Les
"Deyongh"
Effectivement
une seconde famille Déom vit à Montréal.
Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? D'abord déçus
par le fait que nous soyons incapables de leur offrir immédiatement
leur arbre généalogique, ils se lancent aussitôt
dans des recherches avec l'espoir de trouver rapidement l'ancêtre
belge ou français qui les grefferait sur l'arbre des Deum
de Léglise. En fait, ils découvrent être les
descendants de :
"Charles Constant Deyongh, né vers 1808. Il est
originaire de la ville de St-Malo (Ille-et-Vilaine), de l'union
de Michel Deyongh et de Marie-Jeanne Neveu. Il arrive au Canada
vers 1830 et s'établit à Québec comme navigateur.
Charles Constant Deyongh épouse Marguerite Goudreau à
St Roch de Québec."
Le nom est écrit Deyoungh, Dejongh ou Deyongh... Plus tard, mais toujours à
St Roch, c'est Charles Constant Deyon, fils de feu Charles Constant
Deyon et de Marguerite Goudreau, qui épouse, le 12 janvier
1863, Christine Dupuis - Gilbert.
Alors le
patronyme va connaître beaucoup de variantes : Deyonck,
Déoncq, Deyon, Doyon, Deyong, ... Chaque acte de naissance
ou de décès, concernant les enfants du couple Charles
Constant Deyon - Christine Dupuis Gilbert donne l'occasion au
prêtre d'innover en la matière... En 1866, naît
un Joseph Constant "dit Déon". Une Marie Déon
vient au monde en 1868, mais en 1876, on baptise Élmire
Constantin, fille de Charles Constantin et de Christine
Dupuis ! Il semble, malgré tout, que le nom se fixe avec
"Déon" lorsque à la fin du 19ème
siècle la famille va vivre à Montréal, dans
la paroisse St Vincent de Paul où habitent justement les
Déom d'origine belge. Adelard Déon épouse
Alexina Bolduc, le 17 février 1890, mais l'enfant qu'Alexina
met au monde le 22 décembre de la même année
est un Joseph Adelard Déom. Ensuite on passe sans le moindre
souci, de Déom à Déon, avec quelquefois un
"n" surchargé pour en faire un "m"...
À partir de 1925 le choix du "m" est définitif,
sauf dans les années 30 où trois mariages Déon
sont célébrés, mais cela n'entraîne
aucune conséquence car il s'agit de deux filles et d'un
garçon qui n'aura pas d'enfant. Lorsque ces trois personnes
décèdent en 1972, 1982 et 1991, c'est fort logiquement
Déon qui est inscrit sur l'acte. Aujourd'hui les descendants
de Charles Constant Deyongh portent tous le même nom que
les Déom venus de Virton en 1854.
Tout cela
est bien étonnant. N'est-ce-pas ?
La manière d'orthographier un nom n'avait pas plus d'importance
au Canada que chez nous. Peut-être même, un peu moins...
Il faut savoir que le ministre du culte de la "Belle Province"
tenait aussi le rôle d'officier de l'état civil.
Prenons le cas du mariage.
Le célébrant de l'église ou de la congrégation
consacrait le mariage qui avait tout à la fois valeur religieuse
et civile. Il dressait lui-même l'acte de mariage qui était
consigné dans deux registres. L'un était conservé
à la cure et le second était déposé
au bureau du ministre de la Justice ou au greffe de la Cour supérieure
du district où il avait été fait.
Le "Code Civil du Québec" est seulement
entré en vigueur le 1er janvier 1994. Maintenant
le célébrant de l'église constate le mariage
dans une "déclaration de mariage", signée
par les époux et les témoins. Il envoie ensuite
cette déclaration à la Direction de l'état
civil qui dresse l'acte de mariage en signant la déclaration
de mariage. Cet acte fera partie du registre de l'état
civil tenu en deux exemplaires : l'un est constitué des
documents écrits, l'autre est informatisé. Ainsi,
les actes de l'état civil sont maintenant gérés
par l'Administration publique. Les sociétés religieuses
n'agissent plus comme officiers de l'état civil.
Mais comment se marier si on est athée ?
À ce moment-là, on se rend au Palais de Justice.
C'est alors le greffier de la Cour Supérieure qui célèbre
le mariage, établit la "déclaration de mariage"
qu'il achemine au directeur de l'état civil qui dresse
l'acte de mariage...
Depuis le
1er janvier 1994, c'est cet acte de mariage, et seulement
celui-là, qui est l'acte officiel aux yeux de la loi. Que
l'on soit croyant ou athée !
Concernant les naissances et les décès, on procède
exactement de la même façon.
Tout est centralisé à Québec qui est la capitale,
mais il y a un "comptoir" à Montréal.

Les
"Mohawks"
Mais le Québec
nous réserve une autre surprise. En 1994, nous parvient
une nouvelle surprenante, incroyable : des Déom vivent
dans la réserve indienne de Kahnawake. Une nouvelle qui vous empêche de trouver
le sommeil durant quelques jours !
La réserve
de Kahnawake, appelée aussi Caughnawaga par les Anglais
au début du 18ème siècle, est
située à une douzaine de kilomètres seulement
du cur de Montréal, juste après le pont Mercier
enjambant le St Laurent, au sud-ouest de la ville. Dans cette
réserve, comme dans celles d'Akwesasne et de Kanesatake
également situées au Québec, vivent presque
en vase clos, des Indiens Mohawks Iroquois. Évidemment
mécontents de leur sort, ces Amérindiens tentent
d'obtenir leur indépendance. En 1990, la situation est
assez confuse. On assiste à une guerre entre plusieurs
factions cherchant à obtenir le pouvoir afin de définir
la future et souveraine nation Mohawk qui devra être reconnue
par les gouvernements fédéraux des Blancs. À
Kanesatake, les "Warriors", faction radicale
dure et riche, semblaient avoir pris, par les armes, le commandement
de la communauté. Le plan des "Warriors"
est de prendre le contrôle des trois réserves pour
radicaliser le système politique du "Longhouse",
gouvernement traditionnel Mohawk, lui-même divisé
en deux tendances. Le "Longhouse" est en conflit
ouvert avec le "conseil de bande", seule autorité
reconnue par les gouvernements du Canada et du Québec.
Précisons
encore que les Mohawks bénéficient d'aides financières
et sociales, d'exemptions fiscales, de droits frontaliers et que
leur entente avec la population blanche est loin d'être
cordiale pour bien des raisons que nous ne tenterons pas d'expliquer
ici...
Lors de notre
premier voyage au Québec en 1994, une délégation
internationale de Déom formée de deux Québécois,
deux Belges et deux Français, les uns plus impressionnés
que les autres, est reçue dans la réserve de Kahnawake
! Nous sommes dans la banlieue de Montréal et pourtant,
à l'entrée du quartier, nous sommes arrêtés
par un vigile en tenue civile qui veut connaître le but
de notre visite. Il avait, de toute évidence, été
prévenu de notre arrivée. Nous parvenons donc facilement
chez nos hôtes. Quelle surprise de voir que toute la famille
est réunie en notre honneur. Un lunch nous est même
servi.
Nos
possibles cousins amérindiens parlent l'anglais ce qui
complique encore un peu plus le contact. Qui sont-ils ? D'où
viennent-ils ?
Finalement, nous quittons la réserve avec une unique information
: Robert, l'aïeul de nos homonymes, est né à
Kahnawake le 9 août 1894.
Mais la suite de la filiation de cette famille peut maintenant
être relevée aux archives nationales du Québec
à Montréal. La lecture de l'acte de baptême n°57,
découvert dans les registres de l'état civil de
la paroisse catholique de St François-Xavier de Caughnawaga,
nous laisse pantois :
"Le
neuf août mil huit cent quatre vingt quatorze, nous soussigné
vicaire avons baptisé Basile né le jour même
fils légitime de Joseph Ahnetotako, voyageur, et de Thérèse
Katsitsioronk8as de ce village. La marraine a été
Marie Anne Kahentineson de ce village laquelle a déclaré
ne savoir signer. Lecture faite."
