C'est à Gennevaux, paroisse de Léglise [43] , dans le massif de l'Ardenne que l'on trouve les premières traces de l'existence de notre famille. En 1637, quand débutent les registres paroissiaux de Léglise, les Deum sont installés là depuis, au moins, un siècle déjà !
Outre les très précieux actes d'état civil, l'homme a eu la sagesse de vouloir conserver d'autres documents dont certains datent du 16ème, voire du 15ème siècle [44] .

Les "Justices subalternes", par exemple, contiennent des actes transcrits par les cours de justice des seigneuries de l'époque puis par les notaires. Les "œuvres de loi" officialisent les transactions de biens, établissent des testaments ou des contrats de mariage. "Justices, Rôles, Requêtes, Procédures, Procès, Sentences" nous permettent de prendre connaissance de certains différends ayant opposé nos ancêtres.

Le tableau ci-dessous précise, pour la région qui nous intéresse, l'année du premier acte disponible.

Anlier
1630
   
Menufontaine
1586
Bastogne
1491
   
Neufchâteau
1566
Chêne
1583
   
Orgeo
1531
Ébly
1631
   
Paliseul
1569
Hotte
1597
 
Rulles
1689
Mellier
1571
   
Witry
1607

Léglise faisait alors partie de la Seigneurie de Mellier où se tenait la "Justice". Cette autorité était formée d'un mayeur [46] , de plusieurs échevins, d'un clerc juré [47] et d'un sergent [48] . Ce dernier était chargé de faire appliquer les décisions prises. Lorsqu'on vendait des terres la transaction était donc faite devant cette "Justice" [49] qui réglait aussi et surtout, la vie de la communauté jugeant les différends qui ne manquaient pas de survenir. Ces documents peuvent donc nous permettre de remonter un peu plus le cours de l'histoire d'une famille.

 

 

Les "œuvres de loi" de Mellier débutent donc en 1571 et nous y trouvons notre patronyme dès 1583 quand Gérard Deum et sa femme Isabeau [50] achètent une "faigne" [51] . Les quarante trois autres actes qui seront encore consacrés à notre famille avant 1637, permettent de dire que Gennevaux est bien le berceau de notre famille. Grâce à ces actes souvent très difficiles à lire, certains mots étant carrément illisibles, il nous a été possible de reconstituer les familles, en partie du moins. Il est certain que Gérard, avait au minimum un frère et une sœur : Jean et Catherine. Cette première génération connue est née aux alentours de 1540. Elle est donc composée de :

  1. Gérard né vers 1536. Sergent de la justice de Mellier, Gérard habitait à Gennevaux avec son épouse prénommée Isabeau.
  2. Jean né vers 1540. Bien que marié et père de famille il n'est jamais fait allusion à l'identité de son épouse. Jean qui demeurait à Rancimont, était sergent de la justice d'Anlier.
  3. Catherine née vers 1542 vivait à Gennevaux avec son mari, Lambert Bradefer. Le couple avait une fille unique : Jeanne Bradefer. Cette dernière, restée célibataire, fait don, à l'église de Léglise, de prés, de terres labourables et sartables [52] dont il est difficile d'apprécier la valeur réelle car aucune surface n'est mentionnée. L'héritage semble cependant considérable. Cet acte très important, daté de 1615 [53] , donne non seulement la preuve des liens unissant Gérard, Jean et Catherine, mais nous permet aussi de savoir que nos ancêtres étaient paysans. Grâce à cela nous allons pouvoir mieux les pister dans leurs déplacements et nous allons aussi apprendre à mieux les connaître car ils vont apparaître dans les actes à l'occasion de ventes et d'achats de terres.

    Qui sont les parents de Gérard, Jean et Catherine ? L'acte de 1615 y fait bien allusion :

"Après la présente donation comparut Jean Deum demeurant à Rancyemont au nom de son père..."

Quel dommage que l'identité du père ne soit pas précisée ici ! Nous venons, sans doute, de perdre la dernière possibilité de connaître une génération supplémentaire.

Toujours avant 1637, on trouve aussi notre nom dans les registres de Bastogne, de Hotte, de Menufontaine, de Neufchâteau, du "Chesne" et d'Anlier. Déjà notre famille s'était "répandue" dans toute la paroisse et même au-delà…

Nous apprenons ainsi que dès 1598 [54] , un François Deum demeure à Hotte avec sa femme Isabeau. François fait bien partie de notre famille car il est :

  • le fils de Jean Deum de la première génération qui meurt à Rancimont en 1617 [55] ,
  • l'oncle de deux frères de Gennevaux [56] tous deux appelés Jean Deum.

Un document du 22 juin 1626 [57] nous apprend le décès de François Deum de Hotte. Sa veuve et ses héritiers sont alors assistés de "Sieur Jehan Deum de Rancimont leurs beau-frère et oncle […]."
Les actes d'état civil de Hotte sont repris dans les registres paroissiaux de Fauvillers qui ne commencent qu'en 1679. Nous n'y avons trouvé aucune trace de notre famille. Un document, daté du 13 février 1613, précise pourtant que le franc-homme, François Deum, est le père de quatre enfants [58] . Ces derniers n'ont donc pas laissé de descendance. De plus, ils sont morts avant 1648 puisque à ce moment-là, les deux Jean Deum de Gennevaux héritent "des biens provenant de feu François Deum leur oncle" [59] .

