des démêlées avec certains membres de sa famille. Il devra aussi payer 24 livres pour "rétribution de la prestation de la corvée de charrue et de charroi qu'il est en retard de payer pour les années 1767, 1768 et 1769". En 1764, Nicolas "vend tous ses biens meubles et immeubles, présents et à venir" à son grand-père, Nicolas Ismert, et à son beau-frère, Jean-Pierre Schmitt [366] .
Nicolas a perdu beaucoup d'argent, environ 688 £ ! Les avocats, à ce moment-là, étaient encore bien plus chers qu'aujourd'hui.
Un arrangement est alors réalisé entre :

  • Jacques Muller le troisième époux de Catherine Ismert la maman de Nicolas et de Catherine Deum, Mathias Muller [367] époux de Marie Ismert la sœur de la précédente et Jean-Pierre Schmitt le mari de Catherine Deum d'une part, et
  • Nicolas Deum d'autre part.


Les personnes énumérées, ci-dessus, déclarent vouloir faire une transaction "pour terminer et assoupir le procez qui règne entre eux et les cy-après dénommés en la Justice du Val-de-Guéblange."

Cette disposition est passée par-devant Maître Surget, tabellion d'Albestroff, le 26 juin 1769 [368] . En résumé, les biens achetés le 15 février 1764 et revendus par le défunt Nicolas Ismert ou par les Muller, ses gendres, ainsi que les biens revendus par Jean-Pierre Schmitt restent acquis aux acheteurs : Nicolas Laforêt, François Bernard, Mathis George, Thomas Deprez, Jean Chrétien et Jean Larzilier. Par contre, les biens vendus le 15 février 1764 et conservés par les acheteurs, Jean-Pierre Schmitt et les deux Muller, retournent à leurs anciens propriétaires, Nicolas Deum et Élisabeth Gross.
Pour concéder un tel arrangement, on peut raisonnablement penser que tout le monde n'avait pas la conscience tellement tranquille...
Ensuite, on n'entend plus parler de Nicolas jusqu'au 28 décembre 1784 [369] quand la justice du Val-de-Guéblange se réunit à Steinbach afin de statuer sur l'avenir des enfants mineurs laissés par Nicolas Deum :

"Nicolas Deum cÿ-devant habitant de Vinsville, était décédé à Paris vers le mois de septembre dernier, et comme il a laissé des enfans mineurs de son mariage avec Elisabeth Grosse il est du devoir de leur faire établir tuteur et curateur...."

Jean-Pierre Schmitt, oncle des enfants, laboureur à Steinbach, est nommé tuteur et Michel Zeller, leur cousin, aubergiste et échevin de Justice, est nommé curateur.
Et le 28 mars 1785 [370] , une affiche placardée sur la porte de l'église du Val-de-Guéblange annonce que le 29 du courant, il sera procédé "à la vente définitive d'une moitié de maison, aisance, dépendance et une partie de vergers au derrière d'icelle maison scituée audit lieu de Vinsville, appartenant aux mineurs et héritiers de Nicolas Deum "
La maison sera vendue pour six cent six livres de France et le dernier bien de l'important patrimoine que François Deum avait bâti, depuis son arrivée au Val-de-Guéblange à la fin du 17ème siècle, venait d'être perdu pour les Deum.




À Neufchâteau, en Ardenne, Jean-Noël Déom prend la fâcheuse habitude de faire des dettes. Cela commence en 1779 quand il ne paye pas les cinq écus et douze sols d'intérêts qu'il doit à la veuve Rollin [371] . Ensuite il doit 66 écus, 4 escalins, 10 sols et 9 deniers ainsi que 6 florins et 4 sols à un marchand de Neufchâteau [372] . Toujours en 1780, Jean-Noël est accusé d'avoir "sept ou huit chevaux infectés de galle". Les chevaux doivent être isolés des autres et ce "jusqu'après une visitte faite par experts nommés d'office et exécuttés à l'intervention des intéressés, à peine au premier cas de cinquante florins d'or d'amende et aux seconds qu'il sera en outre permis de tuer les dits chevaux sans aucune formalité et ce sans préjudice aux dommages et intérêts s'il en echoit et ferez." [373]
De 1779 à 1781, sept autres affaires [374] passent devant "les maïeurs et échevins de la justice de Neufchâteau". Jean-Noël Déom doit de l'argent à beaucoup de monde. Même "Sire Fourier, prêtre vicaire résident à Warmifontaine", réclame 14 florins et 8 sols pour cinquante messes basses que la femme de Jean-Noël a demandé au prêtre de dire "vers la fin de l'hiver dernier". Un mois et demi plus tard sire Fourier réclame un louis neuf pour cinquante messes qu'il a dites pour l'insinué [375] qui ne convient pas devoir cet argent. Mais il a trois témoins à charge [376] ...
Ensuite, nous n'entendons plus parler de Jean-Noël Déom jusqu'en 1788 lorsque son épouse décède à Igny-le-Jard (Marne, France) ! Et le 4 mai 1789, le corps de Jean-Noël "Déhom" sera également inhumé dans le cimetière d'Igny-le-Jard.



Le 22 floréal de l'an neuf de la République française, soit le 12 mai 1801, Jean-Pierre Deum cultivateur à Léglise et son frère Jean, cultivateur à Lavaux, portent plainte contre leur frère Rémy demeurant à Marbay [377] . Ce dernier se serait permis d'enlever de chez sa mère, la citoyenne Anne-Marie Forman veuve de Pierre Deum, "trois vaches, une génisse, un taureau, un cheval, une mère de porc, une charette, une charue et plusieurs bichets de grains et ustensiles et meubles [...] Lequel enlèvement s'est fait contre le grez et consentement de laditte veuve Deum."
Rémy Deum est mis en détention "en la Maison d'Arrêt de Neufchâteau". Après plusieurs interrogatoires, il est remis en liberté le 7 prairial, soit le 27 mai, Anne-Marie Forman ayant notamment fait l'éloge de son fils qui gérait ses affaires. En effet, elle "approuve et ratifie tout ce qu'il a fait jusqu'à ce jour"




Par ailleurs, le tribunal de 1ère Instance de Neufchâteau condamna plusieurs autres "Descendants de Guillaume Deum" à payer des amendes.

