C'est
à Gennevaux, paroisse de Léglise, dans le massif de l'Ardenne que l'on trouve
les premières traces de l'existence de notre famille. En
1637, quand débutent les registres paroissiaux de Léglise,
les Deum sont installés là depuis, au moins, un
siècle déjà !
Outre les très précieux actes d'état civil,
l'homme a eu la sagesse de vouloir conserver d'autres documents
dont certains datent du 16ème, voire du 15ème
siècle.
Les
"Justices subalternes", par exemple, contiennent des
actes transcrits par les cours de justice des seigneuries de l'époque
puis par les notaires. Les "uvres de loi" officialisent
les transactions de biens, établissent des testaments ou
des contrats de mariage. "Justices, Rôles, Requêtes,
Procédures, Procès, Sentences" nous permettent
de prendre connaissance de certains différends ayant opposé
nos ancêtres.
Le
tableau ci-dessous précise, pour la région qui nous
intéresse, l'année du premier acte disponible.
Anlier
|
1630
|
|
|
Menufontaine
|
1586
|
Bastogne |
1491
|
|
|
Neufchâteau
|
1566
|
Chêne |
1583
|
|
|
Orgeo
|
1531
|
Ébly |
1631
|
|
|
Paliseul
|
1569
|
Hotte |
1597
|
|
|
Rulles
|
1689
|
Mellier |
1571
|
|
|
Witry
|
1607
|
Léglise
faisait alors partie de la Seigneurie de Mellier où se
tenait la "Justice". Cette autorité était
formée d'un mayeur, de plusieurs échevins, d'un clerc juré et d'un sergent. Ce dernier était chargé de faire
appliquer les décisions prises. Lorsqu'on vendait des terres
la transaction était donc faite devant cette "Justice" qui réglait aussi et surtout, la vie
de la communauté jugeant les différends qui ne manquaient
pas de survenir. Ces documents peuvent donc nous permettre de
remonter un peu plus le cours de l'histoire d'une famille.
Les
"uvres de loi" de Mellier débutent donc
en 1571 et nous y trouvons notre patronyme dès 1583 quand
Gérard Deum et sa femme Isabeau achètent une "faigne" . Les quarante trois autres actes qui seront
encore consacrés à notre famille avant 1637, permettent
de dire que Gennevaux est bien le berceau de notre famille. Grâce
à ces actes souvent très difficiles à lire,
certains mots étant carrément illisibles, il nous
a été possible de reconstituer les familles, en
partie du moins. Il est certain que Gérard, avait au minimum
un frère et une sur : Jean et Catherine. Cette première
génération connue est née aux alentours de
1540. Elle est donc composée de :
- Gérard
né vers 1536. Sergent de la justice de Mellier, Gérard
habitait à Gennevaux avec son épouse prénommée
Isabeau.
- Jean né
vers 1540. Bien que marié et père de famille il
n'est jamais fait allusion à l'identité de son
épouse. Jean qui demeurait à Rancimont, était
sergent de la justice d'Anlier.
- Catherine
née vers 1542 vivait à Gennevaux avec son mari,
Lambert Bradefer. Le couple avait une fille unique : Jeanne
Bradefer. Cette dernière, restée célibataire,
fait don, à l'église de Léglise, de prés,
de terres labourables et sartables dont il est difficile d'apprécier
la valeur réelle car aucune surface n'est mentionnée.
L'héritage semble cependant considérable. Cet
acte très important, daté de 1615, donne non seulement la preuve des liens
unissant Gérard, Jean et Catherine, mais nous permet
aussi de savoir que nos ancêtres étaient paysans.
Grâce à cela nous allons pouvoir mieux les pister
dans leurs déplacements et nous allons aussi apprendre
à mieux les connaître car ils vont apparaître
dans les actes à l'occasion de ventes et d'achats de
terres.
Qui
sont les parents de Gérard, Jean et Catherine ? L'acte
de 1615 y fait bien allusion :
"Après
la présente donation comparut Jean Deum demeurant à
Rancyemont au nom de son père..."
Quel
dommage que l'identité du père ne soit pas précisée
ici ! Nous venons, sans doute, de perdre la dernière possibilité
de connaître une génération supplémentaire.
Toujours
avant 1637, on trouve aussi notre nom dans les registres de Bastogne,
de Hotte, de Menufontaine, de Neufchâteau, du "Chesne"
et d'Anlier. Déjà notre famille s'était "répandue"
dans toute la paroisse et même au-delà
Nous
apprenons ainsi que dès 1598, un François Deum demeure à Hotte
avec sa femme Isabeau. François fait bien partie de notre
famille car il est :
- le fils
de Jean Deum de la première génération
qui meurt à Rancimont en 1617,
- l'oncle
de deux frères de Gennevaux tous deux appelés Jean Deum.
Un
document du 22 juin 1626 nous apprend le décès de François
Deum de Hotte. Sa veuve et ses héritiers sont alors assistés
de "Sieur Jehan Deum de Rancimont leurs beau-frère
et oncle [
]."
Les actes d'état civil de Hotte sont repris dans les registres
paroissiaux de Fauvillers qui ne commencent qu'en 1679. Nous n'y
avons trouvé aucune trace de notre famille. Un document,
daté du 13 février 1613, précise pourtant
que le franc-homme, François Deum, est le père de
quatre enfants. Ces derniers n'ont donc pas laissé
de descendance. De plus, ils sont morts avant 1648 puisque à
ce moment-là, les deux Jean Deum de Gennevaux héritent
"des biens provenant de feu François Deum leur
oncle".