Il est également question de Jean Deum et de Catherine sa femme, demeurant à Ébly en 1587 [60] . Cette localité est très proche de Léglise. Jean est probablement issu de notre famille. Nous n'avons cependant pas trouvé l'indice qui en donnait la preuve. Jean n'était peut-être déjà plus que le cousin de Gérard, Jean et Catherine, les Deum de la première génération...
Grâce aux "œuvres de loi" de Chêne qui était alors une seigneurie, nous pouvons reconstituer, en partie du moins, la descendance de Jean Deum d'Ébly jusqu'au baptême, le 23 septembre 1689, de Marguerite, fille de Gérard Deum et de Jenne [61] sa femme et petite-fille de Bertholet Deum et de Jeanne... Bertholet. Bertholet Deum était sergent de la justice du Chêne en 1662. Cette "profession" paraît décidément être une vocation chez nos aïeux !
Notre patronyme disparaît alors des registres d'Ébly et il faut attendre 1815 pour le voir réapparaître. Ces nouveaux Deum n'ont évidemment plus de rapport direct avec ceux des 16ème et 17ème siècles.

Dans les "Justices subalternes" [62] de Neufchâteau se trouve aussi le testament de Jeanne Catherine Deum de Namoussart, veuve de François Didier. Jeanne Catherine a deux frères Gilles et Jean. Jeanne Catherine et ses frères sont les enfants de Pierre Deum de Namoussart, déjà décédé en 1629 [63] . Ce dernier pourrait bien être un frère de Jean Deum d'Ébly dont il est question ci-dessus. Cette branche ne laisse aucune descendance dans la région.

Par ailleurs, dans un acte du 8 octobre 1635 [64] , on peut lire : "comparurent en leur personnes Isabeau et Bétheline, sœur et fille de feu Pierre-Gérard Deum [65] demeurant à Seure [66] ........, vendent un champ situé au finage de Genva [67] ...... ". Les filles Deum n'ont évidemment pas permis à notre nom de se perpétuer dans cette région. Pierre était sans aucun doute un fils de Gérard Deum né vers 1536.

Un Robert D'heum, maître des postes à Hollange apparaît encore dans "Justices" de Bastogne en 1627 puis en 1632 [68] . Rien ne prouve que ce Robert, marié à une Véronique, ait un lien avec les Deum de Léglise. On ne retrouve aucune descendance de cette famille dans les registres paroissiaux.

Qui prétendait que nos ancêtres ne voyageaient pas beaucoup ? Comment expliquer alors la présence de :

  1. François Gérard, fils de feu François Deum de Gennevaux [69] , à Liège en 1627,
  2. Ferry Guillaume, fils de Guillaume Deum et de Marguerite Le Terminare qui demeure "proche de Spyre en Allemagne", selon un acte du 11 décembre 1617 [70] par lequel il vend ses biens situés sur le "ban et par toute la Seigneurie de Mellier" ?

On ne retrouve aucune trace de François Gérard dans les registres de Liège et il est difficile d'aller faire d'hypothétiques recherches en Allemagne dans des villages proches de "Spyre" [71] ... Les données sont vagues mais la voie est tracée pour tenter de découvrir la possible descendance laissée outre-Rhin par l'oncle Guillaume. Avis aux amateurs !

Quand la partie supposée intéressante des documents contenus dans "Justices Subalternes" est exploitée, on a hâte de se mettre à la recherche d'autres trésors. C'est ainsi que "Avertissement sommaire et Général a la qualité des habitans de la Terre de Neufchâteau et du ban de Mellier", établi en 1628, nous apprend que Salomon Deum de "L'Eglisse" est un bourgeois taillable [72] alors que Jean Deum de "Genvaulx" est un gentilhomme franc [73] . Si cet état dispensait Jean de payer l'impôt, il ne lui conférait aucun titre de noblesse.
Le très intéressant recensement réalisé en 1561 avait déjà dressé la liste des feux [74] existant dans chaque village de la "Prévôté de Chiny et Terre de Neufchâteau". La lecture n'est pas toujours facile mais une fois que le nom est repéré, on finit par déchiffrer la page tout entière en réunissant les compétences de Messieurs Alexandre et Hannick.
Le seul "feu" concernant notre famille est celui de Gérard découvert à Gennevaux. Il faut cependant savoir que Rancimont, où habitait le sergent Jean Deum, appartenait à la Prévôté d'Arlon bien que faisant partie de la paroisse de Léglise. Le recensement de 1561 que nous avons consulté ne comprend donc pas Rancimont. Quant à Catherine Deum, l'épouse de Lambert Bradefer et la sœur de Gérard et de Jean, nous n'en trouvons aucune trace. Mais était-elle déjà mariée ?
La photocopie, reproduite ci-dessous, est extraite de ce recensement.
En voici la "traduction" :

Colin Le noire Jehan

Exempts et non Contribuables pour cette
fois

henry le noire Jehan mendiant
Les habitants de Narcimont Contribuables et non
exempts sont en nombre de cincq feuz
[75]

Genneva [76]

henry le paige [77]
Le fils henry le paige
Colin hersey
Jehan le Comte
Gérard deum.
[78]

 



Nous retrouvons ici Gérard Deum, le sergent de la justice du ban de Mellier à la fin du 16ème siècle. Sa famille est donc une des cinq établies à Gennevaux en 1561. Cela signifie que Gérard a déjà des enfants à ce moment-là, qu'il a donc une trentaine d'années, peut-être même un peu plus... Mais qui sont ses parents ? D'où vient-il ?