  • Le 17 messidor de l'an huit, à quatre heures du matin, le brigadier Cornet "a trouvé quatre chevaux pâturant dans une taille" et appartenant à la veuve Perleau [378] de Rulles.

  • Le 13 messidor de l'an treize, c'est le cheval de François Déom de Neufchâteau qui est surpris "pâturant en liberté dans un taillis âgé de cinq ans [379] " et le 6 juin 1806, un nommé Jean Adam, domestique chez le même François Déom, laisse un cheval paître dans un bois défriché [380] .

À chaque fois, le tribunal condamne les propriétaires des chevaux à payer une "amende de 20 francs [381] par cheval, à restituer pareille somme et à payer les frais de poursuite."

  • Le même François Déom de Neufchâteau récidivera le 13 juin 1806 [382] . Cette fois, ce sont deux chevaux qui "ont été trouvés pâturant à l'abandon dans une prairie dont est propriétaire le sieur Collard sous-préfet du dit lieu."
    François est condamné par le Procureur à une amende égale à la valeur de dix journées de travail [383] ainsi qu'au remboursement des frais de poursuite d'un montant de 5,84 francs.

  • Quelques années plus tard, le pays fait partie du royaume des Pays-Bas. Cela n'empêche pas le cheval de Jacques-Joseph Déom de Léglise d'aller pâturer dans le bois royal [384] . L'amende reste identique : 9,45 florins, restitution de la même somme et paiement des frais de poursuite. [385]

  • Le 3 juillet 1806 "Jean Deom [386] de Meillier a chargé sur une charrette attelée d'un cheval une voiture de branches dans la forêt domaniale de Neufchâteau". Le prévenu reconnaît les faits "car se trouvant dans le besoin de bois". Jean Déom est condamné à une amende de 15 francs, à la restitution de pareille somme, à la confiscation de sa charrette, du cheval et du harnais ou au paiement de leur valeur ainsi qu'au remboursement des frais de poursuite d'un montant de 6,37 francs. [387]

  • Le 21 février 1807, François Déom de Léglise "a coupé neuf charmes dans le bois domanial de Gohimont dont un de trois, six de deux et deux d'un décimètre de tour, en outre quatre fagots de brins de charme et hêtre [388] .
    Le prévenu a répondu qu'il n'avait pas coupé les bois dont il s'agit mais que les ayant trouvés abattus, il les avait rapporté chez lui et a demandé d'être renvoyé sans amende ni peine
    ".
    Le tribunal condamne cependant le prévenu à :
    1. Payer une amende de 17 francs et 9 centimes.
    2. Restituer pareille somme conformément aux articles 1, 3 et 8, titre 32 de l'ordonnance de 1669.
    3. Rembourser les frais de poursuite d'un montant de 6 francs.

Mais François n'avait pas les moyens de payer une somme pareille. Alors, l'huissier Jean-Joseph Poncelet, vient saisir meubles et effets mais ne trouve aucune espèce de mobilier "saisible". Le procès-verbal de carence est dressé le 27 juillet 1807 et "le Procureur Impérial près le tribunal de première instance du premier arrondissement du département des Forêts, requiert tous exécuteurs de mandements de justice, de prendre et appréhender au corps le susnommé François Deom de le conduire sans délai en la prison dudit arrondissement, où il sera gardé durant l'espace d'un mois..."

  • Et le 26 mars 1807, on retrouve, une fois de plus, François Déom de Neufchâteau ramassant cette fois, dans les bois, "six fagots liés avec des liens verts et dans l'un desquels se trouvait un hêtre fraîchement coupé". Le prévenu est condamné :
    1. À payer une amende de 6 francs.
    2. À un emprisonnement de 8 jours.
    3. Au remboursement des frais de poursuite d'un montant de 4,75 francs [389] .

  • Le 27 février 1808, "Jean Deom [390] de Thibessart a coupé dans la forêt impériale de Rulle, un chêne portant trois décimètres de circonférence". Jean est condamné à 3,7 francs d'amende, à la restitution de la même somme et à payer 4,71 francs de frais de poursuite [391] .

  • Adjudicataire de l'exploitation de la coupe "usagère", Jacques-Joseph Déom de Léglise, en profite pour enlever 6 chênes et 4 hêtres qu'il va déposer le 2 octobre 1820 devant la scierie de Joseph Pierrard à Suxy [392] . Il est condamné à ramener les dix "corps d'arbres" à leur place et doit payer une amende de 60 florins et 85 cents et aussi 1 florin et 70 cents de frais.

  • Hubert Déom de Louftémont se fait surprendre, le 13 mars 1822, alors qu'il vient de couper "un chêne de 14 palmes [393] et un hêtre de 2 palmes dans la forêt royale d'Anlier". L'action est éteinte le 7 juin 1822 suite au décès de l'intéressé [394] .

  • Pour avoir abattu avec son fils Philippe, un chêne de 11 palmes de tour, Rémy Déom de Marbay est condamné à payer une amende de 6 florins et 40 cents et à restituer la même somme à la commune de Marbay [395] .