Il
est également question de Jean Deum et de Catherine sa
femme, demeurant à Ébly en 1587. Cette localité est très proche
de Léglise. Jean est probablement issu de notre famille.
Nous n'avons cependant pas trouvé l'indice qui en donnait
la preuve. Jean n'était peut-être déjà
plus que le cousin de Gérard, Jean et Catherine, les Deum
de la première génération...
Grâce aux "uvres de loi" de Chêne
qui était alors une seigneurie, nous pouvons reconstituer,
en partie du moins, la descendance de Jean Deum d'Ébly
jusqu'au baptême, le 23 septembre 1689, de Marguerite, fille
de Gérard Deum et de Jenne sa femme et petite-fille de Bertholet Deum
et de Jeanne... Bertholet. Bertholet Deum était sergent
de la justice du Chêne en 1662. Cette "profession"
paraît décidément être une vocation
chez nos aïeux !
Notre patronyme disparaît alors des registres d'Ébly
et il faut attendre 1815 pour le voir réapparaître.
Ces nouveaux Deum n'ont évidemment plus de rapport direct
avec ceux des 16ème et 17ème
siècles.
Dans
les "Justices subalternes" de Neufchâteau se trouve aussi le testament
de Jeanne Catherine Deum de Namoussart, veuve de François
Didier. Jeanne Catherine a deux frères Gilles et Jean.
Jeanne Catherine et ses frères sont les enfants de Pierre
Deum de Namoussart, déjà décédé
en 1629. Ce dernier pourrait bien être un frère
de Jean Deum d'Ébly dont il est question ci-dessus. Cette
branche ne laisse aucune descendance dans la région.
Par
ailleurs, dans un acte du 8 octobre 1635, on peut lire : "comparurent en leur
personnes Isabeau et Bétheline, sur et fille de feu
Pierre-Gérard Deum demeurant à Seure ........, vendent un champ situé
au finage de Genva ...... ". Les filles Deum n'ont évidemment
pas permis à notre nom de se perpétuer dans cette
région. Pierre était sans aucun doute un fils de
Gérard Deum né vers 1536.
Un
Robert D'heum, maître des postes à Hollange apparaît
encore dans "Justices" de Bastogne en 1627 puis en 1632. Rien ne prouve que ce Robert, marié
à une Véronique, ait un lien avec les Deum de Léglise.
On ne retrouve aucune descendance de cette famille dans les registres
paroissiaux.
Qui prétendait
que nos ancêtres ne voyageaient pas beaucoup ? Comment
expliquer alors la présence de :
-
François Gérard, fils de feu François
Deum de Gennevaux, à Liège en 1627,
-
Ferry
Guillaume, fils de Guillaume Deum et de Marguerite Le Terminare
qui demeure "proche de Spyre en Allemagne",
selon un acte du 11 décembre 1617 par lequel il vend ses biens situés
sur le "ban et par toute la Seigneurie de Mellier"
?
On ne
retrouve aucune trace de François Gérard dans
les registres de Liège et il est difficile d'aller
faire d'hypothétiques recherches en Allemagne dans
des villages proches de "Spyre"... Les données sont vagues mais
la voie est tracée pour tenter de découvrir
la possible descendance laissée outre-Rhin par l'oncle
Guillaume. Avis aux amateurs !
Quand
la partie supposée intéressante des documents
contenus dans "Justices Subalternes" est exploitée,
on a hâte de se mettre à la recherche d'autres
trésors. C'est ainsi que "Avertissement sommaire
et Général a la qualité des habitans
de la Terre de Neufchâteau et du ban de Mellier",
établi en 1628, nous apprend que Salomon Deum de "L'Eglisse"
est un bourgeois taillable alors que Jean Deum de "Genvaulx"
est un gentilhomme franc. Si cet état dispensait Jean de
payer l'impôt, il ne lui conférait aucun titre
de noblesse.
Le très intéressant recensement réalisé
en 1561 avait déjà dressé la liste des
feux existant dans chaque village de la "Prévôté
de Chiny et Terre de Neufchâteau". La lecture
n'est pas toujours facile mais une fois que le nom est repéré,
on finit par déchiffrer la page tout entière
en réunissant les compétences de Messieurs Alexandre
et Hannick.
Le seul "feu" concernant notre famille est
celui de Gérard découvert à Gennevaux.
Il faut cependant savoir que Rancimont, où habitait
le sergent Jean Deum, appartenait à la Prévôté
d'Arlon bien que faisant partie de la paroisse de Léglise.
Le recensement de 1561 que nous avons consulté ne comprend
donc pas Rancimont. Quant à Catherine Deum, l'épouse
de Lambert Bradefer et la sur de Gérard et de
Jean, nous n'en trouvons aucune trace. Mais était-elle
déjà mariée ?
La photocopie, reproduite ci-dessous, est extraite de ce recensement.