Décidément nous n'en saurons jamais davantage.

Et pourtant quelques années plus tard...

Les Archives de l'État d'Arlon conservent précieusement 180 mètres d'archives [79] répertoriées sous l'intitulé : "Grand Conseil de Malines - Appels du Luxembourg".
Ouvrons une parenthèse pour préciser que les différends ayant de tout temps opposé les gens ont rendu inévitable l'existence de cours de justice.
La première instance était la justice de la seigneurie. Pour la région qui nous intéresse cette justice siégeait à Mellier. Nous en avons déjà parlé. Il était possible de faire appel à la sentence rendue par cette cour au "Conseil de Luxembourg". Enfin, un dernier recours était encore envisageable à la cour suprême de Malines appelée "le Grand Conseil de Malines" qui avait été crée par Charles le Téméraire. Cette haute instance fonctionna de 1466 à 1783.

Eh bien, dans ce "Grand Conseil de Malines - Appels du Luxembourg" se trouve le procès ayant opposé Henry de Laval, Gilles de Montplainchamps, Englebert Conrotte de Léglise à Jehan Deum de Gennevaux. Cela se passe en 1549 ! La manière dont ce document fut découvert mérite sans doute d'être contée...

Nous sommes en 1997 aux A.E. d'Arlon. Deux passionnés de généalogie aiment se retrouver là ; l'un est Français, l'autre est Belge. Le premier dévore les "œuvres de loi" de Mellier. Il est à la recherche de tout document relatif à la famille "Deum". Le second est en train de parcourir un répertoire [80] dactylographié, réalisé en 1949, donnant par procès, les noms des protagonistes jugés en appel à la cour de Malines dont nous venons de parler. M. Alexandre, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'applique à relever les références des dossiers susceptibles de l'intéresser. Ce travail est ardu car il demande une concentration qui tend à se diluer au fur et à mesure que le temps s'écoule. Soudain M. Alexandre lève la tête :

"Vous est-il déjà arrivé de trouver des Denin à Gennevaux ? "

La réponse du Déom que presque toute la famille "Deum" connaît est négative.

M. Alexandre :
"Alors ce Jehan Denin de Gennevaux indiqué ici est en fait Jean Deum de Gennevaux ! Venez voir."

Le répertoire, tapé à la machine à écrire répétons-le, indique : "1549 : Henry de Laval, Gilbert de Montplainchamps, Englebert Conrodt de l'Eglise, contre Jehan Denin de Gennevaulx".

Et M. Alexandre de poursuivre :

"Le jambage de Denin et Deum est absolument identique. Faisons abstraction du 'D' et du 'e', il nous reste nin et um. Cela fait 5 'pattes' de part et d'autre. Rappelez-vous aussi qu'à l'époque on 'pointe' le 'u' pour éviter la confusion avec le 'n'."

La démonstration est confirmée par M. Hannick. M. Duparque a donc confondu Denin et Deum ce qui se conçoit aisément.
Ahurissant ! La présence toute proche d'un "Descendant de Guillaume Deum" a sans doute quelque peu conditionné la découverte de notre ami toujours aussi désireux de faire plaisir. Mais quel à propos et quel pouvoir de déduction !

Chapeau, M. Alexandre ! Et merci.

Mais il faudra aller consulter le fameux dossier à Bruxelles, car la direction des "Archives du Royaume" vient tout juste de décider de transférer les 180 mètres du "Grand Conseil de Malines" dans la capitale...

Le procès comprend trente pages pas toujours faciles à lire et à comprendre. Le texte est heureusement très bien conservé, l'encre étant notamment de très bonne qualité.

 

 

Les pages suivantes vous montrent deux extraits de ce document que nous avons pu photocopier entièrement.

 


Mais quels motifs ont donc poussé Henry de Laval, Gilles de Montplainchamps et Englebert Conrotte à traduire Jehan Deum en justice ?