  • Jacques-Joseph Déom, le fils de la veuve Louis Déom de Cousteumont, "a été trouvé dans la forêt royale de Neufchâteau, dit Verifays, qui avec une serpe avait coupé et coupait encore huit plantes de saule ayant chacun deux décimètres de tour." [396]
    Jacques-Joseph doit payer 5,82 florins d'amende, restituer la même somme et régler les frais de poursuite. En outre, la serpe est confisquée !

  • Et les chevaux de François Déom de Neufchâteau ? Ils sont toujours aussi bien gardés... puisque le 28 juin 1810, " ... deux chevaux de François Deom, voiturier à Neufchâteau, ont été trouvés dans une prairie appartenant au sieur Julien de Hamipré."
    Le prévenu a une amende représentant 6 jours de travail et doit payer les frais de poursuite. [397]

  • "Marie Poncelet, femme à Jean-Joseph Deom [398] de Suxy, a été trouvée le 21 juin 1811, emportant une charge à dos, d'herbes de la forêt Impériale de Chiny."
    Jean-Joseph Déom, reconnu civilement responsable des faits de sa femme, est condamné à payer une amende de 10 francs, à restituer 5 francs et à rembourser les frais de la poursuite. [399]

  • "Le 14 mai 1812, Louis Déom de Cousteumont a été trouvé avec une charrette, attelée d'un cheval, chargée de branches sur laquelle il y avait 8 rondins dont 3 portant 15 centimètres et 5 un décimètre de tour chacun". [400]
    Louis est condamné à payer 1 franc d'amende ainsi que 5,5 francs de frais. Mais on confisque le cheval et la charrette !

  • Jean-Baptiste, le fils de Jacques Joseph Déom conseiller municipal de Nivelet, a été surpris chassant dans un champ de genêts avec son chien. Le tribunal lui inflige une amende de 14 florins et 17 cents. Le fusil est saisi mais le coupable peut aussi choisir de payer la somme de 23 florins, 62 cents pour sa valeur [401] .




Nous retrouvons encore François Déom de Neufchâteau dans trois affaires plus sérieuses.
Dans la soirée du 12 nivôse de l'an 11, soit le 2 janvier 1803, "il a insulté, frappé et traîné hors de son domicile le citoyen Deshaye et après cela, a lancé à travers la fenestre un caillou duquel l'épouse dudit Deshaye a été atteinte au menton et blessée à sang."
Le motif de la dispute venait du fait que Gérard Deshaye devait 18 francs à François Déom. Des témoins mettent cependant le prévenu hors de cause et ce dernier est aussitôt remis en liberté. [402]
Deux ans plus tard, le 7 fructidor de l'an 13, soit le 25 août 1805, François "a insulté et menacé le nommé Joseph Dufrêne, garde champêtre de Neufchâteau dans l'exercice de sa fonction en présence notamment du brigadier de la gendarmerie de Neufchâteau... "
Selon les témoins, François Déom tenait des propos d'un homme qui avait bu. Arrêté, François reconnaît les faits. Il est emprisonné. Une caution de 1 000 francs est avancée par le sieur Joseph Debertry et l'inculpé est mis en liberté provisoire le 27 janvier 1806. Lors de l'audience du 7 mars 1806, le tribunal de Neufchâteau condamne François Déom à payer une "amende quintuple de sa contribution mobilière et à un emprisonnement de 6 jours ainsi qu'aux frais de poursuite d'un montant de 18,85 francs." [403]

Le cultivateur François Déom de Neufchâteau "met à bail à Jeanne Elisabeth Hardy une maison avec écurie sise à Neufchâteau" le 7 août 1812. Ensuite, il faut attendre 1821 pour de nouveau entendre parler de François Déom, devenu voiturier. Il loge à présent chez Pierre Kruft, un chapelier de Neufchâteau. Il a donc perdu ses biens. Pire, son propriétaire porte plainte. François Déom lui aurait volé une corde, un fourneau, un miroir, une demi-douzaine de cadres, des serrures qu'il a arrachées, un lit ainsi que les... souliers de madame Kruft ! Au cours d'une nuit, François serait même venu dans la chambre du plaignant et aurait tenté de l'étrangler. De plus, en juin dernier, l'accusé aurait porté un coup de poing sur la figure de la veuve Juseret qui habite le même immeuble [404] .
François Déom est condamné à trois jours de prison. Il doit aussi payer une amende de 5 florins ainsi que les frais de poursuite. L'accusé bénéficie cependant du doute au sujet des blessures de la veuve Juseret.
Nous retrouvons, quelques années plus tard, François Déom à Bertrix où il exerce la profession de boucher ! Deux commis des contributions directes découvrent dans sa boutique deux quartiers de mouton "pour lesquels le boucher ne peut produire aucun acquit". François Déom est condamné à payer une amende de 10 florins ainsi que les frais de justice. La viande est confisquée [405] .
Deux années plus tard, François récidive : deux quartiers de mouton et deux quartiers de veau sont encore saisis [406] .

À partir de là, François Déom et son épouse, Anne-Marie Hardy, disparaissent de la région. Sans laisser d'adresse...
Précisons encore que ce couple n'a pas eu d'enfants.



Il est de nouveau question de Rémy Déom de Marbay quand ses poules ont la malencontreuse idée d'aller picorer dans le clos du voisin. Ce dernier, secondé par sa fille, chasse les intruses ce qui irrite terriblement notre "Deum" traitant son voisin "de vieux fripon" et sa voisine "de garce, de putain et de faussaire".
Rémy âgé de 70 ans, alors que son voisin Jean-Joseph Moyen en a 84, est condamné par le tribunal à "six francs d'amende et aux dépens de la poursuite liquidés à dix-sept francs" ! [407]




Le boucher de Neufchâteau, Louis Déom dit Leduc, est prévenu d'avoir, dans la soirée du 12 novembre 1812, "frappé par trois reprises différentes, terrassé et grièvement maltraité à coups de bâton, Nicolas Joseph Chalon, tonnelier de Neufchâteau."
Les deux compères reconnaissent être allés boire un bon coup à Offaing. Louis Déom [408] est condamné à six semaines d'emprisonnement et à 16 francs d'amende. Il doit également payer 57,71 francs de frais de justice !