En voici la "traduction" :
Colin
Le noire Jehan
Exempts
et non Contribuables pour cette
fois
henry
le noire Jehan mendiant
Les habitants de Narcimont Contribuables et non
exempts sont en nombre de cincq feuz
Genneva
henry
le paige
Le fils henry le paige
Colin hersey
Jehan le Comte
Gérard deum.
|
Nous retrouvons
ici Gérard Deum, le sergent de la justice du ban de Mellier
à la fin du 16ème siècle. Sa famille
est donc une des cinq établies à Gennevaux en 1561.
Cela signifie que Gérard a déjà des enfants
à ce moment-là, qu'il a donc une trentaine d'années,
peut-être même un peu plus... Mais qui sont ses parents
? D'où vient-il ?
Décidément
nous n'en saurons jamais davantage.
Et
pourtant quelques années plus tard...
Les
Archives de l'État d'Arlon conservent précieusement
180 mètres d'archives répertoriées sous l'intitulé
: "Grand Conseil de Malines - Appels du Luxembourg".
Ouvrons une parenthèse pour préciser que les différends
ayant de tout temps opposé les gens ont rendu inévitable
l'existence de cours de justice.
La première instance était la justice de la seigneurie.
Pour la région qui nous intéresse cette justice
siégeait à Mellier. Nous en avons déjà
parlé. Il était possible de faire appel à
la sentence rendue par cette cour au "Conseil de Luxembourg".
Enfin, un dernier recours était encore envisageable à
la cour suprême de Malines appelée "le
Grand Conseil de Malines" qui avait été
crée par Charles le Téméraire. Cette haute
instance fonctionna de 1466 à 1783.
Eh
bien, dans ce "Grand Conseil de Malines - Appels du Luxembourg"
se trouve le procès ayant opposé Henry de Laval,
Gilles de Montplainchamps, Englebert Conrotte de Léglise
à Jehan Deum de Gennevaux. Cela se passe en 1549 ! La manière
dont ce document fut découvert mérite sans doute
d'être contée...
Nous
sommes en 1997 aux A.E. d'Arlon. Deux passionnés de généalogie
aiment se retrouver là ; l'un est Français, l'autre
est Belge. Le premier dévore les "uvres de loi"
de Mellier. Il est à la recherche de tout document relatif
à la famille "Deum". Le second est en train de
parcourir un répertoire dactylographié, réalisé
en 1949, donnant par procès, les noms des protagonistes
jugés en appel à la cour de Malines dont nous venons
de parler. M. Alexandre, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'applique
à relever les références des dossiers susceptibles
de l'intéresser. Ce travail est ardu car il demande une
concentration qui tend à se diluer au fur et à mesure
que le temps s'écoule. Soudain M. Alexandre lève
la tête :
"Vous
est-il déjà arrivé de trouver des Denin à
Gennevaux ? "
La
réponse du Déom que presque toute la famille "Deum"
connaît est négative.
M.
Alexandre :
"Alors ce Jehan Denin de Gennevaux indiqué ici
est en fait Jean Deum de Gennevaux ! Venez voir."
Le
répertoire, tapé à la machine à écrire
répétons-le, indique : "1549 : Henry de
Laval, Gilbert de Montplainchamps, Englebert Conrodt de l'Eglise,
contre Jehan Denin de Gennevaulx".
Et
M. Alexandre de poursuivre :
"Le
jambage de Denin et Deum est absolument identique. Faisons abstraction
du 'D' et du 'e', il nous reste nin et um. Cela fait 5 'pattes'
de part et d'autre. Rappelez-vous aussi qu'à l'époque
on 'pointe' le 'u' pour éviter la confusion avec le 'n'."
La
démonstration est confirmée par M. Hannick. M. Duparque
a donc confondu Denin et Deum ce qui se conçoit aisément.
Ahurissant ! La présence toute proche d'un "Descendant
de Guillaume Deum" a sans doute quelque peu conditionné
la découverte de notre ami toujours aussi désireux
de faire plaisir. Mais quel à propos et quel pouvoir de
déduction !
Chapeau,
M. Alexandre ! Et merci.
Mais
il faudra aller consulter le fameux dossier à Bruxelles,
car la direction des "Archives du Royaume" vient tout
juste de décider de transférer les 180 mètres
du "Grand Conseil de Malines" dans la capitale...
Le
procès comprend trente pages pas toujours faciles à
lire et à comprendre. Le texte est heureusement très
bien conservé, l'encre étant notamment de très
bonne qualité.
Les
pages suivantes vous montrent deux extraits de ce document que
nous avons pu photocopier entièrement.
Mais quels motifs ont donc poussé Henry de Laval, Gilles
de Montplainchamps et Englebert Conrotte à traduire Jehan
Deum en justice ?
En
1548, Jehan Deum a été désigné avec
trois autres hommes pour collecter un impôt destiné
surtout à soutenir les dépenses des armées
: les "aides". Nous apprenons que deux des quatre
hommes sont des "francs-hommes" alors que les
deux autres sont des bourgeois. Le franc-homme jouit de nombreuses franchises et exemptions
mais il doit accomplir le service militaire à cheval chaque
fois qu'il est requis par son seigneur. Jehan Deum est probablement
un franc-homme car il est l'incontestable "chef collecteur".