En 1548, Jehan Deum a été désigné avec trois autres hommes pour collecter un impôt destiné surtout à soutenir les dépenses des armées : les "aides". Nous apprenons que deux des quatre hommes sont des "francs-hommes" alors que les deux autres sont des bourgeois [81] . Le franc-homme [82] jouit de nombreuses franchises et exemptions mais il doit accomplir le service militaire à cheval chaque fois qu'il est requis par son seigneur. Jehan Deum est probablement un franc-homme car il est l'incontestable "chef collecteur".
Les ennuis de Jehan Deum commencent lorsqu'il veut faire payer l'impôt à trois hommes de fief : Henry de Laval, Gilles de Montplainchamps et Englebert Conrotte. L'homme de fief est un vassal à qui le seigneur accorde un bien en viager : le fief. En échange, l'homme de fief est entièrement dévoué à son seigneur et tient des chevaux et des armes à la disposition de son bienfaiteur.
Les trois hommes, en tout cas, refusent de payer l'aide prétendant en être exemptés depuis fort longtemps. Deum fait "gaiger" leurs chevaux [83] par un huissier. Alors la justice est saisie. La cour de Neufchâteau, celle de Luxembourg ensuite, les hommes de fief ayant fait appel, donnent raison à Jehan Deum. Cette fois, c'est le "Grand Conseil" de Malines qui devra trancher suite à un nouvel appel déposé par les trois hommes.
C'est le jugement de Luxembourg qui a été découvert. Retrouverons-nous un jour l'ultime sentence ? Cela est beaucoup moins sûr.
Ce procès nous apprend aussi que les "gecteurs" [84] ont levé 86 florins d'or au lieu des 38 indiqués par leur ordre de mission. Ont-ils essayé de détourner de l'argent ? Nous n'allons pas tenter de refaire le procès, cinq cents ans après les faits ! Nous sommes, de toute manière, juge et partie ! Mais tout de même...
Tout d'abord personne ne semble très ému de constater que la somme ramassée représente plus du double de ce qui était prévu. D'un autre côté, on est en droit de penser que nos "gecteurs" se seraient débrouillés pour cacher leur méfait. Ici, tout le monde connaît exactement la somme collectée. Il est donc beaucoup plus logique d'estimer que les quatre hommes ont tenté de se faire bien voir par le seigneur, surtout Jehan Deum, probable franc-homme, donc doublement intéressé par une bonne levée d'impôts...
Jehan Deum est en tout cas le représentant d'une génération née vers 1500. Comme Charles Quint ou François 1er ! Songez que Christophe Colomb vient seulement de découvrir l'Amérique ! Quelle chance de pouvoir suivre ainsi les traces de sa famille pendant cinq siècles de son histoire !

Nous voici donc arrivés en haut de la pyramide. Maintenant nous allons tenter d'en redescendre en cherchant à compléter, le mieux possible, l'immense puzzle qui nous mènera chez les "Deum" du 21ème siècle...

Un premier bilan nous indique qu'à la fin du 16ème siècle 32 "Deum"
ont été repérés dans la région : 8 filles et 24 garçons.

Place maintenant aux recherches classiques réalisées à partir de la consultation des registres paroissiaux !

Gennevaux, berceau de notre famille (Photo prise en 1994)

 

Au 17ème siècle

Seules les "grandes" familles dotées d'importants patrimoines avaient des archives généalogiques et notariées qui permettaient de reconstituer leur histoire pour des raisons faciles à deviner... Pourquoi a-t-on obligé les curés à tenir des registres authentifiant les actes qui retracent les principaux événements de la vie d'une personne ? Le contrôle des mariages devenait crucial car les problèmes de consanguinité étaient de plus en plus sérieux, dans nos campagnes surtout. Nos ancêtres vivaient trop fréquemment en vase clos : on naissait, on grandissait, on se mariait et on mourait dans le même village. Après l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, qui ne sera réellement appliquée d'une manière générale qu'au cours du 17ème siècle, il faudra une dispense de Monseigneur l'Évêque pour pouvoir se marier entre cousins germains !

Il faut préciser que beaucoup de curés n'accordaient qu'une importance secondaire à la tenue de leurs registres. Certains peuvent même être accusés d'avoir parfois oublié de transcrire quelques actes ! ...
À Fays-les-Veneurs, par exemple, où des actes notés sur des feuilles volantes par l'ancien curé, Louis Jean d'Alle, sont récupérés en 1669 par l'abbé Gérardy. On comprend mieux qu'il n'y ait que 16 actes dans la paroisse entre 1642 et 1663 !
À Amberloup, toujours en Belgique, on peut lire ce rajout porté par le prêtre : "Morts omis par le Rd Sire L. Petitjean, curé d'Amberloup et que j'ai trouvé écris de sa main sur des feuilles volantes." S'ensuit une bonne cinquantaine d'actes de décès...
À Léglise on ne relève aucun décès entre le 31 décembre 1774 et le 31 décembre 1778. Dans cette paroisse et à cette période on enterrait pourtant environ 18 personnes par an !

Des documents ont aussi pu être perdus ou détruits pendant une guerre ou au cours d'un incendie...