Basile est
le seul enfant né à Kahnawake en ce 9 août
1894. Aucun doute n'est donc permis : l'acte de baptême
que nous avons sous nos yeux est bien celui que nous recherchions...
Mais pourquoi Basile et non pas Robert ?
Commencées
le matin, les recherches vont se poursuivre toute la journée.
Difficilement, car chez les Mohawks les noms de famille ne se
transmettent pas de père en fils ! Le nom est choisi librement
et a une grande signification pour lui et pour sa famille. Il
rappelle ce qu'il est ou ce qu'il a accompli.
De plus, les Indiens, qui sont christianisés depuis le
17ème siècle, ont un nom de baptême
mais ne le portent pas.
Le père de Basile, Joseph Ahnetotako, avait épousé
Thérèse Katsitsioronk8as le 24 janvier 1881 à Kahnawake. Le couple
eut sept enfants. L'acte de mariage donne l'identité des
parents des mariés : Joseph Ahnetotako est le fils de Joseph
Aronhiotas et de Catherine Kahnekenha8i. En poursuivant nos investigations,
nous remontons de la même manière jusqu'au grand-père
de Joseph Aronhiotas, un certain Guillaume... Ganereragen, né
vers 1760 ou 1750 !
La filiation
directe par la branche paternelle de Basile, dit Robert Déom
est donc :

Tous les actes de baptême sont rédigés dans
le même style que celui de Basile du 9 août 1894.
Au moment du baptême, on ne connaît donc pas encore
le nom que portera l'enfant plus tard. Par la suite, le curé
complète souvent l'acte de baptême en ajoutant dans
la marge le nom indien que porte réellement l'enfant. Nous
ne savons pas à quel moment est fait ce rajout, mais nous
avons trouvé des listes d'enfants ayant reçu le
sacrement de la confirmation. C'est ainsi qu'en 1842, Monseigneur
Ignace Bourget, évêque de Montréal, confirme
Joseph, le grand-père de Basile. Joseph avait été
baptisé le 4 décembre 1827. Sur la liste des confirmés
de 1842, les prénoms chrétiens de tous les enfants
sont écrits en abrégé et sont suivis du nom
indien. On lit : "Jos. Aronhiotas, Thom. Onesaton, Marg.
Karak8ison, ...". On remarque donc que :
- Vers 14
ou 15 ans les enfants portent déjà leur nom usuel.
- L'autorité
religieuse officialise le choix fait par la famille.
Mais revenons
à la filiation de Basile jusqu'à son aïeul
Guillaume Ganereragen.
Que signifie
"Ganereragen" ? Nous ne le savons pas, mais cela
ne donnerait sûrement pas "Deum"... Mais alors,
comment est-il possible que Basile soit devenu Robert Déom
? Il faut bien reconnaître que cette question fondamentale
ne trouva sa réponse que quelques mois après notre
retour du "Nouveau Monde".
Avant de
quitter nos cousins montréalais, nous avions pris la précaution
de nous munir de l'adresse du père Guay, curé de
la Mission Saint François-Xavier de Kahnawake. C'est de
là que vint la lumière ! Sollicité, le père
Guay nous donna effectivement la clef du problème. Voici
un extrait de sa première lettre :
"Voilà
qui m'amène à vous expliquer l'étrange disparité
des noms à l'intérieur d'une même famille
chez nos Indigènes : chacun n'avait qu'un seul nom, qui
forcément devait différer de ceux de sa famille.
C'est tout probablement en devenant chrétiens qu'ils commencèrent
à se laisser donner un 2ème nom, sans
pourtant le porter. Mais lorsqu'ils en vinrent à se mettre
au service d'employeurs qui avaient à comptabiliser leurs
heures de travail et leurs salaires, ils furent amenés
à se donner des noms et prénoms plus faciles à
saisir et écrire. Ils les prenaient des Blancs qu'ils connaissaient
par métissage ou les empruntaient des Blancs dont le prestige
les avait impressionnés."
Dans une
seconde missive le père Guay, avec toujours autant de
gentillesse, nous apporta d'autres précisions :
"Basile
Robert fut le premier de sa lignée
dont on peut dire avec certitude qu'il eut besoin de se donner
un autre nom que son nom indien. Ce fut à Brooklyn dans
la grande agglomération new-yorkaise, la première
où nos indigènes se sont illustrés comme
travailleurs intrépides dans l'érection des gratte-ciel.
Comme le travail devait durer des mois et des mois et souvent
même des années complètes, ils amenaient leurs
familles avec eux. Et c'est ainsi que le célibataire Basile
Robert ayant trouvé une bonne amie dans une famille iroquoise,
se maria à Brooklyn...".
Basile le
New-Yorkais a donc choisi de s'appeler Déom, car il n'a
pas oublié ce nom inscrit sur la façade de la plus
prestigieuse librairie à Montréal, celle du célèbre Cornélius
Déom dont le père avait quitté Virton un
jour de mars de l'année 1854.
C'est donc
au début du 20ème siècle que les
Indiens commencent à prendre des patronymes que leur imposent
non seulement les circonstances mais aussi le gouvernement central.
À partir de là, on accole ce nom, qui est très
souvent de consonance anglaise, au nom amérindien.
Où
en est-on aujourd'hui ? À présent le nom se transmet
de père en fils. Dans les faits, nos amis de Kahnawake
portent tous le nom de Déom précédé
de leur traditionnel nom indien. Cela donne, par exemple, André
Aronhiotas Déom !
En tout cas,
les Déom de Kahnawake comme les Déom, "ex -
Deyongh", ne sont donc pas des "Descendants de Guillaume
Deum".

Ce 19ème
siècle a donc été riche en migrations surtout
vers le Nouveau Monde. Bien que plusieurs familles aient été
perdues de vue, le tableau, ci-après, montre avec éloquence
l'essor pris par les "Deum" !
x
|
Allemagne
|
Belgique
|
Canada
|
France
|
États-Unis
|
Lux.
|
Total
|
Filles
|
16
|
444
|
20
|
92
|
14
|
0
|
586
|
Garçons
|
19
|
497
|
21
|
121
|
16
|
1
|
675
|
Total
|
35
|
941
|
41
|
213
|
30
|
1
|
1261
|
Naissances
"Deum" recensées au 19ème siècle

Le 20ème
siècle
Au début
du 20ème siècle, Dominique Déom
quitte sa Belgique natale et sa famille installée à
Attert depuis l'arrivée, en 1855, d'Hubert-Joseph en provenance
de Louftémont. On retrouve Dominique à Kenosha dans
le Wisconsin où il est devenu cafetier. Bien que très
délicat, le contact, réalisé avec la descendance
laissée par notre cousin aux U.S.A., nous a tout de même
permis d'apprendre que notre nom allait bientôt disparaître
de cette région, John-Nicolas Deom, fils unique de Dominique,
n'ayant été papa que de la seule Gertrude.
Marié
avec Amélie Gravé qui lui a donné cinq enfants,
Nicolas-Joseph Déom de Suxy est cultivateur en été
et bûcheron en hiver. Nous ignorons la date choisie par
cette famille pour émigrer aux U.S.A. où elle rejoint
Maximin, le frère de Nicolas-Joseph, parti vivre en Indiana
à la fin du 19ème siècle. Nous
savons cependant que :
- Auguste,
un des trois fils, est tué au front, à Zuydschoote
près d'Ypres le 2 mai 1915.
- Nicolas-Joseph,
le père, décède à New-Bedford, dans
le Massachusetts, le 6 novembre 1928.
Des
quatre autres enfants, seul Bruno a été retrouvé.