Les ennuis de Jehan Deum commencent lorsqu'il veut faire payer
l'impôt à trois hommes de fief : Henry de Laval,
Gilles de Montplainchamps et Englebert Conrotte. L'homme de fief
est un vassal à qui le seigneur accorde un bien en viager
: le fief. En échange, l'homme de fief est entièrement
dévoué à son seigneur et tient des chevaux
et des armes à la disposition de son bienfaiteur.
Les trois hommes, en tout cas, refusent de payer l'aide prétendant
en être exemptés depuis fort longtemps. Deum fait
"gaiger" leurs chevaux par un huissier. Alors la justice est saisie.
La cour de Neufchâteau, celle de Luxembourg ensuite, les
hommes de fief ayant fait appel, donnent raison à Jehan
Deum. Cette fois, c'est le "Grand Conseil" de
Malines qui devra trancher suite à un nouvel appel déposé
par les trois hommes.
C'est le jugement de Luxembourg qui a été découvert.
Retrouverons-nous un jour l'ultime sentence ? Cela est beaucoup
moins sûr.
Ce procès nous apprend aussi que les "gecteurs" ont levé 86 florins d'or au lieu des
38 indiqués par leur ordre de mission. Ont-ils essayé
de détourner de l'argent ? Nous n'allons pas tenter de
refaire le procès, cinq cents ans après les faits
! Nous sommes, de toute manière, juge et partie ! Mais
tout de même...
Tout d'abord personne ne semble très ému de constater
que la somme ramassée représente plus du double
de ce qui était prévu. D'un autre côté,
on est en droit de penser que nos "gecteurs"
se seraient débrouillés pour cacher leur méfait.
Ici, tout le monde connaît exactement la somme collectée.
Il est donc beaucoup plus logique d'estimer que les quatre hommes
ont tenté de se faire bien voir par le seigneur, surtout
Jehan Deum, probable franc-homme, donc doublement intéressé
par une bonne levée d'impôts...
Jehan Deum est en tout cas le représentant d'une génération
née vers 1500. Comme Charles Quint ou François 1er
! Songez que Christophe Colomb vient seulement de découvrir
l'Amérique ! Quelle chance de pouvoir suivre ainsi les
traces de sa famille pendant cinq siècles de son histoire
!
Nous
voici donc arrivés en haut de la pyramide. Maintenant nous
allons tenter d'en redescendre en cherchant à compléter,
le mieux possible, l'immense puzzle qui nous mènera chez
les "Deum" du 21ème siècle...
Un
premier bilan nous indique qu'à la fin du 16ème
siècle 32 "Deum"
ont été repérés dans la région
: 8 filles et 24 garçons.
Place
maintenant aux recherches classiques réalisées à
partir de la consultation des registres paroissiaux !
Gennevaux,
berceau de notre famille (Photo prise en 1994)
Au
17ème siècle
Seules
les "grandes" familles dotées d'importants patrimoines
avaient des archives généalogiques et notariées
qui permettaient de reconstituer leur histoire pour des raisons
faciles à deviner... Pourquoi a-t-on obligé les
curés à tenir des registres authentifiant les actes
qui retracent les principaux événements de la vie
d'une personne ? Le contrôle des mariages devenait crucial
car les problèmes de consanguinité étaient
de plus en plus sérieux, dans nos campagnes surtout. Nos
ancêtres vivaient trop fréquemment en vase clos :
on naissait, on grandissait, on se mariait et on mourait dans
le même village. Après l'ordonnance de Villers-Cotterêts
de 1539, qui ne sera réellement appliquée d'une
manière générale qu'au cours du 17ème
siècle, il faudra une dispense de Monseigneur l'Évêque
pour pouvoir se marier entre cousins germains !
Il faut préciser
que beaucoup de curés n'accordaient qu'une importance secondaire
à la tenue de leurs registres. Certains peuvent même
être accusés d'avoir parfois oublié de transcrire
quelques actes ! ...
À Fays-les-Veneurs, par exemple, où des actes notés
sur des feuilles volantes par l'ancien curé, Louis Jean
d'Alle, sont récupérés en 1669 par l'abbé
Gérardy. On comprend mieux qu'il n'y ait que 16 actes dans
la paroisse entre 1642 et 1663 !
À Amberloup, toujours en Belgique, on peut lire ce rajout
porté par le prêtre : "Morts omis par le
Rd Sire L. Petitjean, curé d'Amberloup et que j'ai trouvé
écris de sa main sur des feuilles volantes." S'ensuit
une bonne cinquantaine d'actes de décès...
À Léglise on ne relève aucun décès
entre le 31 décembre 1774 et le 31 décembre 1778.
Dans cette paroisse et à cette période on enterrait
pourtant environ 18 personnes par an !
Des documents
ont aussi pu être perdus ou détruits pendant une
guerre ou au cours d'un incendie...