Le tableau ci-après indique l'année à partir de laquelle il nous est possible de consulter les registres des paroisses de la partie de l'Ardenne qui nous intéresse :

Paroisses et annexes
Naissances
Mariages
Décès
Anlier : Behême, Châtelet, Louftémont, Pont d'Oye, Vlessart.
1640
1686
1686
Bercheux : Chêne (en partie) [85]
1779
1779
1779
Chiny : Lacuisine, Suxy.
1683
1686
1752
Ébly : Chêne (en partie), Maisoncelle, Vaux.
1668
1725
1726
Fauvillers : Bodange, Hotte, Menufontaine, Wisembach.
1679
1720
1753
Fays-les-Veneurs : Assenois, Glaumont.
1627
1668
1668
Léglise : Gennevaux, Habaru, Lavaux, Les-Fossés, Mellier, Naleumont, Narcimont, Nivelet, Wittimont ainsi que Rancimont et Thibessart.
1637
1637
1637
Longlier : Assenois, Bernimont, Cousteumont, Fineuse, Grandvoir, Grapfontaine, Hamipré, Harfontaine, Hosseuse, Marbay, Molinfaing, Montplainchamp, Namoussart, Neufchâteau, Nolinfaing, Offaing, Petitvoir, Respelt, Massul, Tournay, Tronquoy, Verlaine et Warmifontaine.
1638
1691
1730
Nives : Cobreville, Sûre, Vaux-lès-Rosières
1772
1772
1772
Sainlez : Hollange, Honville, Livarchamps
1624
1743
1743
St-Pierre : Flohimont, Lamouline, Libramont, Presseux, Neuvillers, Recogne.
1679
1679
1679
Vesqueville
1672
1732
1737
Witry : Traimont, Volainville, Winville.
1738
1779
1779


Si les registres paroissiaux manquent singulièrement de précisions, il faut tout de même reconnaître qu'ils ont l'immense mérite... d'exister. Et puis, qui donc pouvait prévoir que des passionnés d'Histoire familiale se mettraient un jour à décortiquer ces écrits, tentant parfois de lire entre les lignes afin d'y découvrir l'indice qui leur permettrait de garantir une filiation incertaine ?
Les registres lorrains ne commencent généralement qu'à la fin du 17ème siècle. Ils ont cependant l'avantage d'être plus complets et presque toujours, beaucoup plus précis. En 1692, le prêtre du Val-de-Guéblange indique déjà l'identité des parents des nouveaux époux alors que cette information n'est toujours pas donnée en 1771 par les curés de Longlier ou de Léglise.
Pour illustrer ces propos, voici les photocopies de deux actes de mariage célébrés l'un au Val-de-Guéblange en 1692 et l'autre à Léglise en 1703.


On lit : "Mariage. L'an 1692 le 8ème jour du mois de janvier après avoir publié les bans de mariage à deux dimanches et une feste chomale [86] à la messe de paroisse entre Evrard Dohet, fils de Mathieu Dohet encor vivant, et de Marie Henrot deffunt ses père et mère de cet paroisse, d'une parte, et de Catherinne Mesancel fille de Toussin Mesancel et de Poncet Lalemand aussy de cet paroisse, d'autre parte, sans qu'il y ait eu aucunne opposition ou empaichement ; jay, Curé de Gaiblange receux d'eux la promesse et consentement de mariage et fait les cérémonies accoutumée et célébré le mariage en l'église de ma paroisse en présence des tesmoings sy dessoubs spécifiés ayant déclaré ne savoir écrire."

Suivent les "marques" dont celle de Noël Deum, "tesmoing".

Ici on peut lire : "Nicolas Deom de Genevaux épouzat Catherine Defineuze dudit lieu en présence de Salmon Deom et Poncin Defineuze, le 22.9bre 1703."

Là, nous nous posons aujourd'hui une question fondamentale : qui sont les parents de Nicolas et de Catherine ?

Voilà un problème qui peut être très difficile à résoudre car le choix du prénom d'un nouveau-né se fait, à ce moment-là, dans une gamme réduite à sa plus simple expression. Comme plusieurs familles "Deum" habitent alors à Gennevaux, il existe plusieurs Nicolas Deum susceptibles d'épouser Catherine Defineuse en ce 22 novembre [87] 1709 !

Il faudra attendre les baptêmes des enfants du couple pour espérer obtenir la solution de l'énigme. Nos ancêtres, heureusement, suivaient certaines coutumes qui nous permettent parfois d'établir des filiations. Le parrain et la marraine du premier né sont très souvent ses grands-parents, alors que pour les suivants, la préférence va aux oncles et tantes. Dans 95% des cas, l'enfant prend le prénom de celui ou de celle qui le tient sur les fonts baptismaux. Ces pratiques vont également permettre à un prénom de se perpétuer dans une famille durant plusieurs générations.

Après quelques rapprochements et déductions on pourra donc parvenir à identifier les parents de Nicolas Deom parmi les familles Deum déjà recensées. Mais le doute qui subsiste est intolérable et il faudra attendre la découverte d'un acte notarié confirmant l'option choisie pour avoir enfin la satisfaction du devoir bien accompli !

Remarquons encore que beaucoup de prêtres écrivent : "Aujourd'hui fut baptisé......, " omettant de préciser la date de naissance. Rappelons ici que le sacrement du baptême efface le péché originel qu'Adam et Ève transmettent, par leur faute, à toute leur descendance. Tout le monde sait que nos aïeux étaient très croyants. De plus, la mortalité infantile était impressionnante. Un nouveau-né est donc toujours baptisé le jour même de sa naissance ou le lendemain [88] car il ne doit pas mourir avant d'avoir reçu le premier sacrement de l'église. La sage-femme, élue par les villageois, recevait l'investiture du curé afin de pouvoir baptiser le nouveau-né dont les instants semblaient comptés.
À ce propos, on trouve dans les registres paroissiaux d'Ébersviller, en Moselle, le compte-rendu suivant :

"L'an mil sept cent soixante-quatre, le quinzième janvier a été élue pour sage-femme Marie-Catherine Maire, veufe de défunct Nicolas Mérot d'Ebersviller ; cette élection s'est faite dans l'assemblée des femmes de cette paroisse à la pluralité des suffrages pour exercer l'office de sage-femme ; a été examinée par moi Henry Flosse, curé d'Ebersviller, et trouvée capable d'administrer le saint sacrement de baptême dans la nécessité et a fait serment entre mes mains conformément à l'ordonnance de Monseigneur l'Évêque ..."