Une aventure ayant véritablement entraîné de graves conséquences est celle que connaît Jacques-Joseph Déom en 1840 [409] .
Né à Gennevaux en 1783, Jacques-Joseph se marie en 1807. Père de quatre enfants, il est veuf dès 1838. Il va alors s'engager imprudemment dans une affaire qui aura des suites dramatiques.

Le dénommé Héliodore Lejeune est accusé d'avoir "soustrait frauduleusement un tronc de l'église d'Orgeo dans la soirée du 18 août 1839."

Au cours du procès qui se déroule au tribunal d'Arlon, Jacques-Joseph Déom, cultivateur à Wittimont, et son domestique, Toussaint Michel, disculpent l'accusé en affirmant avoir joué aux cartes avec lui durant toute la soirée et même une bonne partie de la nuit... "Poupoule", la fille de Jacques-Joseph Déom, essaie, à la demande de son père, de convaincre plusieurs habitants du village d'aller témoigner à Arlon dans le même sens.

Toussaint Michel avouera par la suite, avoir été soudoyé par son patron qui lui aurait donné quinze francs de récompense au lieu des vingt francs promis. L'enquête prouvera que Jacques-Joseph "faisait l'amour à l'aînée des filles Lejeune", la sœur d'Héliodore !
La cour d'assises de la province de Luxembourg condamne l'accusé, malgré ses dénégations, à six ans de travaux forcés pour faux témoignage en matière criminelle et pour subornation de témoin.

Jacques-Joseph Déom meurt le 4 mai 1848 : il était alors journalier à Wittimont.




À Mellier, l'année suivante, Joseph Athanase Dewez trouve une lettre de menaces ainsi libellée [410] :

"Monsieur Dewez, Monsieur Deom, Monsieur Gerard, je vous préviens que dans huit jours qui est le dix vous ne m'avez pas mis quatre cents francs au pied de l'arbre qui est derrière votre écurie, vous êtes assurés que vous aurez un coup de fusil un ou l'autre des trois ou le feu vers les dix heures de la même matinée…"

Joseph Athanase Dewez est le gendre de Jean-Baptiste Déome, né le 23 juillet 1794 à Nivelet. La lettre est attribuée à Hubert Gravé, un maçon de Mellier qui est inculpé. On est le 4 avril 1849. L'écriture du suspect est expertisée mais dès le 21 avril le prévenu est relâché "attendu que les soupçons qui s'élèvent contre l'inculpé Hubert Gravé prédésigné n'atteignent pas, quant à présent, au degré de certitude requise pour constituer des charges judiciaires suffisantes."
Hubert Gravé construisait un mur pour Joseph Athanase Dewez qui aurait, selon un témoin, refusé de payer une certaine somme à l'ouvrier.



En 1856, la société anonyme connue sous le titre de "Grande Compagnie du Luxembourg" établie à Ixelles-lès-Bruxelles procède à des expropriations d'utilité publique afin de construire le chemin de fer du Luxembourg. Le Tribunal de 1ère Instance de l'arrondissement de Neufchâteau nomme trois experts qui devront remettre leur rapport au tribunal concernant les 79 centiares de jardin et les 11 centiares de pré sis au village de Cousteumont et appartenant à Henri-Joseph Déom. Ce dernier ne conteste pas la régularité de la procédure en expropriation ni à l'expertise qui est provoquée mais "demande que cette expertise embrasse tous les chefs de dommages qui résulteront pour lui de l'emprise des parcelles de jardin et de pré...." [411]



La mésaventure vécue par Nicolas-Joseph Déom, né le 27 janvier 1837 à Cousteumont, commune d'Assenois, fait sourire aujourd'hui...
Sans ressources parce qu'il ne voulait pas travailler, Nicolas-Joseph est condamné, à compter du 30 octobre 1882, à trois mois de travaux aux "colonies agricoles" de Hoogstraeten [412] . Quelques jours plus tard, le 5 novembre, le prisonnier demande sa mise en liberté au gouverneur de la province de Luxembourg. "Comme le soussigné est sûr de trouver une place de suite en sortant ici, il espère que vous lui mettrez en liberté au plustôt possible" [413] . La demande reçoit l'appui du responsable de la place et l'administration communale d'Assenois, présidée par son bourgmestre M. Noël, "demande que le nommé Deom Nicolas-Joseph de cette commune, détenu à Hoogstraeten, soit mis en liberté le plus tôt possible, attendu que la détention occasionne des frais évitables, et en considération motif de la détention, vu que l'individu peut, à son âge, prendre une condition pour pourvoir à ses besoins."
Le 25 novembre 1882, le gouverneur signe la mise en liberté.

Le journalier Nicolas-Joseph Déom meurt à Cousteumont en 1905. Il était resté célibataire.