Le tableau
ci-après indique l'année à partir de laquelle
il nous est possible de consulter les registres des paroisses
de la partie de l'Ardenne qui nous intéresse :
Paroisses
et annexes
|
Naissances
|
Mariages
|
Décès
|
Anlier
: Behême, Châtelet, Louftémont, Pont d'Oye,
Vlessart. |
1640
|
1686
|
1686
|
Bercheux
: Chêne (en partie) |
1779
|
1779
|
1779
|
Chiny
: Lacuisine, Suxy. |
1683
|
1686
|
1752
|
Ébly
: Chêne (en partie), Maisoncelle, Vaux. |
1668
|
1725
|
1726
|
Fauvillers
: Bodange, Hotte, Menufontaine, Wisembach. |
1679
|
1720
|
1753
|
Fays-les-Veneurs
: Assenois, Glaumont. |
1627
|
1668
|
1668
|
Léglise
: Gennevaux, Habaru, Lavaux, Les-Fossés, Mellier,
Naleumont, Narcimont, Nivelet, Wittimont ainsi que Rancimont
et Thibessart. |
1637
|
1637
|
1637
|
Longlier
: Assenois, Bernimont, Cousteumont, Fineuse, Grandvoir, Grapfontaine,
Hamipré, Harfontaine, Hosseuse, Marbay, Molinfaing,
Montplainchamp, Namoussart, Neufchâteau, Nolinfaing,
Offaing, Petitvoir, Respelt, Massul, Tournay, Tronquoy, Verlaine
et Warmifontaine. |
1638
|
1691
|
1730
|
Nives
: Cobreville, Sûre, Vaux-lès-Rosières |
1772
|
1772
|
1772
|
Sainlez
: Hollange, Honville, Livarchamps |
1624
|
1743
|
1743
|
St-Pierre
: Flohimont, Lamouline, Libramont, Presseux, Neuvillers, Recogne.
|
1679
|
1679
|
1679
|
Vesqueville
|
1672
|
1732
|
1737
|
Witry
: Traimont, Volainville, Winville. |
1738
|
1779
|
1779
|
Si les registres
paroissiaux manquent singulièrement de précisions,
il faut tout de même reconnaître qu'ils ont l'immense
mérite... d'exister. Et puis, qui donc pouvait prévoir
que des passionnés d'Histoire familiale se mettraient un
jour à décortiquer ces écrits, tentant parfois
de lire entre les lignes afin d'y découvrir l'indice qui
leur permettrait de garantir une filiation incertaine ?
Les registres lorrains ne commencent généralement
qu'à la fin du 17ème siècle. Ils
ont cependant l'avantage d'être plus complets et presque
toujours, beaucoup plus précis. En 1692, le prêtre
du Val-de-Guéblange indique déjà l'identité
des parents des nouveaux époux alors que cette information
n'est toujours pas donnée en 1771 par les curés
de Longlier ou de Léglise.
Pour illustrer ces propos, voici les photocopies de deux actes
de mariage célébrés l'un au Val-de-Guéblange
en 1692 et l'autre à Léglise en 1703.
On lit : "Mariage. L'an 1692 le 8ème
jour du mois de janvier après avoir publié les bans
de mariage à deux dimanches et une feste chomale à la messe de paroisse entre Evrard
Dohet, fils de Mathieu Dohet encor vivant, et de Marie Henrot
deffunt ses père et mère de cet paroisse, d'une
parte, et de Catherinne Mesancel fille de Toussin Mesancel et
de Poncet Lalemand aussy de cet paroisse, d'autre parte, sans
qu'il y ait eu aucunne opposition ou empaichement ; jay, Curé
de Gaiblange receux d'eux la promesse et consentement de mariage
et fait les cérémonies accoutumée et célébré
le mariage en l'église de ma paroisse en présence
des tesmoings sy dessoubs spécifiés ayant déclaré
ne savoir écrire."
Suivent
les "marques" dont celle de Noël Deum, "tesmoing".
Ici on peut
lire : "Nicolas Deom de Genevaux épouzat Catherine
Defineuze dudit lieu en présence de Salmon Deom et Poncin
Defineuze, le 22.9bre 1703."
Là,
nous nous posons aujourd'hui une question fondamentale : qui sont
les parents de Nicolas et de Catherine ?
Voilà
un problème qui peut être très difficile à
résoudre car le choix du prénom d'un nouveau-né
se fait, à ce moment-là, dans une gamme réduite
à sa plus simple expression. Comme plusieurs familles "Deum"
habitent alors à Gennevaux, il existe plusieurs Nicolas
Deum susceptibles d'épouser Catherine Defineuse en ce 22
novembre 1709 !
Il faudra
attendre les baptêmes des enfants du couple pour espérer
obtenir la solution de l'énigme. Nos ancêtres, heureusement,
suivaient certaines coutumes qui nous permettent parfois d'établir
des filiations. Le parrain et la marraine du premier né
sont très souvent ses grands-parents, alors que pour les
suivants, la préférence va aux oncles et tantes.
Dans 95% des cas, l'enfant prend le prénom de celui ou
de celle qui le tient sur les fonts baptismaux. Ces pratiques
vont également permettre à un prénom de se
perpétuer dans une famille durant plusieurs générations.
Après
quelques rapprochements et déductions on pourra donc parvenir
à identifier les parents de Nicolas Deom parmi les familles
Deum déjà recensées. Mais le doute qui subsiste
est intolérable et il faudra attendre la découverte
d'un acte notarié confirmant l'option choisie pour avoir
enfin la satisfaction du devoir bien accompli !
Remarquons encore que beaucoup de prêtres écrivent
: "Aujourd'hui fut baptisé......, " omettant
de préciser la date de naissance. Rappelons ici que le
sacrement du baptême efface le péché originel
qu'Adam et Ève transmettent, par leur faute, à toute
leur descendance. Tout le monde sait que nos aïeux étaient
très croyants. De plus, la mortalité infantile était
impressionnante. Un nouveau-né est donc toujours baptisé
le jour même de sa naissance ou le lendemain car il ne doit pas mourir avant d'avoir reçu
le premier sacrement de l'église. La sage-femme, élue
par les villageois, recevait l'investiture du curé afin
de pouvoir baptiser le nouveau-né dont les instants semblaient
comptés.