Concernant les décès, il faut souvent attendre la seconde moitié du 18ème siècle pour que celui des enfants soient inscrits dans les registres [89] .
L'acte de décès d'un adulte est déjà très complet quand on peut lire :

"Aujourd'hui le sixième de may de l'an mil sept cents quarante-six est décédé François Deum âgé de septante-trois ans mary de Catherine Sagebien, après avoir reçu les sacrements...."

Certains curés y ajoutent parfois les causes de la mort : "vieillesse, hydropisie, petite vérole, fluxion de poitrine, mort subite, apoplexie, fièvre putride, fièvre maligne, langueur, noyé, tombé d'un arbre [90] , Auszehrung ... [91] ". D'autres sont de véritables poètes :

"Le 13 avril 1664 mourut tante Jeannon vefve de feu Didier Charpignon, en son vivant demeurant en ce lieu après avoir atteint un âge honorable à cause de sa vieillesse ; paye le tribut que la nature doit à la mort, elle rendit son âme à Dieu et son corps en nourriture pour les vers de terre ; elle est inhumée derrière l'église de ce lieu, attendant la résurrection générale ; Dieu ayt son âme… " [92]

Précisons encore que la date indiquée sur les actes de décès est souvent celle du jour de l'enterrement. Il est vrai qu'il ne se passait guère de temps entre le moment de la mort et celui de l'inhumation.

Mais revenons aux Deum et à la découverte des premiers actes concernant notre famille.
C'est dans les registres de Fays-les-Veneurs que notre nom apparaît pour la première fois dans un registre paroissial. Cela se passe le 22 août 1637 à l'occasion du baptême de Jacquemin Deum ! Jacquemin est le frère de ce Noël qui ira conquérir la Lorraine dès la fin du 17ème siècle. Les parents sont Jean Deum et Catherine dont on ne précise pas le patronyme. Dans un acte du 13 avril 1660, Jean est appelé "Jean de Gennevaux", ce qui établit clairement ses origines... Pour les habitants de Fays, Jean Deum se distingue des nombreux autres Jean du village par le qualificatif "de Gennevaux". Cette manière de s'exprimer est d'ailleurs encore employée de nos jours. Jean Deum aurait donc très bien pu devenir définitivement Jean "Gennevaux" [93] . Ce fait se produisit d'ailleurs souvent et de nombreuses personnes portent aujourd'hui le nom du lieu que leur ancêtre a quitté jadis.
Les registres de Léglise sont évidemment truffés d'actes concernant notre famille. Voici le tout premier. Il concerne le baptême d'un fils de Jean Deum et de Catherine Olivier demeurant à Gennevaux :

"Le 7 juillet 1641 fut baptisez le fils Jan Deum de Genvaulx auquel Jan de Labie de Thibessart fut parin et de luy l'enfans at portez son nom." [94]

Il est tout de même intéressant de remarquer le rôle secondaire que tenaient les femmes à cette époque ! Le curé ne fait aucune allusion à la mère de l'enfant, ni à sa marraine dont nous ne connaîtrons jamais l'identité. Grâce à d'autres événements, nous savons par contre que la maman est Catherine Olivier.
La descendance de cette famille s'est perpétuée jusqu'à nos jours.

Jan et Catherine Olivier font un testament [95] en 1662. Nous apprenons l'existence de quatre enfants : Alix, Jan, Marguerite et Salmon. Alix était née bien avant son frère Jan puisque, mariée avec Jan Claus dit La Tour, elle est maman à Thibessart dès le 22 janvier 1652 !

On peut raisonnablement penser que Jean Deum de Fays-les-Veneurs et Jean Deum de Gennevaux sont les deux frères [96] dont il a déjà été question précédemment et qui héritent de leur oncle, François Deum de Hotte [97] .

À partir de 1648 naissent à Rancimont les enfants de François du Chesne, dit le "Roy de Thibessart", et d'Isabeau Deum. Les choses se compliquent à partir de 1652 quand ce François devient François… Le Mair ! Isabeau, en tout cas, est une sœur de Jean Deum de Gennevaux.