En fait, c'est avec Paul Deom son fils, que des contacts ont été
établis. Sergent major à la retraite, Paul vit à
Sierra-Vista, en Arizona, avec son épouse, Marie-Claude
Thomas, une... Lorraine qu'il a épousée à
Nancy, alors qu'il servait l'U.S. Army dans notre région
dans les années 1960.
Nous sommes donc sans nouvelles des trois autres enfants de Nicolas-Joseph
et d'Amélie Gravé. Edouard serait décédé
en 1976 à New-Bedford.
Aurait-il laissé une descendance ?
Notons encore
la "fugue" de Léon Joseph Déom de Biourge.
Après son mariage à Gedinne avec Marie-Louise Noël,
en 1892, le couple part au Canada, et c'est à Winnipeg,
dans la province du Manitoba que naît leur fille Germaine
le 31 décembre 1893. Mais Marie-Louise a le mal du pays
et la petite famille revient en Belgique en 1901.
Récemment,
vers 1960, Robert René Déom et son fils Robert Louis
sont allés s'installer à Montréal où
Robert Louis a pris la nationalité canadienne. Le père
est décédé en 1983 et le fils s'est marié
en 1966 à Notre Dame du Rosaire de Montréal. Depuis,
nous en avons perdu toute trace.
La France
accueille encore Gratien Déom de Suxy qui sera maître
tailleur à Paris, à compter de 1919, alors que François
Déom, natif de Lamouline (Libramont), s'installe dans les
Ardennes françaises vers 1910. Marié en 1912, à
Pouru-aux-Bois, François est lamineur dans une des nombreuses
usines métallurgiques de la région sedanaise. Son
seul fils aura huit enfants et... vingt-deux petits-enfants qui
peuplent non seulement les Ardennes mais également le Pas-de-Calais,
le Loir-et-Cher, l'Ariège et l'inévitable région
parisienne.

Depuis la
fin de la Seconde Guerre mondiale les personnes se déplacent
avec tant de facilité qu'il est bien difficile de dire
si l'ancrage est définitif ou s'il s'agit seulement d'une
passade due à une opportunité. David Deom, par exemple,
vit depuis plus de trois ans maintenant en Norvège, à
Randaberg où est né son fils Matthew Clark. David,
dont la famille est originaire de Rulles, est né aux U.S.A.
à Carmi, dans l'Illinois, s'est marié à Great-Yarmouth,
en Grande-Bretagne, et a été papa pour la première
fois à La-Haye, aux Pays-Bas ! Qui pourrait dès
lors prétendre que notre famille va faire souche en Norvège
?
Il faut encore
savoir que des membres de notre famille vivent actuellement aussi
en Suisse, en Grèce, en Israël, en Colombie, en Équateur
et en Espagne. Mais il faudra attendre que le 21ème
siècle soit bien engagé pour savoir si nos cousins
vont laisser une descendance dans ces parties du monde.
Signalons
encore un fait étonnant : il aura fallu attendre 1921 pour
voir notre famille s'établir en Belgique flamande ! C'est
Léon Alexandre Déom, né à Vièrves,
qui a réussi cet authentique exploit ! Grâce à
ce gendarme nous avons maintenant de bien sympathiques cousins
dans la province de Limbourg.
On constate
aussi que nous ne nous sommes jamais véritablement implantés
au Grand-Duché de Luxembourg. Léglise est pourtant
à moins de 20 km d'une frontière qu'aperçoivent
de leurs fenêtres et depuis plusieurs générations,
nos cousins d'Attert, de Sainlez ou de Martelange !
Pour clore
cet important chapitre sur les migrations il faut encore citer
les nombreux Belges partis, durant un temps, gagner leur vie au
Congo belge. Sont-ils vraiment tous rentrés au pays quand
le Congo est devenu indépendant en 1960 ? La question est
posée. Les Déom de Cologne avec l'accent sur le
"e" et dont nous avons déjà parlé,
prétendent venir du Congo. Leur appartenance à notre
famille ne fait donc aucun doute. Mais alors, pourquoi font-ils
tant de mystère sur leurs origines en restant insensibles
aux appels pressants mais courtois que nous leur lançons
?
Autre échec
: les Deome vivant aux U.S.A.. Leur collaboration trop éphémère
n'a pas permis de remonter leurs origines jusqu'en Europe. Virginia
Deome de Salinas, Californie, prétend que ses aïeux
parlaient la langue française , mais la preuve du probable cousinage entre
nos familles n'a pas encore été faite. Une autre
famille aurait changé de nom, en 1912, en remplaçant
Deome par "Guillaume". Alfred Joseph, un des sept enfants
Guillaume aurait repris le nom de Deome et son fils, Alfred Joseph
junior, qui habite à Layton en Utah semblait décider
à faire des recherches sérieuses. Il ne donne, hélas,
plus aucun signe de vie !
Il n'y a sans doute qu'une seule façon de résoudre
tous ces problèmes : se rendre aux U.S.A.. Alors, avis
aux sponsors !
Notre long
voyage à travers le temps est achevé ! Nous allons
en faire un bilan chiffré, parfaitement conscients de n'avoir
pu retrouver qu'une partie des données. En Allemagne, aux
États-Unis, au Canada, au Zaïre, voire au Luxembourg,
en France et en Belgique, courent peut-être des petites
et des petits "Deum" dont nous ignorons totalement l'existence.
Et puis, allez donc savoir s'il n'y en pas qui viennent de naître
quelque part en Europe, en Amérique, en Afrique, en Asie
ou en Océanie !

Bilans
1. Le
nombre de naissances "Deum" connues au 20ème
siècle.
Il est intéressant
d'affiner le bilan du 20ème siècle, toutefois
amputé de l'an 2000, en le divisant en deux parties égales
allant donc de 1901 à 1950 d'une part et de 1951 à
l'an 1999 d'autre part.

Nous obtenons
le graphique :

Les naissances connues du 20ème siècle
: de 1901 à 1950 et de 1951 à 1999.
Dans la seconde
moitié du siècle, le nombre des naissances est déficitaire
dans tous les pays, sauf aux États-Unis qui déjouent
ainsi tous les pronostics !
Continuons
notre bilan :
2. Le
nombre de naissances "Deum" connues depuis le début
des recherches.

3. Le
nombre de naissances "Deum" connues par pays et par
siècle.

Avec les données de ce tableau on obtient le graphique
suivant :

Naissances
par siècle et par pays
Pendant
que vous vous appliquez à retrouver les racines de
votre famille, d'innombrables questions viennent sans cesse
vous interpeller. Alors, vous vous surprenez à dévorer
les livres d'histoire qui étaient pourtant si rébarbatifs
durant votre scolarité. Maintenant, des associations
d'idées se font et tout naturellement se créent
des repères. Nicolas s'est marié à la
veille de la Révolution française et c'est sous
le règne de Louis XIV que Noël et Marguerite Plainchamp
ont émigré en Lorraine ; Jean est venu s'établir
à Fays-les-Veneurs pendant la Guerre de Trente ans,
alors que la région est sous l'autorité espagnole
; Jehan Deum, le collecteur d'impôts de Gennevaux, a
vécu sous le règne de Charles Quint ! Jehan
avait d'ailleurs sensiblement le même âge que
son illustre empereur, né à Gand en 1500 !
Quelle est donc la mission de Gérard, le sergent de
la justice du ban de Mellier de la fin du 16ème
siècle ? Qui dirige alors la communauté villageoise
? Pourquoi la Lorraine est-elle "en désert"
lorsque le curé Monsieux arrive au Val-de-Guéblange
à la fin du 17ème siècle ?
Et puis, comment vivaient donc nos ancêtres ? Et puis,
et puis... voilà que l'on regrette de ne pas toujours
trouver dans nos manuels les réponses satisfaisantes
à la foule de questions soulevées !