En fait, la plus grave affaire de justice concernant notre famille semble être celle qui se déroule en 1732 à Neufchâteau [414] . En voici une mise au net avec toutefois quelques accents en plus :

"A Messieurs les Prévosts et féodaux de la ville de Neufchâteau.
Remontre très humblement le Procureur d'office de leurs Altesses les Princes de Levenstein et duc d'Arenberg, Seigneurs de la dite ville et Prévosté soussigné que soutenant en cette qualité céans procès criminel contre et à la charge de nicolas Déome et jacques Déome, père et fils du village de Fineuse au sujet de quantité de vols par eux perpétrés et dont décret de prise de Corps se voit décerné contre le premier qui s'est rendu fugitif et le second arrêté et détenu ès prisons criminelles de cette ville et quoÿ que selon dispositif des loix, les attentats pour effractions et débris des prisons soient non seulement réputés pour violences et mépris à l'authorité de justice mais aussi pour crimes capitaux et très énormes et que par conséquent toutte personne bien sensée deverait soigneusement s'en contregarder pour ne pas encourrir les peines comminées, il est néanmoins que le 28e juillet dernier, Jacque de Fineuse, Eschevin résident à Genvaux, oncle desdits nicolas et jacque Les Déome criminels aÿant consceu le dessein prémédité de rompre et briser les dites prisons de cette ville pour en tirer le dit Jacque Déome aurait poussé les choses si avant que de tanter a engager et corrompre quelques particuliers à prix d'argent et de sommes considérables qu'il leur offrait pour les induire à cette trame et à condescendre à l'exécution de son dit dessein pernicieux. Ce qu'étant venut à la connaissance du remontrant aurait d'abord donné sa requête pour informer de cet attentat prémédité, circonstances et dépendances et que comme il en résulte évidemment de l'information tenue à ce sujet à la charge du dit Jacque de fineuse et que pareilles entreprise ne peut rester impunie, cause que le remontrant se trouve acquis de son office nécessairement obligé de l'adresser à l'authorité de la cour.
La suppliant très humblement pour adjournement contre le dit Jacque de fineuse pour venir voire, dire et déclarer ne luÿ avoir été loisible d'avoir prémédité pareil dessein pernicieux et reprochable attenté à corrompre des gens par offres de grande somme d'argent et or pour le mettre en exécution par effraction et débris de prisons. Eu égard que la nuit du 30 au 31 dudit juillet dernier il se seraient présentés trois personnes au devant des dites prisons qui ont occasionné les gardes de lacher quattre à cinq coups de fusils et pour l'avoir fait se voire condamner à deux cents florins d'or d'amande et à telles autres peines qu'il plaira à la Cour d'arbitrer selon l'exigence du cas avec deffense à luÿ de plus récidiver, à peine de punition corporelle et aux dépens de la poursuite et ferez.
"


J.B. François acteur d'office

"L'an 1732, le 4e aoust, je soussigné henry Claude Sergent d'office des ville et Prévoté de neufchateau, relate avoir bien deument signifié et délivré copie des présentes requête, décret et exploit à jacque de Fineuse du village de Genevau parlant à luÿ mesme au village de Naleumont aux fins ÿ porté en foÿ de quoÿ j'aÿ signé audit lieu ledit jour.


H. Claude


pour copie, voiage
et exploit 16 sols
Réglé

Le procureur d'office suppléant."


Est-il vraiment nécessaire de faire des commentaires ? Soulignons malgré tout que c'est bien Jacques de Fineuse, échevin de la justice du ban de Mellier, qui est jugé ici.
La corruption ne date donc pas du 20ème siècle !

Mais tout cela n'excuse évidemment en rien le comportement de nos deux "Deum" [415] .



Nous avons également retrouvé quelques actes d'immoralité en rapport avec notre famille. Le cas le plus sérieux nous vient d'Habay-la-Vieille où le berger Nicolas-Joseph Déom né à Léglise en 1824, est inculpé pour attentat à la pudeur sur un enfant de moins de 15 ans [416] . Dans la foulée, une habitante de Habay-la-Vieille l'accuse d'avoir tenté d'abuser d'elle à plusieurs reprises. L'affaire est confiée au tribunal de police ce qui en minimise la gravité.
Mais Nicolas-Joseph semble bien avoir été un exhibitionniste notable. Il se déplaçait en tout cas souvent. On le retrouve en 1853 à Hirps près d'Audun-le-Tiche en France puis à Niederanven au Grand-Duché de Luxembourg où il se marie en 1853, et enfin à Ethe en Belgique où il décède en 1877.

À notre connaissance, Nicolas-Joseph Déom n'a pas laissé de descendance.



À l'énumération de toutes ces affaires, on s'aperçoit qu'une famille vue sous un grand angle devient véritablement le miroir de toute une société.

Par ailleurs, on ne peut qu'être surpris par la sévérité des jugements rendus dans la plupart des cas. Pour avoir arraché un sac d'herbe dans un bois appartenant à un baron, le jeune Ferdinand Déom [417] est condamné par le tribunal de Neufchâteau à payer :

  1. Une amende de 90 cents,
  2. Un dédommagement de 90 cents au propriétaire du bois,
  3. Les frais de justice d'un montant de 1 florin et 20 cents.

Louis Déom, boucher à Neufchâteau et père de Ferdinand, débourse donc une somme totale de 3 florins, soit environ 6 francs de l'époque valant environ 3 000 francs belges d'aujourd'hui, c'est à dire 75 de nos récents euros !

Autre exemple, au début du 19ème siècle, un propriétaire devait débourser environ 45 francs si son cheval avait été pris en train de pâturer dans la prairie d'un voisin. À la même époque un voiturier gagnait 50 centimes par jour. Il fallait donc travailler durant trois mois uniquement pour payer l'amende !

Nous avons par contre été surpris de l'indulgence accordée aux auteurs d'attentats aux mœurs.
Un garçon d'une quarantaine d'années importunait de nombreuses jeunes femmes par ses assiduités dans la région de Neufchâteau vers 1840. L'empressement coupable de notre homme, qui n'avait aucun lien de parenté avec notre famille, l'amène une première fois devant les juges. Il s'en sort avec un an de prison. [418] Quelques années plus tard, ses débordements coupables s'étant aggravés et intensifiés, il est condamné à six ans de prison . Et pourtant, le jury de la cour d'assises l'avait reconnu coupable :

1. "D'attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violence" sur une dizaine de femmes.