Un Englebert Deum de Léglise épouse le 22 novembre 1643, "Françoise Robert de Genvault", tous les deux en premières noces, précise-t-on. Les témoins du mariage sont Robert Grandjean et Englebert Defineuse. Neuf enfants Deum dont le père est prénommé Englebert sont baptisés à Léglise à partir de 1644. Bizarrement, quatre de ces enfants ont une maman nommée Françoise Grandjean, alors que celle des cinq autres est Françoise Robert. On peut logiquement croire à l'existence de deux familles. Les naissances cependant s'enchaînent parfaitement tous les deux ans environ. Vraiment étrange ! Mais le mystère se lève lorsqu'on se souvient que Françoise Robert peut vouloir dire : "Françoise, fille de Robert"... Un des témoins du mariage du 22 novembre 1643, Robert Grandjean, était tout simplement le père de la mariée ! L'épouse d'Englebert est donc Françoise Grandjean, fille de Robert Grandjean.

Marié à Huy le 22 avril 1648 avec Marie Collignon, certainement native de Nivelet [98] , Jan Deum, le frère cadet d'Englebert, s'installe à Nivelet où il est marchand et où sa descendance persiste toujours de nos jours !
Nos cousins dont le patronyme est devenu "Déome" au 19ème siècle sont donc à Nivelet depuis plus de trois siècles et demi. Cela doit être assez exceptionnel tout de même de voir une famille subsister aussi longtemps dans une même localité !

Englebert et Jan ne sont déjà plus que les petits cousins des Jean de Gennevaux et de Fays-les-Veneurs !

Les registres paroissiaux sont donc maintenant inaugurés. En résumé, à la fin de la première moitié du 17ème siècle, on trouve donc notre famille :

  1. À Fays-les-Veneurs : Jean Deum et Catherine. Sept enfants, au moins, sont nés de cette union.
  2. À Gennevaux : Jean Deum et Catherine Olivier. Quatre enfants sont cités dans le testament de 1662. Catherine baptisée le 25 décembre 1644 est donc décédée.
  3. À Rancimont : François du Chesne et Isabeau Deum. Neuf enfants sont recensés. Isabeau est une sœur de Jean de Gennevaux et de Jean de Fays-les-Veneurs.
  4. À Léglise : Englebert Deum et Françoise Grandjean ont eu neuf enfants.
  5. À Nivelet : Jean Deum et Marie Collignon. Six enfants naissent entre 1649 et 1664. Englebert de Léglise et Jean de Nivelet sont deux frères.

Si les recherches sur les familles fondées par les filles Deum sont abandonnées, il n'est pas possible de tout maîtriser, toutes les familles "porteuses" de notre nom sont, par contre, suivies. Ces dernières vont s'agrandir rapidement et à la fin du siècle, on obtient le tableau suivant, où seuls les enfants nés "Deum" sont pris en compte

 

 
Belgique
France
Total
Filles
66
0
66
Garçons
50
2
52
Total
116
2
118

Enfants "Deum" nés au 17ème siècle

 


 

 



[43] Léglise qui était une paroisse très étendue comprenait : Gennevaux, Habaru, Lavaux, Les-Fossés, Mellier, Naleumont, Narcimont, Nivelet et Wittimont ainsi que Rancimont et Thibessart qui faisaient cependant partie de la Prévôté d'Arlon. Voir cartes pages 289 et 291.
[44] Il existe des écrits bien plus anciens encore. Mais ceci est une autre histoire...
[45] Lacunes entre 1611 et 1743.
[46] Ancien nom du maire.
[47] Un clerc était autrefois un homme lettré. Juré : qui a fait le serment requis.
[48] Officier de justice chargé des poursuites judiciaires, des semonces.
[49] En Lorraine, on se rendait chez un tabellion (notaire) pour légaliser ses affaires.
[50] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Mellier, n°1544 du 15.1.1583, page 3. Le patronyme d'Isabeau n'est pas précisé dans le document.
[51] faigne ( = fagne), c'est à dire : petit marais au sommet d'une montagne, en Ardenne notamment.
[52] Sart est synonyme de "essart". Un sart est une terre en friche cultivée temporairement, en seigle et avoine surtout, après avoir été débarrassée des herbes et menus bois qui l'encombraient et que l'on a brûlés sur place.
[53] A. E. Arlon : "Œuvres de loi de Mellier" n° 1548 du 22.9.1615, pages 15 à 17.
[54] A. E. Arlon : "Justice de Hotte" n°1247, page 3 du 7.3.1598. François de Hotte est né vers 1573.
[55] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Mellier n°1548 page 27 du 22.5.1617.
[56] A. E. Arlon : "Justice de Bastogne" n°217 page 74 du 31.10.1648.
[57] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Menufontaine n°1630, page 19. Jehan de Rancimont est né vers 1577.
[58] A. E. Arlon : "Conseil de Luxembourg, Francs-hommes".
[59] A. E. Arlon : "Justice de Bastogne" n°217 page 74 du 31.10.1648.
[60] A. E. Arlon : "Œuvres de loi de Chesne" n° 518 pages 5 et 6 du 12.11.1587.
[61] Jeanne.
[62] A. E. Arlon : "Justices Subalternes de Neufchâteau", n° 1905 page 84 du 17.3.1657.
[63] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Chêne n°519, page 12 du 12 juin 1629.
[64] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Mellier n° 1551 page 14.
[65] Pierre-Gérard signifie ici "Pierre fils de Gérard". Pierre est né vers 1560.
[66] Sûre.
[67] Gennevaux.
[68] A. E. Arlon : n° 216 pages 80 et 217 des 13.1.1627 et 27.3.1632.