Heureusement
que nous trouvons parfois quelques détails intéressants
dans les "uvres de loi", dans les
contrats de mariage, dans les testaments ou dans les "inventaires
des biens laissés par la mort" de telle
ou telle personne. On se rend compte que nos aïeux
vivaient alors pratiquement en autarcie. Presque tous demeuraient
à la campagne et étaient très croyants.
Leur vie était rythmée par la nature, par
les travaux des champs et par leurs croyances religieuses.
La
vie du village du 18ème siècle
est organisée par le syndic en Lorraine, par le centenier
ou "vinager" en prévôté
de Neufchâteau. Élus lors d'assemblées
générales souvent réunies à
l'issue de la messe dominicale et regroupant les chefs de famille de
la paroisse, le syndic et le centenier exécutent les décisions
élaborées et votées à haute
voix :
-
Application
des règlements de police rurale pour la défense
des cultures contre les maraudeurs, pour la garde des
bois et des bestiaux,
-
Respect
des règles en matière de culture (assolement),
du droit de pâture,
-
Organisation
de l'entretien ou de la construction de l'église,
du presbytère, de la maison d'école, des
ponts, des chemins,
-
Nomination
des messiers, (bangard en Lorraine, bangarde sur le ban
de Mellier), des forestiers, des régents
d'école, des pâtres, ...
En 1746, les habitants de Gennevaux se réunissent
chez Henri Déom dont la maison est plus vaste que
celle du centenier.
Le
syndic est en outre souvent chargé de la perception
des impôts.
La
communauté d'habitants s'administre donc elle-même,
bien que restant toujours sous le contrôle du seigneur.
Tous les ans se tiennent les "plaids annaux",
importantes réunions à laquelle sont tenus
d'assister tous les chefs de foyers. Une amende est en effet
infligée à tous les absents. Pendant cette
assemblée, on communique les décisions de
la seigneurie, on règle à l'amiable des querelles
de voisinage ainsi que les délits mineurs. Les bangards
qui surveillent les jardins, les prés, les champs
et les bois, présentent leurs rapports sur les infractions
commises. Ces délits sont appelés les "mésus
champêtres".
Pour
veiller au maintien du Régime, les seigneurs de la
terre de Neufchâteau désignent un mayeur. Ce
sont cependant les villageois des localités de l'Évêché
de Metz et du duché de Lorraine qui élisent
leur maire. Investi par le seigneur, le maire représente
donc à la fois la communauté et le seigneur.
C'est le personnage le plus important du village : il décide,
juge, perçoit au nom du seigneur. Il
est aidé dans sa tâche par des échevins,
un sergent, et un clerc-juré. En contrepartie, le
maire bénéficie de nombreuses franchises.
En Lorraine on trouve encore le "haut-maire"
qui fait la liaison entre le seigneur et les maires de chaque
communauté.
Le village se compose de quelques notables vivant de leurs
emplois, pensions, rentes, honoraires ou salaires : le curé,
le régent d'école, un militaire à la
retraite, un noble parfois... Ensuite il y a les artisans
et les gens de métier. Le cordonnier, le forgeron,
le charron, le maréchal ferrant, le tailleur d'habits,
le maçon, le charpentier sont ceux que l'on rencontre
régulièrement mais on peut aussi trouver un
menuisier, un tisserand, un serrurier, un cordier, un cloutier,
un vitrier, un meunier... Certains villages ont leur boulanger,
leur teinturier, leur trafiquant, leur voiturier, leur charretier, leur tailleur de pierres, leur chirurgien, leur bonnetier, leur sabotier, leur
"hardier", leur "couvreur en paille"
ou en ardoises, leur "hostelain". Les bourgs sans pâtre
et cabaretier sont rares et le Val-de-Guéblange a
même une "laboureuse" ainsi qu'un
"garde des bois de son Excellence Monseigneur l'évêque
de Metz", un appelé François... Laforêt.
En Ardenne, on relève aussi des brasseurs, des bûcherons,
des charbonniers et des fileurs de laine. Les bourgs plus
importants comme Neufchâteau, Albestroff ou Fénétrange,
par exemple, sont les centres commerciaux de leur région.
Là, on peut croiser un boucher, un chapelier, un
barbier, un perruquier, un horloger, un tanneur, un bourrelier,
un sellier, un chamoiseur, un chaudronnier, un taillandier, un fossoyeur, un messager, un sculpteur,
un huissier, un procureur, un notaire, ...
Marguerite
Plainchamp, la veuve de Noël Deum, se remarie en 1703.
Son témoin est un... philosophe, appelé Claude
Godefroy ! Et à Neufchâteau en 1766, on cite
entre autres, un théologien, un "clerc tonsuré"
et 84 cordonniers ! À Bastogne, ces derniers sont
tout aussi nombreux. Il ne faut pas oublier que la marche
est alors le... sport le plus pratiqué et la consommation
de chaussures est donc importante. C'est à pied que
les campagnards se rendent dans les bourgades plus importantes
pour y faire leurs achats.
Toutes
ces personnes, y compris le notaire, ont un jardin et élèvent
des poules, des chèvres, des moutons, des porcs,
une ou deux vaches, et possèdent même parfois
des "mouches à miel". Si ces foyers sont nettement majoritaires
dans les gros bourgs, ils ne représentent par contre,
que quelque 20% de la population des villages. Les 80% restants
sont des laboureurs ou des journaliers souvent aussi appelés
manuvres. Le laboureur emploie des journaliers, des servantes.
Son exploitation fait la richesse du village.
Enfin,
il faut encore signaler une autre catégorie d'habitants
: les pauvres et les mendiants. Jean-Laurent Déom
de Nivelet est classé dans cette catégorie
en 1766. Pourtant, le "Cadastre de Marie-Thérèse",
établi au cours de la même année, nous
apprend que Jean-Laurent possède alors "2
jours 3/4 de terres labourables, 1/4 de terres sartables,
1/4 de jardins, 2/4 et demi de prairies, 2/4 d'enclos et
3/4 de bois, 5 jours de landes, bruyères, marais
et autres terres incultes ainsi qu'une maison située
à Nivelet."
En
1766, le village de Léglise comprend 151 habitants
vivant dans 28 maisons. Le village compte donc environ autant
de chefs de famille dont :
-
17%
vivent de leurs salaires, rentes, revenus,... (3 familles
nobles et 6 autres),
-
environ
71,7% vivent des produits de la terre et
-
environ
11,3% des produits qu'ils fabriquent.
On
cite trois écuyers, un messager, trois charrons,
un cordonnier, un maréchal ferrant, un tisserand
ainsi qu'un curé et un vicaire.
Dans
les autres localités de la paroisse on ne trouve
pratiquement que des laboureurs, des manuvres et des
domestiques de campagne. On remarque tout de même
:
-
Un
forestier à Gennevaux qui compte alors
132 habitants. Ici, le pourcentage des gens vivant uniquement
du travail de la terre est beaucoup plus élevé
et atteint pratiquement les 100% !
-
Un
charpentier, un tailleur et un forestier à Les-Fossés
où il y a 116 habitants.
-
Des
ouvriers de forge et plusieurs bûcherons ainsi que
trois charpentiers, deux forgerons, un maçon, un
meunier, deux sabotiers, deux palonniers, un tailleur ainsi qu'un prêtre
et un vicaire à Mellier où il y a des forges
et où on dénombre 170 âmes. C'est
aussi à Mellier que demeurent les deux mayeurs
de la justice du ban.
-
Un
forestier à Wittimont parmi les 105 habitants du
village.
-
Deux
maçons, un meunier, un charbonnier, un forestier
ainsi qu'un vicaire à Thibessart qui compte 142
"bourgeois". On cite également
la présence d'un messager et de deux écuyers.
-
Que
tout le monde vit du travail de la terre à Habaru,
Lavaux, Naleumont, Nivelet, Narcimont et Rancimont où
vivent respectivement 55, 25, 13, 60, 26, et 63 habitants.