À ce propos, on trouve dans les registres paroissiaux d'Ébersviller,
en Moselle, le compte-rendu suivant :
"L'an
mil sept cent soixante-quatre, le quinzième janvier a été
élue pour sage-femme Marie-Catherine Maire, veufe de défunct
Nicolas Mérot d'Ebersviller ; cette élection s'est
faite dans l'assemblée des femmes de cette paroisse à
la pluralité des suffrages pour exercer l'office de sage-femme
; a été examinée par moi Henry Flosse, curé
d'Ebersviller, et trouvée capable d'administrer le saint
sacrement de baptême dans la nécessité et
a fait serment entre mes mains conformément à l'ordonnance
de Monseigneur l'Évêque ..."
Concernant
les décès, il faut souvent attendre la seconde moitié
du 18ème siècle pour que celui des enfants
soient inscrits dans les registres.
L'acte de décès d'un adulte est déjà
très complet quand on peut lire :
"Aujourd'hui
le sixième de may de l'an mil sept cents quarante-six est
décédé François Deum âgé
de septante-trois ans mary de Catherine Sagebien, après
avoir reçu les sacrements...."
Certains
curés y ajoutent parfois les causes de la mort : "vieillesse,
hydropisie, petite vérole, fluxion de poitrine, mort subite,
apoplexie, fièvre putride, fièvre maligne, langueur,
noyé, tombé d'un arbre, Auszehrung ...". D'autres sont de véritables poètes
:
"Le
13 avril 1664 mourut tante Jeannon vefve de feu Didier Charpignon,
en son vivant demeurant en ce lieu après avoir atteint
un âge honorable à cause de sa vieillesse ; paye
le tribut que la nature doit à la mort, elle rendit son
âme à Dieu et son corps en nourriture pour les vers
de terre ; elle est inhumée derrière l'église
de ce lieu, attendant la résurrection générale
; Dieu ayt son âme
"
Précisons
encore que la date indiquée sur les actes de décès
est souvent celle du jour de l'enterrement. Il est vrai qu'il
ne se passait guère de temps entre le moment de la mort
et celui de l'inhumation.
Mais revenons
aux Deum et à la découverte des premiers actes concernant
notre famille.
C'est dans les registres de Fays-les-Veneurs que notre nom apparaît
pour la première fois dans un registre paroissial. Cela
se passe le 22 août 1637 à l'occasion du baptême
de Jacquemin Deum ! Jacquemin est le frère de ce Noël
qui ira conquérir la Lorraine dès la fin du 17ème
siècle. Les parents sont Jean Deum et Catherine dont on
ne précise pas le patronyme. Dans un acte du 13 avril 1660,
Jean est appelé "Jean de Gennevaux", ce qui établit
clairement ses origines... Pour les habitants de Fays, Jean Deum
se distingue des nombreux autres Jean du village par le qualificatif
"de Gennevaux". Cette manière de s'exprimer est
d'ailleurs encore employée de nos jours. Jean Deum aurait
donc très bien pu devenir définitivement Jean "Gennevaux". Ce fait se produisit d'ailleurs souvent et
de nombreuses personnes portent aujourd'hui le nom du lieu que
leur ancêtre a quitté jadis.
Les registres de Léglise sont évidemment truffés
d'actes concernant notre famille. Voici le tout premier. Il concerne
le baptême d'un fils de Jean Deum et de Catherine Olivier
demeurant à Gennevaux :
"Le
7 juillet 1641 fut baptisez le fils Jan Deum de Genvaulx auquel
Jan de Labie de Thibessart fut parin et de luy l'enfans at portez
son nom."
Il est tout
de même intéressant de remarquer le rôle secondaire
que tenaient les femmes à cette époque ! Le curé
ne fait aucune allusion à la mère de l'enfant, ni
à sa marraine dont nous ne connaîtrons jamais l'identité.
Grâce à d'autres événements, nous savons
par contre que la maman est Catherine Olivier.
La descendance de cette famille s'est perpétuée
jusqu'à nos jours.
Jan et Catherine
Olivier font un testament en 1662. Nous apprenons l'existence de quatre
enfants : Alix, Jan, Marguerite et Salmon. Alix était née
bien avant son frère Jan puisque, mariée avec Jan
Claus dit La Tour, elle est maman à Thibessart dès
le 22 janvier 1652 !
On peut raisonnablement
penser que Jean Deum de Fays-les-Veneurs et Jean Deum de Gennevaux
sont les deux frères dont il a déjà été
question précédemment et qui héritent de
leur oncle, François Deum de Hotte.
À
partir de 1648 naissent à Rancimont les enfants de François
du Chesne, dit le "Roy de Thibessart", et d'Isabeau
Deum. Les choses se compliquent à partir de 1652 quand
ce François devient François
Le Mair ! Isabeau,
en tout cas, est une sur de Jean Deum de Gennevaux.