[69] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Mellier n°1550 pages 62 et 63 du 27.9.1627.
[70] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Mellier n° 1548 page 31.
[71] Il s'agit bien sûr de Spire, Speyer en Allemand, dans le Palatinat.
[72] Salomon Deum était né vers 1590. Le bourgeois taillable doit payer diverses redevances : celle de la graisse, de la messerie qui est le droit du messier (garde champêtre), du terrage et une autre de trois poules à fournir annuellement (cf. : "Histoire du Pays de Neufchâteau" de Geubel et Gourdet).
[73] Jean Deum était né vers 1569.
[74] Feu = foyer, ménage, famille.
[75] Feuz : feux.
[76] Genneva : Gennevaux.
[77] le paige : aujourd'hui Lepage.
[78] Sur la photocopie, remarquez le point sur le "u" de Deum. Cette marque était faite dans le but de distinguer le "u" du "n".
[79] Le mètre est l'unité officielle de mesure du volume d'archives. Ici, les registres mis verticalement côte à côte occupent donc une longueur totale de 180 m ! Il paraît que la France, pays le plus riche au monde en archives, posséderait 3200 km linéaires...
[80] Appelé Duparque, nom de son auteur.
[81] À l'origine le bourgeois est tout simplement l'habitant du bourg. Dans un autre ordre d'idée, si un de vos ancêtres est qualifié de "forain" n'allez pas tout de suite en déduire qu'il exécutait des tours sur les fêtes foraines. Comme le mot anglais "foreign", forain vient du latin "foranus", étranger. Votre ancêtre était donc un étranger venu s'installer récemment dans la paroisse.
[82] Le franc-homme qui est propriétaire est exempt de toute imposition, tailles, corvées et logement de gens de guerre. Les francs-hommes forment une classe située entre les gentilshommes et les roturiers. Nous en reparlerons page 127.
[83] Les chevaux sont pris en gage.
[84] Gecteur ou jecteur : ancien mot disparu aujourd'hui. Celui qui compte l'impôt.
[85] Les tables de Juseret reprennent Bercheux à partir de 1720. Concernant Bercheux, les actes disponibles aux A.E. d'Arlon ne débutent cependant qu'en 1779.
[86] Pierre Monsieux a certainement voulu dire "fête chômée".
[87] Le premier calendrier romain, introduit vers le VIIe siècle avant J.-C., séparait en 10 mois une année de 304 jours qui commençait le 1er mars. Les mois de janvier et février furent ajoutés plus tard. Septembre, octobre, novembre et décembre avaient été jusque là, respectivement, les 7ème, 8ème, 9ème et 10ème mois de l'année d'où leur nom et une abréviation qui résista longtemps au temps… Septembre s'écrivait donc souvent 7bre. De même 8bre, 9bre et 10bre signifiaient octobre, novembre et décembre. En 46 avant J.-C., Jules César instaura un nouveau calendrier, connu sous le nom de calendrier julien, qui fixa la durée d'une année normale à 365 jours et celle d'une année bissextile, tous les 4 ans, à 366 jours. Ce calendrier faisait durer l'année 11 minutes et 14 secondes de plus que l'année solaire. Cette erreur accumulée donnait une avance de 10 jours que le pape Grégoire XIII rectifia en 1582 en supprimant 10 jours du calendrier. C'est ainsi qu'on passa du jeudi 4 octobre au vendredi 15 octobre. Un nouveau calendrier qui corrigeait l'erreur, le calendrier grégorien, fut alors mis en place. Toutes les années bissextiles séculaires furent supprimées à l'exception de celles dont le millésime était divisible par 400.
[88] Depuis le Concile de Trente (1545-1563) on doit baptiser les enfants dans les trois jours qui suivent la naissance, sous peine d'excommunication.
[89] Sur le registre des décès de 1750 de Thionville (Moselle) on peut lire : "Sans compter les enfants de moins de dix ans". Ces derniers n'étaient donc même pas pris en compte.
[90] De l'abbé Bexon, curé de Niederstinzel à la fin du 18ème siècle. La mention "vieillesse" est décernée à une personne âgée de 56 ans seulement...
[91] Épuisement. Voir registres paroissiaux de Dudeldorf (Allemagne).
[92] A. D. Moselle (Metz) : registres paroissiaux de Réchicourt-le-Château.
[93] Ce patronyme existe réellement.
[94] L'enfant est prénommé Jan, comme son parrain.
[95] A. E. Arlon : "Œuvres de loi" de Mellier n°1554 pages 127 et 128 du 2.8.1662.
[96] Il arrivait fréquemment que plusieurs enfants portent le même prénom dans une même famille. M. Alexandre a trouvé six sœurs prénommées... Jeanne. On peut imaginer que l'aînée était appelée Jeanne, la seconde Jeannette, la troisième Jeanneton, la quatrième Jeannon, ...
[97] A. E. Arlon : "Justice de Bastogne" n°217 page 74 du 31.10.1648.
[98] A. E. Arlon : Œuvres de loi" de Mellier n°1553, page 13 du 17.5.1649. Mais alors, pourquoi le mariage a-t-il été célébré à Huy ?