2. "D'avoir commis le crime de viol" sur une jeune fille de 13 ans servante à Longlier puis sur une femme mariée de Habay-la-Vieille.

Ce n'est pas la décision de "transférer le coupable le 30 novembre 1843 sur la place du Marché d'Arlon où il sera exposé au carcan durant une heure" qui nous fera changer d'avis : la peine infligée est vraiment bien légère…

 


Généralement le "Deum" n'est pas un artiste né ! Il faut malgré tout remarquer que notre famille compte de nombreux musiciens, certains étant même professionnels.
Le "Deum", par contre, serait plutôt sportif. Il faut cependant bien reconnaître que, même dans ce domaine-là, aucun membre de notre famille n'a jamais atteint les plus hauts sommets.
Que peut-on dire sur le plan artistique ?

De plusieurs sources différentes, il nous a été rapporté que Steven Deom de Glenvieuw dans l'Illinois "is an artist" ! Par ailleurs, un Guy Déom de Montréal, qui n'est pas celui que beaucoup d'entre nous ont eu le plaisir de côtoyer à Libramont en 1994, aurait vécu plusieurs années à Berlin où il aurait exercé le métier de danseur professionnel. Nous admettons volontiers les faits, mais nous regrettons de ne pas pouvoir vous donner de plus amples détails, les intéressés n'ayant pas daigné nous en dire davantage.

Mais nous pouvons nous enorgueillir de compter un écrivain dans nos rangs. Clément Déom, né en 1868 à St-Nicolas (Liège), a en effet écrit un grand nombre de comédies.

Clément a pourtant quitté l'école dès l'âge de douze ans pour entrer en apprentissage. Il devient ébéniste, profession qu'il exerce jusque vers 1910. Il avait alors déjà écrit quelques pièces qui lui rapportent un peu d'argent. Suffisamment en tout cas pour en vivre.
Clément écrira 38 comédies. Certaines sont en français, d'autres en wallon. Le wallon de notre cousin est d'ailleurs cité en exemple. Les journalistes de l'époque allant même jusqu'à écrire que Clément Déom est le "Molière du théâtre dialectal" !
Citons quelques titres : "L'éwé sût scoûse, Moncheu Raquin, Botiquis, Les mas d'vinte, Nos n'avans nin l'timps, Nos alans à l'campagne, Elle est nèyèye, Nos vikans d'nos rintes, Li vix bwès". [419]
Notons que le 20 février 1998 à 20 h, dans la salle du collège de Carlsbourg, en Belgique, on jouait le "Champion d'Boxe", une comédie gaie en wallon namurois de Clément.

Clément Déom a également réalisé des adaptations en français ou en wallon d'opérettes autrichiennes et espagnoles. Ainsi, "La Danse espagnole" aurait été jouée cinq cents fois d'affilée à Paris.

Entre autres, il a aussi créé "Dominique, La star de cinéma, Li bone d'efant, Le chauffeur de Madame, La petite américaine, Adié Lisette". [420]

Quelques années plus tard, dans un autre domaine, un autre "Deum" fait parler de lui. Cela se passe au pays du champagne, à Épernay. Marcel Déom, un employé de bureau né en 1901, devient un ténor remarquable décrochant notamment le premier prix d'Opéra au concours de Reims en 1926. Également violoniste et pianiste, Marcel se produit aussi à l'église St Pierre de sa ville.

Nous ne connaissons que quelques "Deum" musiciens mais il en existe certainement beaucoup d'autres. Si les Déom de Diane-Capelle ont déjà pris leur "retraite", d'autres comme Yvonne de Basse-Ham ou comme Michel et Jean-Claude d'Erpent continuent à s'adonner à leur distraction préférée. Et puis, la relève arrive avec notamment Sylvain de Montigny-lès-Metz.
Par ailleurs, Michel de Bruxelles en a fait sa profession. En tant que violoniste, il se produit régulièrement en concert, en soliste comme en musique de chambre. Michel est aussi professeur d'harmonie et contrepoint à l'Institut supérieur de Musique et de Pédagogie de Namur [421] . Il a également déjà composé une vingtaine d'œuvres pour diverses formations : orchestre, pièces pour piano, mélodies et œuvres de musique de chambre.

Nous avons déjà eu l'occasion de parler de Jules Déome bourgmestre de Neufchâteau de 1903 à 1913. Artiste dans l'âme, Jules a également réalisé de nombreux portraits très appréciés et il semble s'être beaucoup amusé à croquer des attitudes significatives de certaines personnes au cours des audiences du palais de justice.

 

Croquis d'audience par Jules Déome. Dessins au crayon

 

Charles Friscault, un des fils de Gaston Friscault et de Thérèse Déom de Breuilpont dans le département français de l'Eure, s'est également fait connaître grâce à ses talents de peintre. Charles a notamment peint des natures mortes et des paysages lui ayant valu d'être nommé "membre Honoris causa" de l'Académie Européenne des Beaux Arts de Bruxelles dont le président d'honneur était à l'époque, J. Rostand de l'Académie Française.