Dans
chaque village on cite des bûcherons, des pâtres
ou des voituriers qui sont bien sûr des paysans avant
tout.
Signalons
encore la présence de quatre ermites vivant à
l'ermitage de Bizeu situé dans le bois de Courtelle
près des Forges de Mellier.
Il
faut tout de même encore noter que si Lavaux ne compte
que 25 habitants, ce n'est vraiment pas de notre faute puisque
huit d'entre eux portent notre nom...
Léglise
est bien le "chef-lieu" de la paroisse qui totalise
alors 1058 habitants vivant dans 211 maisons. Mais on constate
que Mellier, où siégeait la justice, contestait
cette suprématie toute théorique.
En 1766 toujours, on dénombre 35 personnes nées
"Deum" dans la paroisse : Léglise (0),
Gennevaux (7), Habaru (1), Lavaux (8), Les-Fossés
(0), Mellier (1), Naleumont (0), Narcimont (4), Nivelet
(8), Wittimont (0), Rancimont (1), Thibessart (5).
La plupart de ces "Deum" sont propriétaires
de leur maison et emploient un ou plusieurs manuvres. C'est ainsi que :
-
"Englebert
Deome" de Mellier (né le 18.6.1744, époux
de Marie-Jeanne Pierrard) possède une maison de
3ème classe, emploie un manuvre
et doit payer 3 écus, 15 escalins et 4 sols et
demi d'impôt.
-
"Pierre
Deom" de Lavaux (né le 24.2.1727, époux
d'Anne-Marie Forman) a une maison de 3ème
classe, emploie aussi un manuvre et paie 7 écus,
16 escalins et 9 sols d'impôt.
-
"Jean-Robert
Deom" de Lavaux (né le 12.1.1733, époux
d'Ève Genin) dispose d'une maison de 2ème
classe, emploie deux manuvres et paie 13 écus,
11 escalins d'impôt.
-
La
veuve de "Jean - Lorend Deome" de Nivelet (il
s'agit de Marguerite Mairesse ; Jean-Laurent Déom
né le 20.9.1716 est décédé
le 23.5.1773) possède une maison de 3ème
classe et a un manuvre. Elle paie 2 écus,
18 escalins et 7 sols et demi d'impôt.
-
"Jacques-Joseph
Deome" de Nivelet (né le 26.11.1753, époux
de Marie-Marguerite Gérard) est propriétaire
d'une maison de 1ère classe. Il a deux
manuvres et paie un impôt d'un montant de
18 écus, 19 escalins et 6 sols.
-
"Jacques
Deome" de Gennevaux (né le 5.10.1757, époux
de Marguerite Roger) est propriétaire d'une maison
de 3ème classe. Il a un manuvre
et paie 3 écus, 12 escalins et 9 sols d'impôts.
Le
"Décanat d'Yvoix" révèle
aussi que les habitants de Léglise élèvent
: 73 chevaux, 150 bêtes à cornes, 700 bêtes
à laine, 30 cochons et 3 chèvres. La "liste
des cochons pour remettre le penage" trouvée dans les "uvres
de loi", nous apprend que Jean Déom de
Narcimont n'élevait qu'un cochon tout comme Pierre
Déom de Lavaux.
Et
l'enseignement ? Sous l'ancien Régime, les enfants
ne vont généralement à l'école
qu'en hiver car les parents ont besoin de leur progéniture
pour les travaux des champs. Mais tous les enfants ne peuvent
pas aller à l'école car elle est payante.
La communauté du Val-de-Guéblange signe un
contrat de trois ans avec Michel Brouquer qui sera chantre,
"marguillier" et maître d'école. Chaque
enfant devra payer un sol par semaine pour apprendre à
lire et un sol et six deniers pour apprendre à écrire.
Au bout de six mois de classe, la dépense, par enfant,
représentait l'équivalent d'un demi-cochon
âgé de six mois... En Ardenne, les contrats
sont semblables. En 1770, chaque enfant doit donner quatre
sols par mois s'il commence à épeler et à
écrire ainsi que six sols par an pour le bois de
chauffage. Mais si en Lorraine le maître
est généralement un "régent d'école"
laïc, c'est toujours un membre du clergé qui
fait l'instruction des écoliers de la "Terre
de Neufchâteau et du ban de Mellier".
Que
peut-on dire sur notre famille dans ce contexte ? À
notre connaissance aucun Deum n'a jamais été
régent d'école, maire ou mayeur. Par contre,
nous avons eu l'occasion de parler de Gérard, de
Jean et de Bertholet, les Deum sergents, en leur temps,
des justices du ban de Mellier, d'Anlier et du Chêne.
Jean
Deum de Rancimont fut échevin de la justice d'Anlier
à partir de 1633. Quelques années plus tard, Jean
Deum de Gennevaux remplit durant 30 ans les mêmes
fonctions à la justice du ban de Mellier ! De plus,
Jean est "vinager" de Gennevaux en 1673.
Plus
tard, le 19 septembre 1785, Jacques-Joseph Déom de
Nivelet prête serment et devient échevin de
la justice du ban de Mellier :
"Aujourd'hui
dix neuf septembre mil sept cent quatre vingt et cinq pardevant
nous maïeur et Echevin de la justice du ban et Seigneurie
de Mellier est personnellement comparu Jacques-Joseph Deom
de Nivelet pourvu d'un emploi d'échevin de cette
justice lequel a prononcé par serment preté
entre nos mains de remplir avec fidélité et
exactitude les devoirs de cet office et ainsi de rendre
bonne et briefe justice sans faveur ni dissimutation en
foi de quoi il a signé avec nous au village de Léglise."
Signalons
encore que Nicolas Deum est nommé "garde du
ban de Vensville" en 1757.
Par
ailleurs et mis à part un marchand, un charpentier,
un "ouvrier de fourneaux", un maçon ou un maréchal-ferrant
par-ci, un prêtre, un militaire ou un sergent par-là,
la seule occupation de nos grands-pères du 18ème
siècle consiste à travailler la terre. Le
"Cadastre de Marie-Thérèse"
de 1766 ainsi que des actes trouvés dans les "uvres
de loi" prouvent que plusieurs d'entre eux jouissent
d'une certaine aisance même si les biens déclarés
alors par Pierre Deum de Louftémont, Gilles Déom
de Tintigny, François Deum de Cousteumont, les enfants
mineurs de Jean Deum, décédé, et d'Anne
Toussaint de Nivelet, Jean Deum de Rulles, Jean Déom
de Narcimont, sont loin de valoir ceux déclarés
par Jacques-Joseph de Senocq, curé de Léglise...
Pourtant, le sol ardennais est pauvre.
Voici, grâce à l'incontournable cadastre de
Marie-Thérèse, la répartition des terres
situées sur le ban de Mellier :

Les terres du ban de Mellier en 1766
Les
neuf villages du ban de Mellier représentaient 4 653
hectares alors que les 23 localités de la terre de
Neufchâteau totalisaient 8825 ha dont 20,5% seulement
étaient des terres labourables, 35,3% des terres
sartables, 8% de prairies, 32,9% de bois et de haies, 1,7%
d'enclos, 0,7% de jardins, 0,1% d'étangs et 0,8%
de terres incultes.
De plus, le nombre élevé d'enfants, on en
compte souvent 8 à 10 par famille, va diviser le
patrimoine. Les héritiers vont donc s'appauvrir progressivement.
Tout cela explique, en partie, que bon nombre de nos aïeux
aient quitté le milieu familial pour tenter de faire
fortune ailleurs. Quelques-uns y parviennent. Arrivés
en Lorraine à la fin du 17ème siècle,
François Deum et Catherine Sagebien laissent en 1733,
un héritage qui peut être estimé à
une bonne vingtaine d'hectares de bonnes terres, ce qui
est considérable pour l'époque.