Un
Englebert Deum de Léglise épouse le 22 novembre
1643, "Françoise Robert de Genvault",
tous les deux en premières noces, précise-t-on.
Les témoins du mariage sont Robert Grandjean et Englebert
Defineuse. Neuf enfants Deum dont le père est prénommé
Englebert sont baptisés à Léglise à
partir de 1644. Bizarrement, quatre de ces enfants ont une maman
nommée Françoise Grandjean, alors que celle des
cinq autres est Françoise Robert. On peut logiquement croire
à l'existence de deux familles. Les naissances cependant
s'enchaînent parfaitement tous les deux ans environ. Vraiment
étrange ! Mais le mystère se lève lorsqu'on
se souvient que Françoise Robert peut vouloir dire : "Françoise,
fille de Robert"... Un des témoins du mariage
du 22 novembre 1643, Robert Grandjean, était tout simplement
le père de la mariée ! L'épouse d'Englebert
est donc Françoise Grandjean, fille de Robert Grandjean.
Marié
à Huy le 22 avril 1648 avec Marie Collignon, certainement
native de Nivelet, Jan Deum, le frère cadet d'Englebert,
s'installe à Nivelet où il est marchand et où
sa descendance persiste toujours de nos jours !
Nos cousins dont le patronyme est devenu "Déome"
au 19ème siècle sont donc à Nivelet
depuis plus de trois siècles et demi. Cela doit être
assez exceptionnel tout de même de voir une famille subsister
aussi longtemps dans une même localité !
Englebert
et Jan ne sont déjà plus que les petits cousins
des Jean de Gennevaux et de Fays-les-Veneurs !
Les registres
paroissiaux sont donc maintenant inaugurés. En résumé,
à la fin de la première moitié du 17ème
siècle, on trouve donc notre famille :
- À
Fays-les-Veneurs
: Jean Deum et Catherine. Sept enfants, au moins, sont nés
de cette union.
- À
Gennevaux : Jean Deum et Catherine Olivier. Quatre enfants
sont cités dans le testament de 1662. Catherine baptisée
le 25 décembre 1644 est donc décédée.
- À
Rancimont : François du Chesne et Isabeau Deum. Neuf
enfants sont recensés. Isabeau est une sur de Jean
de Gennevaux et de Jean de Fays-les-Veneurs.
- À
Léglise : Englebert Deum et Françoise Grandjean
ont eu neuf enfants.
- À
Nivelet
: Jean Deum et Marie Collignon. Six enfants naissent entre 1649
et 1664. Englebert de Léglise et Jean de Nivelet sont
deux frères.
Si les recherches
sur les familles fondées par les filles Deum sont abandonnées,
il n'est pas possible de tout maîtriser, toutes les familles
"porteuses" de notre nom sont, par contre, suivies.
Ces dernières vont s'agrandir rapidement et à la
fin du siècle, on obtient le tableau suivant, où
seuls les enfants nés "Deum" sont pris en compte
|
Belgique
|
France
|
Total
|
Filles
|
66
|
0
|
66
|
Garçons
|
50
|
2
|
52
|
Total
|
116
|
2
|
118
|
Enfants
"Deum" nés au 17ème siècle
Léglise qui était une paroisse
très étendue comprenait : Gennevaux, Habaru, Lavaux,
Les-Fossés, Mellier, Naleumont, Narcimont, Nivelet et Wittimont
ainsi que Rancimont et Thibessart qui faisaient cependant partie
de la Prévôté d'Arlon. Voir cartes pages 289
et 291.
Il existe des écrits bien plus anciens
encore. Mais ceci est une autre histoire...
Lacunes entre 1611 et 1743.
Ancien nom du maire.
Un clerc était autrefois un homme lettré.
Juré : qui a fait le serment requis.
Officier de justice chargé des poursuites
judiciaires, des semonces.
En Lorraine, on se rendait chez un tabellion
(notaire) pour légaliser ses affaires.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier, n°1544 du 15.1.1583, page 3. Le patronyme d'Isabeau
n'est pas précisé dans le document.
faigne ( = fagne), c'est à dire : petit
marais au sommet d'une montagne, en Ardenne notamment.
Sart est synonyme de "essart". Un
sart est une terre en friche cultivée temporairement, en
seigle et avoine surtout, après avoir été
débarrassée des herbes et menus bois qui l'encombraient
et que l'on a brûlés sur place.
A. E. Arlon : "uvres de loi de Mellier"
n° 1548 du 22.9.1615, pages 15 à 17.
A. E. Arlon : "Justice de Hotte" n°1247,
page 3 du 7.3.1598. François de Hotte est né vers
1573.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n°1548 page 27 du 22.5.1617.
A. E. Arlon : "Justice de Bastogne"
n°217 page 74 du 31.10.1648.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Menufontaine n°1630, page 19. Jehan de Rancimont est né
vers 1577.
A. E. Arlon : "Conseil de Luxembourg, Francs-hommes".
A. E. Arlon : "Justice de Bastogne"
n°217 page 74 du 31.10.1648.
A. E. Arlon : "uvres de loi de Chesne"
n° 518 pages 5 et 6 du 12.11.1587.
Jeanne.
A. E. Arlon : "Justices Subalternes de
Neufchâteau", n° 1905 page 84 du 17.3.1657.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Chêne n°519, page 12 du 12 juin 1629.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n° 1551 page 14.