 


Nous l'avons déjà dit, les "Descendants de Guillaume Deum" apprécient généralement le sport même s'ils ne le pratiquent pas assez. Pourtant, notre famille compte actuellement six professeurs d'éducation physique dont cinq femmes !
C'est bien évidemment le football, sport roi par excellence en Europe, qui a nos faveurs. Beaucoup d'équipes belges ont un, voire deux, "Deum" dans leurs rangs et s'ils sont moins nombreux en France, ils sont d'aussi bonne qualité. Les reporters sportifs ont donc souvent l'occasion d'écrire notre nom. "Dupont et Dupond ou, Déom et Déom" est le titre d'un article de presse [422] narrant le derby ayant opposé Grandvoir à Petitvoir. Alors que Grandvoir avait ouvert le score, Jean-Pierre Déom, le "petitvaurien" avait égalisé. La victoire revenait cependant à Grandvoir à la suite d'un tir en pleine lucarne déclenché de 30 mètres par Benoît Déom, le "grandvaurien" ! Précisons que Jean-Pierre et Benoît sont deux des quatre fils de Joseph Déom et d'Olga Lecapère d'Orgeo et que les deux autres, Philippe et Vincent, sont également footballeurs en Ardenne. En France, Thierry Déom a longtemps été un des piliers de Loudrefing alors que son oncle, André avait rejoint son cousin Jean à Bourgaltroff pour y fonder un club. C'était en 1957 ! La passion du ballon rond vit ce même André porter, durant la guerre d'Algérie, les couleurs de Sainte-Barbe-du-Tlélat, petite ville de l'Oranais.
Mais c'est Hugues Déom de Namur qui est, pour l'instant, le plus illustre des "Deum" footballeurs. Professionnel à Seraing, Hugues semblait promis à une belle carrière. Hélas, une grave blessure stoppa net sa progression. Il est difficile de revenir à son meilleur niveau dans un monde où le sport de haut niveau est devenu très exigeant et Hugues finit sa carrière dans des clubs amateurs de renom.

Le moins que l'on puisse dire est que Damien Déom, né dans la banlieue parisienne, marche sur les traces de Hugues. Sociétaire de l'I.N.F. [423] de Clairefontaine depuis 1994, cet athlétique garçon a joué dans l'équipe de France des moins de seize ans en 1997 ! Damien est licencié au Red Star de Paris et nous suivrons son parcours avec le plus grand intérêt.
Selon la grand-mère, Rémy le frère cadet de Damien, sera encore meilleur que son aîné ! Alors attendons... Mais avouons qu'il est difficile à ces deux garçons de... ne pas devenir de très bons footballeurs ! Leur père, Patrice, fut durant de longues années libéro, capitaine et buteur de Villecresnes, dans la banlieue parisienne. "Le Parisien" titrait "Tant qu'il aura Déom" après une victoire de son club sur le grand Racing Club de Paris grâce à un but de son capitaine. Jouant au plus haut niveau amateur, Patrice avait même été pressenti par le club professionnel des Girondins de Bordeaux ! Quand nous vous aurons dit que Henri et Jean, le père et l'oncle de Patrice, avaient également été d'excellents footballeurs, alors vous comprendrez mieux pourquoi le "District du Val-de-Marne" consacrait, dans son édition d'avril 1997, une page entière à cette famille et titrait : "Tel père..., tels fils ou la Saga des Déom" !

Quelques "Deum" ont également été de très bons handballeurs. Notons André Déom de Liège et Étienne Déom de Baudour.

Brad Deom, un solide gaillard de 18 ans mesurant 6 pieds et 3 pouces, soit environ 1,90 m, défend brillamment les couleurs de l'équipe de basket du Perry County en Indiana. Le journal local, "The Perry County News", fait souvent l'éloge de ce garçon qui permet régulièrement à son équipe de gagner grâce à son insolente adresse sous les paniers. Mais Brandi, la jeune sœur de Brad, fait parfois de l'ombre à son frère... En effet, Brandi est fréquemment la meilleure réalisatrice de l'équipe féminine de basket du même club, réussissant notamment de nombreux tirs à trois points [424] .
Précisons encore que Brad et Brandi Deom sont des descendants de Maximin Déom parti de Suxy à la fin du siècle dernier.

Christine de Serémange s'est distinguée en gymnastique en obtenant une fort honorable 13ème place aux championnats de France de 1989 disputés à Charleville-Mézières.

Nous terminerons avec l'athlétisme, sport dans lequel s'est illustrée Maria-Christiane, dite Marjorie, de Dipenbeek dans le Limbourg. Championne cadette de Belgique du 400 mètres en 1975 puis du relais 4 x 800 mètres junior en 1978, Marjorie Déom abandonna alors le sport à la suite d'une grave blessure.




 

 




[343] Où il est né en 1916.
[344] Né à Behême en 1919.
[345] Respectivement Edmond Firmin né à Behême en 1911, Gaston né à Behême en 1914 et André Alphonse né à Louftémont en 1920.
[346] Grand chaudron en fonte destiné à la cuisson des patates pour cochons : la caboulée.