Le laboureur François Deum est d'ailleurs un homme
remarquable. Non seulement il a acquis de nombreuses terres
ainsi que quatre maisons, mais il prend de plus la décision
inattendue pour l'époque, de se retirer des affaires
en s'attribuant... la retraite ! Alors, il "abandonne"
ses biens à ses six enfants, conservant
tout de même ses maisons ainsi que quelques terres qui lui permettront
de nourrir les bêtes qu'il continue à élever
pour pouvoir vivre. Lorsque François Deum décède,
le 26 mai 1746, le maire du Val-de-Guéblange vient
faire, à la requête de Catherine Sagebien sa
femme et comme le veut la coutume, "l'inventaire
de tous les meubles, effets, titres et papiers de la succession
de feu François Deum". La longue énumération
d'objets parmi lesquels on trouve les habits, le mobilier,
les livres, les ustensiles, les outils permet d'apprécier
le niveau de vie très acceptable atteint par la famille.
Par ailleurs, la présence de huit livres, dont un
bréviaire et deux "autres écrits en
latin", atteste une culture certaine de l'ancien
maître des lieux à une époque où,
répétons-le, il fallait payer le "régent"
pour avoir le droit d'aller à l'école !
On
estime la valeur de chaque chose et on n'oublie ni le tas
de fumier, ni le bois de chauffage, ni les bêtes,
dont une vache "sous poil rouge, un veau de l'âge
d'environ depuis la noël dernière",deux porcs, quinze poules et un coq.
On répertorie également les titres des terres
que possédait encore le défunt.
Les deux experts nommés pour la circonstance estiment
le tout à 976 livres, argent au cours de France. Et puis on peut lire :
"Avons
laissé a la veuve deum son lit garnÿ conformement
a la disposition de la coustume de l'evesché de metz
qui régente la communauté, d'entre laditte
Sagebin dame dudit feu deum son marit."
Et
encore :
"... avons encore pris et reçu le serment
de laditte Catherine Sagebin veuve par lequel elle a aussy
juré et affirmé que tous les meubles porté
audit present inventaire sont tous ceux de la succession
et quavant nÿ depuis la mort dudit deffunt son marit,
elle n'a détournée ny veû detourner
aucune effets par qui que ce soit..."
Un
mois plus tard, le "sergent ordinaire en la justice
du Val-de-Guéblange" se rend au domicile
de la veuve pour vendre et adjuger aux plus offrants les
meubles et effets ci-dessus répertoriés. Catherine Sagebien achète, entre
autres, sa vache, son veau, ses deux porcs et ses "quatre
mouches à miel". Il ne semble pas que les
autres acquéreurs, dont certains sont venus des localités
voisines, aient eu le moindre égard pour la veuve
Deum. Elle doit en effet donner 62 livres pour la vache
qui avait été estimée 48 £ seulement,
12 £ et 10 sols pour le veau, 12 £ et 10 sols
pour les deux porcs, 32 £ pour les quatre ruches d'abeilles,
5 £ et 10 sols pour le bois de chauffage et 5 £
et 10 sols pour les poules et le coq que les deux experts
avaient respectivement cotés 9 £, 9 £,
24 £, 3 £ et 4 £ ! En tout, Catherine
débourse 222 £ et 12 sols pour pouvoir garder
des objets qu'elle avait achetés avec son défunt
mari mais la vente lui rapporte 522 £ et 15 sols...
Cette
enchère allait nous réserver une autre surprise.
Il faut tout d'abord savoir que l'épouse de l'auteur
des lignes de cette modeste production porte le patronyme
de Killian dont les lointaines origines sont sans doute
en Irlande. Nous savions que les Killian étaient
venus, vers 1720, s'établir à Kappelkinger,
une localité située à environ deux
kilomètres de Ventzviller, le pays des Deum. Que
nos grands-pères du début du 18ème
siècle se connaissaient, ne faisait pas le moindre
doute, d'autant que le père Deum avait besoin du
menuisier qu'était le père Killian... L'affaire
cependant se corse quand on apprend que Jacob Killian est
venu acheter trois chemises ainsi que deux cuillères
en étain du défunt François Deum !
Le
30 décembre 1746, le notaire Bienfait d'Albestroff procède, avec le "consentement
et l'agrément de Catherine Sagebien", au
partage des derniers biens de François Deum estimés
à 2 600 £. Il s'agit maintenant d'attribuer
la "succession consistant en des maisons, granges,
escuries, jardins, preids et pasturals délaissés par le décès
de François Deum leur père grand".
Cinq lots ont été préparés
et un tirage au sort a lieu. L'acte du notaire précise
encore :
"Bien
entendu que la dite Catherine Sagebien, mère, belle-mère
des parties partageantes, jouira sa vie durante de la maison
qui est tombée en partage au dit Georges Gérard
et à sa femme et qu'elle jouira aussi d'une place dans
la grange pour ÿ mettre son fourrage et pareillement
une place dans les écuries pour y loger ses bestiaux."
Catherine
Sagebien décède le 22 février 1758.
"L'inventaire des biens de la défunte"
nous permet de constater qu'elle avait toujours une vache
et qu'elle en avait même prêté une autre
à un habitant d'un village voisin! Et pourtant, Catherine avait alors 89
ans ! ...
On
peut être surpris de constater avec quelle facilité
nos pères vont officialiser leurs affaires chez les
notaires. La plupart pourtant ne savent ni lire, ni écrire.
Et si on ignore généralement sa propre date
de naissance, on prend soin, par contre, de noter celle
d'un veau ou d'un poulain, ceci étant bien plus important
que cela. Dans les "uvres de loi" de Mellier
on peut lire, à la date du 11 mai 1725 :
" ... déclare avoir pris à myre ou
autrement à cheptel dez le 7 de ce mois une jument
âgée de trois ans depuis le 21 mars dernier
sous poil noir avec une étoile à la teste
et c'est de Jean Deome de Genveaux au prix et somme de douze
escus à cinquante six sols l'un ..."
Ce
n'est certes pas par plaisir que l'on se rend chez le notaire.
Chacun désire cependant assurer ses arrières.
En Ardenne, l'acquisition d'un bien se matérialisait
de plus par le rite de la bûchette. On prenait un
bâton et on le brisait. La "Justice" et
l'acheteur gardaient chacun la moitié de la bûchette
cassée. L'assemblage parfait des deux morceaux faisait
la preuve de la bonne foi de chacun... Une autre tradition
voulait que l'acheteur paie un "couvre-chef" à
l'épouse du vendeur. C'était un geste de galanterie.
En
Lorraine l'acheteur paie souvent les vins consommés
pendant les tractations :
"...
la présente vente ainsi faite et passée pour
et moyennant la somme de cent cinquante livres, cours de
France, avec les vins...".
ou
encore lors de la vente d'une maison avec grange, écurie
et jardin :
"...
vendue pour la somme de mille cinquante livres, argent au
cours de France, de prix principal et quarante huit livres
même cours, pour les vins consommés entre les
parties..."
On se rend compte que certaines réputations ne datent
pas d'hier...
Veuve
de Noël Deum en 1699, Marguerite Plainchamp se remarie
comme le faisaient la plupart des veuves. Elle épouse
donc à Val-de-Guéblange le 10 juin 1703, Gilles
Mathieu, veuf de Catherine Gilles. Un contrat de mariage
est passé "pardevant Xphe Stourm, tabellion commis en la châtellenie
d'Albestroff ". On y précise que la mariée
gardera ses "bagues ioÿaux et ses habits de quelle nature ils
puissent estre". Ensuite Marguerite assure l'avenir
de son fils François :
"... en outre les dits Mathieu et Plainchamps déclarent
ne rien prestendre aux meubles nÿ immeubles délaissés
par le dit Noël Deum dont le dit François Deum
peut iouir à présent de quelle
nature ils puissent estre et dou ils puissent venir et si
la ditte espouse apporte en mariage et fasse amener quelque
pièce de bestes à cornes au logis de son futur
espoux, si elle survy elle les reprendra avant partage ou
hestimation d'icelles qu'elle en fera faire avant de les
amener au logis du dit Mathieu, et si c'est Gilles Mathieu
qui survy il partagera les dites bestes par moitié
avec le dit François Deum ou ses représentants
et les dits futurs conioints apportent en communautez, scavoir
le dit futur espoux la somme de nonante livres et la ditte
espouse une somme de trente livres et une petite maison
valant quarante cinq livres qu'elle retient au dit Vensville
qui est l'ancienne maison de son défunct mary..."