Pierre-Gérard signifie ici "Pierre
fils de Gérard". Pierre est né vers 1560.
Sûre.
Gennevaux.
A. E. Arlon : n° 216 pages 80 et 217 des
13.1.1627 et 27.3.1632.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n°1550 pages 62 et 63 du 27.9.1627.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n° 1548 page 31.
Il s'agit bien sûr de Spire, Speyer en
Allemand, dans le Palatinat.
Salomon Deum était né vers 1590.
Le bourgeois taillable doit payer diverses redevances : celle
de la graisse, de la messerie qui est le droit du messier (garde
champêtre), du terrage et une autre de trois poules à
fournir annuellement (cf. : "Histoire du Pays de Neufchâteau"
de Geubel et Gourdet).
Jean Deum était né vers 1569.
Feu = foyer, ménage, famille.
Feuz : feux.
Genneva : Gennevaux.
le paige : aujourd'hui Lepage.
Sur la photocopie, remarquez le point sur le
"u" de Deum. Cette marque était faite dans le
but de distinguer le "u" du "n".
Le mètre est l'unité officielle
de mesure du volume d'archives. Ici, les registres mis verticalement
côte à côte occupent donc une longueur totale
de 180 m ! Il paraît que la France, pays le plus riche au
monde en archives, posséderait 3200 km linéaires...
Appelé Duparque, nom de son auteur.
À l'origine le bourgeois est tout simplement
l'habitant du bourg. Dans un autre ordre d'idée, si un
de vos ancêtres est qualifié de "forain"
n'allez pas tout de suite en déduire qu'il exécutait
des tours sur les fêtes foraines. Comme le mot anglais "foreign",
forain vient du latin "foranus", étranger. Votre
ancêtre était donc un étranger venu s'installer
récemment dans la paroisse.
Le franc-homme qui est propriétaire est
exempt de toute imposition, tailles, corvées et logement
de gens de guerre. Les francs-hommes forment une classe située
entre les gentilshommes et les roturiers. Nous en reparlerons
page 127.
Les chevaux sont pris en gage.
Gecteur ou jecteur : ancien mot disparu aujourd'hui.
Celui qui compte l'impôt.
Les tables de Juseret reprennent Bercheux à
partir de 1720. Concernant Bercheux, les actes disponibles aux
A.E. d'Arlon ne débutent cependant qu'en 1779.
Pierre Monsieux a certainement voulu dire "fête
chômée".
Le premier calendrier romain, introduit vers
le VIIe siècle avant J.-C., séparait en 10 mois
une année de 304 jours qui commençait le 1er
mars. Les mois de janvier et février furent ajoutés
plus tard. Septembre, octobre, novembre et décembre avaient
été jusque là, respectivement, les 7ème,
8ème, 9ème et 10ème
mois de l'année d'où leur nom et une abréviation
qui résista longtemps au temps
Septembre s'écrivait
donc souvent 7bre. De même 8bre, 9bre
et 10bre signifiaient octobre, novembre et décembre.
En 46 avant J.-C., Jules César instaura un nouveau calendrier,
connu sous le nom de calendrier julien, qui fixa la durée
d'une année normale à 365 jours et celle d'une année
bissextile, tous les 4 ans, à 366 jours. Ce calendrier
faisait durer l'année 11 minutes et 14 secondes de plus
que l'année solaire. Cette erreur accumulée donnait
une avance de 10 jours que le pape Grégoire XIII rectifia
en 1582 en supprimant 10 jours du calendrier. C'est ainsi qu'on
passa du jeudi 4 octobre au vendredi 15 octobre. Un nouveau calendrier
qui corrigeait l'erreur, le calendrier grégorien, fut alors
mis en place. Toutes les années bissextiles séculaires
furent supprimées à l'exception de celles dont le
millésime était divisible par 400.
Depuis le Concile de Trente (1545-1563) on doit
baptiser les enfants dans les trois jours qui suivent la naissance,
sous peine d'excommunication.
Sur le registre des décès de 1750
de Thionville (Moselle) on peut lire : "Sans compter les
enfants de moins de dix ans". Ces derniers n'étaient
donc même pas pris en compte.
De l'abbé Bexon, curé de Niederstinzel
à la fin du 18ème siècle. La mention
"vieillesse" est décernée à une
personne âgée de 56 ans seulement...
Épuisement. Voir registres paroissiaux
de Dudeldorf (Allemagne).
A. D. Moselle (Metz) : registres paroissiaux
de Réchicourt-le-Château.
Ce patronyme existe réellement.
L'enfant est prénommé Jan, comme
son parrain.
A. E. Arlon : "uvres de loi"
de Mellier n°1554 pages 127 et 128 du 2.8.1662.
Il arrivait fréquemment que plusieurs
enfants portent le même prénom dans une même
famille. M. Alexandre a trouvé six surs prénommées...
Jeanne. On peut imaginer que l'aînée était
appelée Jeanne, la seconde Jeannette, la troisième
Jeanneton, la quatrième Jeannon, ...
A. E. Arlon : "Justice de Bastogne"
n°217 page 74 du 31.10.1648.
A. E. Arlon : uvres de loi" de Mellier
n°1553, page 13 du 17.5.1649. Mais alors, pourquoi le mariage
a-t-il été célébré à
Huy ?
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