[347] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau, n°1854.
[348] Plaindant : plaignant, adiourney : adjourné = accusé.
[349] Il s'agit de Jean Deum né le 7.7.1641.
[350] Jean de la Tour est le mari d'Alix Deum née vers 1632.
[351] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1853 du 8.5.1686.
[352] A. D. Moselle (Metz) : "série B", n°5081 du 27.9.1738. Jean Deum est né le 19.10.1695. Signalons qu'une vache est vendue 62 £ au Val-de-Guéblange en 1746.
[353] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1822, page 90.
[354] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1988.
[355] Né à Gennevaux, Nicolas Deum a été baptisé à Léglise le 31.12.1676.
[356] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1856.
[357] Lieu-dit au sud d'Assenois. C'est aussi un ruisseau où, paraît-il, on cherchait de l'or !
[358] Chêneau
[359] Variété d'érable.
[360] Sûrement chenet pour dire "jeune chêne". En fait, chêneau.
[361] N'hésitez pas à envoyer vos suggestions à l'adresse habituelle...
[362] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1857 du 6.7.1743.
[363] Mésus : délits.
[364] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1985 du 24.12.1766.
[365] A. D. Moselle (Metz) : série B, n°5086 à n°5091.
[366] A. D. Moselle (Metz) : "3E35", page 87 du 15.2.1764.
[367] Jacques Miller et Mathias Miller dans le texte. Quelques années plus tard : Muller.
[368] A. D. Moselle (Metz) : "3E36", page 234.
[369] A. D. Moselle (Metz) : série B, n°5091.
[370] A. D. Moselle (Metz) : "3E46", page 118.
[371] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1989 du 30.6.1779. Jean-Noël est né à Thibessart et a été baptisé à Léglise le 25.12.1735.
[372] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1989 du 19.2.1780.
[373] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1989 du 27.5.1780.
[374] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1979 du 8.4.1780, du 26.8.1780, du 24.3.1781, du 21.4.1781 et du 19.12.1781 et n°1989 du 19.6.1780 et du 26.7.1780.
[375] Accusé.
[376] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1979 du 22.6.1782 et n°1998 du 2.8.1782.
[377] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau" n°11. Jean-Pierre, Jean et Rémy sont respectivement nés le 8 février 1765, le 17 octobre 1767 et le 14 avril 1776.
[378] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°97, le 6 juillet 1800. Il s'agit de Marie-Jeanne Déom née le 12.1.1749 à Rulles.
[379] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°3168, le 2 juillet 1805. François Déom est né le 28.2.1775 à Neufchâteau.
[380] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°4174, audience du 22 novembre 1806.
[381] Que l'on peut très approximativement estimer à 10 000 francs belges d'aujourd'hui, soit plus de 250 euros. De plus, le fautif devait donc dédommager le propriétaire d'une même somme et payer les frais de poursuite (environ 5 ou 6 francs) !
[382] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°3795.
[383] Le tribunal avait requis six journées de travail représentant une somme de 3 francs.
[384] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°14550, audience du 6.1.1821. Il est question ici de Jacques-Joseph Déome né le 23.5.1783 à Gennevaux.
[385] En 1830, 1 florin valait environ 2,1 francs.
[386] Il s'agit de Jean né le 14.4.1776.
[387] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°4011, audience du 10 octobre 1806.
[388] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°4566, audience du 16 avril 1807. Il s'agit de Jean-François né le 11.6.1785.
[389] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°4615, audience du 2 mai 1807.
[390] Né le 6 juin 1746 à Nivelet.
[391] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°5405, audience du 23.4.1808.
[392] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°14396, audience du 6.11.1820. Il s'agit ici de Jacques-Joseph Déome né à Gennevaux le 23.5.1783.
[393] Palme = paume, soit la hauteur d'un poing fermé (selon le "Dictionnaire de la Langue Française" d'Émile Littré).
[394] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°15827, audience du 7.6.1822. Hubert Déhomme, né le 1.9.1758 à Louftémont, y est décédé le 13.4.1822.
[395] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°16359, audience du 3.5.1823. Rémy Déome est né le 17.10.1767 à Lavaux et Philippe le 7.1.1805 à Marbay.
[396] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°13722, audience du 6.5.1820. Jacques-Joseph est né le 19.1.1801.
[397] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°6907.
[398] Né le 24.1.1784 à Suxy.
[399] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°8081, audience du 6 décembre 1811.
[400] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°8416, audience du 6 août 1812. Il s'agit de Henri Louis Deum né le 30.10.1758 à Cousteumont.
[401] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°20210, audience du 9.11.1827.
[402] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°1450.
[403] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°3489.
[404] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°15459, audience du 19.10.1821.
[405] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°20227, audience du 24.11.1827.
[406] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°21894 et 21895, audiences du 5.12.1829.
[407] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°28228, audience du 21.10.1837.
[408] Il s'agit de Louis Joseph Déom, né le 9.11.1783 à Hamipré. A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°8704, audience du 29.1.1813.
[409] A. E. Arlon : "Justice Arlon" n°173 du 15.2.1840.
[410] ... après correction de quelques fautes. Voir A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau".
[411] A. E. Arlon : "Hypothèques Neufchâteau" n°974 du 29.4.1856. Henri-Joseph Déom est né le 11.4.1787.
[412] Localité située tout au nord de la Belgique près de la frontière néerlandaise.
[413] A. E. Arlon : "Bienfaisance publique" 2/38, n°205.
[414] A. E. Arlon : "Justices Subalternes" de Neufchâteau n°1856 du 2.8.1732.
[415] Nicolas était né le 31.12.1676 et son fils Jacques, le 28.10.1709.
[416] A.E. Arlon : "Tribunal de 1ère Instance Arlon" n°234, audience du 9.7.1858.
[417] Né à Neufchâteau le 13.6.1813. A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance de Neufchâteau", n°18082, audience du 15.7.1825.
[418] A. E. Arlon : "Tribunal de 1ère instance d'Arlon", n°144, puis n°188.
[419] Dans l'ordre : L'eau suit son cours, Monsieur Raquin, Boutiquier, Les maux de ventre, Nous n'avons pas le temps, Nous allons à la campagne, Elle est noyée, Nous vivons de nos rentes, Le bien bois".
[420] Dominique, La star de cinéma, La bonne d'enfant, Le chauffeur de Madame, La petite américaine, Adieu Lisette. Les renseignements concernant Clément Déom nous ont été aimablement communiqués par André Déom de Liège, un petit-fils de Clément. André, qui fut un joueur de handball de haut niveau, est aussi un éminent photographe amateur... comme Jacques, son frère.
[421] C'est à dire l'I.M.E.P.
[422] "Avenir du Luxembourg" du 1.12.1994.
[423] Institut National de Football.
[424] Un tir réussi compte 3 points s'il a été déclenché à partir d'une zone située à plus de 6,25 m du panier.