Comme on peut le constater, rien n'est laissé au
hasard !
Lorsque
les enfants du premier lit sont encore mineurs, la veuve
prend toutes les dispositions nécessaires pour garantir
leur bien-être. Catherine Ismert est veuve de Pierre
Deum en 1735. Elle se retrouve seule avec ses trois enfants
dont l'aîné, Nicolas, n'a que cinq ans. Dans
le contrat du mariage qui va l'unir à Thierry Deprez,
elle fait préciser :
"Que les enfants de la dite future espouse avec
son deffunt mary seront nourys, élevés et
habillés aux frais de la future communautée
jusqu'à leur âge de majorité ou qu'ils
seront pour eux par mariage ou autrement."
Dans
la région de Léglise les prêtres remplissent
parfois les fonctions du notaire. Alors, l'écriture
et le style changent bien évidemment :
"L'an
1729 du mois de janvier le douzième jour ont comparu
personnellement pardevant moi Protonotaire Apostolique et
Curé de l'Eglise, Jean Deum de Genvaux..."
La
célibataire Marie Deum, née le 16 février
1687 à Gennevaux, fait son testament le 3 mars 1749
pardevant H. De Senocq, curé de Léglise :
"Au
nom du père et du fils et du St Esprit. Ainsi soit-il.
Cejourd'hui troisième du mois de mars mille sept
cent et quarante neuf pardevant moy Curé de la paroisse
de Léglise, personnellement comparu marie deom du
village de genveau laquelle jouissant de ses droits et en
plein jugement et entendement comme il m'a paru et aux témoins
qui seront cy-après dénommés et voulant
disposer du peu de biens que dieu lui a accordé en
ce monde, nous a déclaré ses volontés
de dernières dispositions, en la manière et
forme qui suit :
premièrement elle recommande son âme à
dieu son créateur, à la B. vierge marie sa
bonne patronne, à son ange gardien et à toute
la Cour céleste et choisi pour lieu de sa sépulture
le cimetière de son église paroissiale, et
laisse le soin de prier dieu pour le repos de son âme
à ses héritiers qui seront plus bas dénommés.
2èment, elle laisse aux enfans de henry deom, son frère, tant présent
qu'avenir tout son bien fond qui lui appartient et tout
ainsi qu'elle en jouit pour être partagé également
entre eux.
3èment, elle charge henry deom, son frère,
de faire célébrer ses exeques d'abort que le Seigneur l'aura appellé
de ce monde et d'y inviter les vicaires de la paroisse pour
y servir une fois da moins à diacre et soubsdiacre.
4ément, elle prie henry deom, son frère, de
lui faire célébrer des messes basses à
un escalin chaque pour les dettes cy-dessoubs énoncées,
scavoir six pour celle que Louis pierre lui doit et huit
pour celle qui lui est düe par nicolas olivier, tous
deux du vilage de genveau.
5ément, elle charge en outre henry deom, son frère,
de douze messes à un escalin chaque.
6ément, elle laisse à marie deom sa filieule, une jupe violette de
petite serge.
Enfin elle laisse tout le reste de son meuble de quelle
nature qu'il puisse être à henry deom son frère
avec charges et conditions susdites..."
Si
en Ardenne, tout le monde ou presque, est catholique, en
Lorraine on trouve également des protestants et des juifs. Cela engendre de graves
problèmes avec le reste de la population. En 1740,
plus de 180 familles juives vivent au duché de Lorraine
où elles font déjà beaucoup de commerce
et surtout pratiquent le prêt. La justice a énormément
d'affaires à juger comme au Val-de-Guéblange
le 12 octobre 1765 quand "Joseph Salomon, juif demeurant
à Hélimer" réclame de l'argent
à Nicolas Deum de Ventzviller. Il faut souligner que le qualificatif
juif était mentionné chaque fois qu'une personne
de cette confession passait devant une autorité.
On ne conçoit plus de nos jours que des différences
de croyances, maintenant considérées comme
insignifiantes, aient pu engendrer tant de différends.
Faut-il rappeler que huit guerres de religion opposèrent
catholiques et protestants entre 1562 et 1598 ? L'intolérance
a parfois rendu impossible la cohabitation entre des personnes
de confessions différentes. Le temps a doucement
atténué les rancurs, mais n'a-t-on pas
vu renaître certains antagonismes au cours de la Seconde
Guerre mondiale ?
À
notre connaissance, les "Deum" ont toujours été
catholiques mais comme pour presque toutes les familles,
la religion n'est plus la valeur fondamentale du milieu
dans lequel nous évoluons aujourd'hui.
Nous
terminerons ce chapitre en mettant l'accent sur le rôle
secondaire accordé à la femme sous l'ancien
régime. Ce n'est pas Marie Déom, mais la veuve
de Charles Collignon de Mellier qui achète une maison
avec écurie, grange et jardins. Il faut lire la "marque" de
l'acheteuse pour apprendre qu'il s'agit de Marie Déom
! Marie, comme toute femme ou comme tout enfant ardennais,
doit être parrainée par un mambour, sorte de
tuteur, d'administrateur testamentaire, lorsqu'elle veut
vendre ou acheter un bien.
C'est le rôle que tient Jean Deum de Louftémont en 1723 :
"
... mambour et curateur des enfants délaissés
par la mort de feu Mathieu Strainchamp et Françoise
Robert décédée depuis peu..." .
Plus tard, en 1796, Jacques Déom, l'époux
de Marguerite Roger, sera mambour de la paroisse de Léglise.

Tiré de "Québec Directory,
1857".
Nom d'origine flamande. Dejonghe : "le
jeune".
Élmire épouse Louis Rivest le
17 mai 1897 à Montréal. Elle est alors Élmire
Déhon !
Expression québécoise consacrée.
Où 5 218 habitants ont été
recensés en 1981.
Nous remercions le docteur Guy Déom
de Montréal de nous avoir transmis cette étonnante
nouvelle.
Voir "La Presse", journal
de Montréal, du 4 août 1990.
1894 - 1994 : Basile était donc né,
presque jour pour jour, un siècle avant notre visite.
Rappelons que seuls les registres de plus de cent ans sont mis
à la disposition du public.
On remarque que Basile n'a pas de parrain.
Cela arrive fréquemment. Parfois l'enfant a seulement
un parrain. Il arrive toutefois que le nouveau-né ait
un parrain et une marraine.
Non, il n'y a aucune faute de frappe : il y a bien
le chiffre "8" dans le nom de la grand-mère
de Joseph Déom. Ce chiffre se prononce comme un "ou".
Certaines terminaisons de noms s'écrivent "k8e"
et d'autres "kwe". Dans les deux cas, il faut lire
"koué".
"Archives personnelles". Voir lettre n°697
du 25.11.1994.
"Archives personnelles". Voir lettre n°738
du 19.1.1995.
Voilà l'explication attendue...
Voir
page123
"Archives personnelles". Voir lettre
n°1170 du 10.8.1996 : "The Deome's spoke French,
until lost in the American culture", c'est à
dire : "Les Deome parlaient français avant de
se fondre dans la culture américaine".
Précisons tout de même que le
20ème siècle ne se terminera que le
31.12.2000.
Assemblée appelée "vinage"
en Ardenne.
Jean-Robert Deum est centenier de Lavaux en
1766 : A.E. Arlon, "Cadastre de Marie-Thérèse",
n°349.
"Formule du serment à pretter
par les bangardes.
Cejourdhuy ................ pardevant nous de la Justice de
Mellier est comparu .................... choisis par la Communauté
de ................ lequel a promis par serment réellement
pretté entre nos mains de veiller soigneusement à
la conservation des fruits champêtres de toute espèce
dans toute l'étendue du ban de la dite Communauté
et de faire exact rapport en Justice de tous les mésus
qu'il aura rencontré sans avoir aucun égard si
les parties intéressées se sont arrengées
sur leurs dédomagement ou pas et signé avec nous
de Justice." (A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n°1604-1605, première moitié du
18ème siècle.)
A. E. Arlon : Geubel et L. Gourdet, "Histoire
du Pays de Neufchâteau", page 269.
Plaids annaux de 1778 au Val-de-Guéblange
: élection du maire, du 1er échevin,
du 2ème échevin, du greffier et du
sergent. Voir "série B", n°5090 aux A.
D. Moselle (Metz).
Concernant le Val-de-Guéblange, la
haute justice était confiée au bailliage de Vic-sur-Seille.
Souvent appelé tissier.
Marchand ambulant, colporteur.
Fabricant de charrettes.
Barbier pratiquant la saignée ! Gilles
Mesancelle est chirurgien et maire du Val-de-Guéblange
en 1724.
Dans l'ordre : gardien de troupeaux, ouvrier
couvrant les toits, aubergiste (parfois aussi : celui chez qui
on loge).
Coiffeur.
Préparateur de peaux.
Fabricant d'outils.
A.E. Arlon : "Décanat d'Yvoix".
On distingue le maître cordonnier, le cordonnier, l'apprenti
cordonnier et le garçon cordonnier ! Notons qu'en 1766,
Neufchâteau compte 817 habitants.
Pierre Hannick : "Neufchâteau
de 1755 à 1814", page 240.
Abeilles.
Le "laboureur à 1 charrue"
possède 5 à 6 chevaux et exploite 9 à 12
ha. Rares sont les "laboureurs à 3 charrues"
qui ont 16 chevaux. Le "laboureur à ½ charrue"
a 3 chevaux et même moins.
A.E. Arlon : "Cadastre de Marie-Thérèse",
n°349.
A.E. Arlon : "Décanat d'Yvoix".
Le forestier est un garde des bois qui cultive
bien évidemment aussi ses terres.
Le "Dictionnaire historique de l'ancien
langage François", donne : "Pièce
de bois ferrée et munie de crochets à laquelle
on attache les traits des chevaux".
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier, n°1604-1605, "Rolle des aides imposé
au ban de Mellier par mendement du 15 mars 1780".
Penage, pasnage : droit de faire paître
les porcs. Redevance due au seigneur pour la glandée
et pâture (on disait alors la paisson) des porcs.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier, n°1604-1605, le 23.12.1762.
A. D. Moselle (Metz) : "3E32", page
123 du 29.3.1751.
Membre du conseil de fabrique chargé
d'administrer les biens de la paroisse.
Pierre Hannick : "Neufchâteau
de 1755 à 1814", page 227.
Jean Deum né vers 1577. A.E. Arlon
: "Justice d'Anlier" n°24, page 88.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
Mellier, n°1566, page 59 du 24.4.1673. Jean Deum, né
vers 1610, est l'époux de Catherine Olivier.
A.E. Arlon : " uvres de loi"
de Mellier, n°1576, page 14 du 19.9.1785. Jacques-Joseph
Déom avait été baptisé le 26.11.1753.
"Briefe" : brève ;
"dissimutation" : dissimulation ?
A. D. Moselle (Metz) : "série
B", n°5085 du 11.10.1757. Autrement dit, Nicolas était
bangard. Plus tard le bangard sera appelé garde champêtre.
Lorsque le fourneau deviendra... haut cet
ouvrier sera appelé haut-fourniste ! Que les historiens
nous pardonnent cette boutade...
A.E. Arlon : "Cadastre de Marie-Thérèse"
n°33, 160, 347, 349 et 350. Les biens de Pierre Deum de
Louftémont, par exemple, sont évalués à
717 écus, 3 escalins, 4 sols et 2 deniers alors que ceux
du curé Jacques-Joseph de Senocq valent 7474 écus,
7 escalins, 6 sols et 1 ½ deniers ! ...
Graphique réalisé à partir
des données fournies par "Atlas Historique du
duché de Luxembourg de J. Ruwet et C. Bruneel"
(A. E. Arlon).
Pierre Hannick : "Neufchâteau
de 1755 à 1814", page 20.
Notaire St Py de Albestroff, A. D. Moselle
(Metz) : "3E22", page 21 et suivantes du 11.4.1733.
François et Catherine vendent une maison
en 1735, une autre en 1737 et les enfants héritent des
deux dernières en 1746.
A. D. Moselle (Metz) : "série
B", n°5082 du mardi 7 juin et du mercredi 8 juin 1746.
Le veau a donc environ 5 mois.
Une livre valait 20 sols et le sol était
l'équivalent de 12 deniers. Dans la région, on
payait aussi en livres, cours de Lorraine, qui valaient sensiblement
moins. Avant le rattachement du duché de Lorraine au
royaume de France en 1766, il fallait environ 1,4 £ (Lorraine)
pour obtenir 1 £ (France).
A. D. Moselle (Metz) : "série
B", n°5082 du 13.7.1746.
A. D. Moselle (Metz) : "3E27", page
145 et suivantes.
Prés et pâtures.
En 1733, on parlait de six enfants. Entre-temps
est donc probablement décédé Joseph, le
benjamin de la famille, resté célibataire. Le
registre des décès du Val-de-Guéblange
ne mentionne pas ce fait mais Joseph a bien entendu pu mourir
dans une autre localité.
Marie-Anne Deum, fille de Catherine.
A. D. Moselle (Metz) : "3E33", pages
163 et suivantes du 3.3.1758.
A.E. Arlon n°1562, page 50.
Prendre à "myre" ou
à "cheptel" : prendre en location. Il
s'agit ici de Jean Deum époux de Jeanne Jacob.
A. D. Moselle (Metz) : "3E45", page
229 du 26.4.1783 lors de l'achat d'une maison par J.P. Schmitt
et Catherine Deum. L'argent dépensé pour les vins
représente donc environ 4,5% du prix de la maison...
Abréviation de Christophe.
A. D. Moselle (Metz) : "3E17", pages
37 et 38.
Joyaux
Jouir
Icelles = celles-ci ; par ailleurs, iceluy
= celui-ci.
A. D. Moselle (Metz) : "3E23", page
82 et suivantes du 16.11.1735.
A.E. Arlon : "Cure de Léglise
II - 38 - 84" du 12.1.1729. L'acte est signé
Pierre Charles Juste Goffin, curé de Léglise.
A.E. Arlon : "Curés de Léglise".
Henry Deum né le 28.3.1690
Obsèques.
Marie Déom est née le 5.1.1714
à Vesqueville.
Étoffe légère de laine.
Baerenthal, dans le pays de Bitche, était
une paroisse totalement protestante. Notons que les réformés
refusèrent le calendrier grégorien qui avait remplacé
le calendrier julien en 1582.
A. D. Moselle (Metz) : "série
B", n°5086.
A.E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n°1574, pages 13 & 14 du 29.3.1784.
Ce Jean Deum, né à Nivelet et
baptisé à Léglise le 22.2.1684, est l'ancêtre
des Déom dont beaucoup habitent aujourd'hui encore à
Louftémont, Behême, Anlier et Habay.
A.E. Arlon : "Justice d'Anlier",
n°42 du 13.7.1723.
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